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292. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Il y a cinquante ans qu'une honnête femme n'osait aller au Théâtre, ou bien il fallait qu'elle y fut voilée, et tout à fait invisible, et ce plaisir était comme réservé aux débauchées qui se donnaient la liberté de les regarder à visage découvert.

293. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Cyprien, je leur dirai que le Fils de Dieu leur a défendu de regarder ce qu’il leur a défendu de commettre.

294. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

On a plus de liberté de les regarder, elles sont exposées en public, on s’en fait un devoir pour leur rendre hommage, c’est donc une foiblesse. […] La fille le regardoit attentivement, il le regarda de même, virgo suspectans tabulam, ego quoque spectans cœpi. […]  155 regarde l’indécence des peintures comme un des plus grands désordres qui soient dans le monde, formata adulteria, titulata incesta, simulucra fornicationis in imaginibus & picturis. […] Permettre aux artistes de traiter ces sujets, recevoir, récompenser, exposer au Louvre ce que la vertu défend de regarder ; est-ce respecter les mœurs & la police ?

295. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

IV, pag. 85) : « Je croirais la décadence de notre nation prochaine, si les hommes de quarante ans n’y regardaient pas Corneille comme le plus grand génie qui ait jamais été.Quelle rapidité dans son vol ! […] En attendant l’édition de ce précieux recueil avec privilége exclusif des misères de la scène, nous continuerons à la regarder comme une très-mauvaise école. […] Toutes ces espèces de familiarité que prennent au théâtre les personnes les plus polies, regardent les mœurs, elles ne sont pas de notre objet ; je n’envisage que la familiarité du style, elle est un vrai défaut, elle s’écarte de l’ordre. […] Le style aisé et cavalier, le ton de suffisance et de supériorité qu’on voudrait travestir en agrément et en mérite, et qui nuit à la littérature autant qu’à la vertu, regarde les choses ou les personnes.

296. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Bossuet1, a été le témoin oculaire des regrets de Quinault, Racine ouvrit les yeux au milieu de sa carriere, on a regardé sa retraite comme un vain scrupule ; c’étoit plutôt un retour de sa foi éclipsée ; il comprit qu’on ne sçauroit la concilier avec les sentimens & la profession de ceux qui travaillent pour le Théâtre.

297. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les jeux publics étaient chez eux des actes de religion que leur superstition leur rendait aussi nécessaires que la sainteté de notre morale nous les fait regarder comme dangereux ; car pour les pièces dramatiques qui n’étaient que de pur amusement, elles furent toujours, comme remarque Tertullien, blâmées par les Censeurs et par le Sénat.

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