/ 486
50. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Octobre 1584. pour en arrêter le progrès. « Il fait défenses à ces Comédiens de jouer leurs Comédies, ni de faire aucunes assemblées, en quelque lieu de la Ville ou des Faubourgs que ce soit ; et au Concierge de l’Hôtel de Cluny de les y recevoir, » à peine de mille écus d’amende. […] Cette excellente Pièce fut bientôt suivie de deux Tragédies, Horace et Cinna, qui parurent comme autant de nouveaux chef-d’œuvres, et qui reçurent encore la même approbation du Public. […] Majesté ayant été informée que la permission qu’elle avait donnée aux Comédiens de se servir dans leurs représentations de Musiciens jusqu’au nombre de six, et de Violons ou Joueurs d’instruments jusqu’au nombre de douze, pouvait apporter un préjudice considérable à l’exécution des ouvrages de Musique pour le théâtre du Sieur Baptiste Lully Surintendant de la Musique de la Chambre de Sa Majesté, dont le Public a déjà reçu beaucoup de satisfaction. […] Ordon. du Roi, qui attribue aux Pauvres de l’Hôpital Général, un sixième de toutes les sommes qui seront reçues tant à l’Opéra qu’à la Comédie, publiée et affichée le 3. du même mois. […] Ordon. du Roi, qui attribue aux Pauvres de l’Hôpital Général, un sixième de toutes les sommes qui seront reçues tant à l’Opéra qu’à la Comédie, publiée et affichée le 3. du même mois.

51. (1764) Comédie pp. 252-254

Tous deux, parce qu’ils ne font que s’y délasser, que les Comédies d’aujourd’hui sont fort châtiées, que c’est une coutume reçue dans les pays policés, et même à Rome, qui est le centre de la Religion. […] Philométor, Comédien, étant au lit de la mort, et n’ayant pas voulu promettre de renoncer à sa profession, est mort sans recevoir les Sacrements, et a été privé de la sépulture Ecclésiastique.

52. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

Les comédiens du troisième âge, ayant reçu leur institution du prince et des lois du royaume, ne sont point comptables de leur profession au clergé ; L’abjuration de cette profession, exigée par le clergé, est un véritable délit, parce que aucune autorité dans l’Etat n’a le droit de vouloir le contraire de ce qui a été créé et autorisé par les diplômes du prince et la législation du pays ; Le refus de sépulture, fait par le clergé aux comédiens, est encore un délit manifeste et réel, puisque c’est infliger une action pénale, imprégner un mépris public à une profession que le prince, les lois du royaume, les ordonnances de police ont instituée et régularisée ; et en cette circonstance l’outrage est non seulement fait à la personne et à la profession du comédien décédé, mais encore aux autorités suprêmes qui ont autorisé et commandé son exercice : voilà pour ce qui concerne l’état politique et celui de la législation ; c’est aux procureurs du roi qu’il appartient de faire respecter, par toutes les autorités existant dans l’Etat, ce qui a été institué et par l’action du prince et par le fait de la législation et des règlements de la police du royaume ; Le refus de sépulture est encore un autre délit envers les lois ecclésiastiques même, puisque, pour avoir lieu d’une manière canonique, il faut que les individus auxquels on veut l’appliquer aient été excommuniés, dénoncés dans les formes, et que jamais les comédiens du troisième âge ne se sont rencontrés dans cette catégorie ; Le clergé de France est d’autant moins fondé à frapper les comédiens de ses sentences exterminatoires, qu’il a lui-même aidé à leur institution, et que dans le principe de leur création les prêtres ont rempli des rôles dans les mystères que les comédiens représentaient ; que les obscénités, les scandales qui se pratiquaient alors dans les églises, ou dans ces comédies pieuses, étant tout à fait nuisibles à la religion, l’autorité séculière a fait défendre aux prêtres de remplir désormais des rôles de comédiens, et à ceux-ci de ne plus prendre leurs sujets de comédie dans les mystères de la religion ; Le clergé, dans l’animadversion qu’il témoigne contre les comédiens, signale son ignorance, son injustice, son ingratitude, et démontre en outre qu’il agit avec deux poids et deux mesures, ce qui est on ne peut pas plus impolitique pour un corps aussi respectable ; car on a vu que c’étaient des papes et des cardinaux qui avaient institué des théâtres tant en Italie qu’en France ; on a vu un abbé, directeur de notre Opéra à Paris, on a vu les capucins, les cordeliers, les augustins demander l’aumône par placet, et la recevoir de nos comédiens ; on a vu les lettres où ces mêmes religieux, prêtres de l’Eglise apostolique et romaine, promettaient de prier Dieu pour la prospérité de la compagnie des comédiens.

53. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

Les Spectateurs n’auraient jamais entrée dans l’Orchestre où les Symphonistes seuls seraient reçus. […] Afin que le Théâtre ne puisse jamais manquer de Sujets, outre les Comédiens de Province, sur lesquels il faut peu compter ainsi que sur les enfants de la Capitale, je crois qu’il serait de la prudence d’élever et d’instruire pour le Théâtre une demie douzaine de garçons, et autant de filles ; une ancienne Comédienne, et un ancien Comédien auraient le soin de les former dans des logements séparés ; on leur donnerait en même temps des principes de religion et de piété, et on leur ferait apprendre un métier pour leur préparer une ressource, si par hasard à un certain âge on ne leur trouvait pas les talents nécessaires pour le Théâtre, ou s’il leur survenait quelque défaut qui ne leur permit pas d’y jouer : dans ces deux cas la bonne éducation qu’ils auraient reçus, jointe aux secours qu’on leur procurerait, les mettrait en état de trouver un autre établissement que celui du Théâtre.

54. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

La capitale ne retentit-elle pas encore des applaudissemens insensés qu’a reçus, même sur le théâtre national, une pièce également contraire au bon goût & aux bonnes mœurs ? […] Combien d’autres vices y sont érigés en vertus, & y reçoivent des applaudissemens insensés ? […] Qu’importe qu’ils ne soient pas publiquement exclus de la participation des saints Mystères, s’il est universellement avoué qu’ils ne peuvent les recevoir que pour leur condamnation ? […] Oui ; ce plaisir prouve que vous avez reçu dans votre cœur l’impression de toutes les passions qu’on y représente. […] Et croyez-vous, mes Frères, que ces sentimens, reçus dans votre cœur, n’y laissent point de traces pour la suite ?

55. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Cet homme qui avoit des mœurs, des talents, de la science ; mas turbulent, inquiet, singulier, caustique, a composé divers ouvrages, dont aucun n’a fait fortune, & dont plusieurs ont été fort mal reçus ; entr’autres, ce qui est très-déplacé dans un Abbé de la Trape, a donné la vie & les amours d’Abaillard & d’Héloïse & ses lettres traduites & paraphrasées d’une maniere très-libre, en quatre tomes. […] Sur qui l’injuste Ciel fait tomber son courroux, A quel affreux malheur ton époux s’expose, Tu le vois accablé, j’en suis seule la cause, Faloit il que l’himen nous unit de ces nœuds, S’il devoit à jamais te rendre malheureux ; Mais je veux te venger du destin qui t’opprime, Vois ce que j’entreprends, reçois-moi pour victime. […] En France, en Espagne, en Portugal, les représentations théatâles n’ont point été une matiere d’accusation, cet usage étoit chez eux public, & reçu, tout le monde y venoit, tous les enfans y jouoient, les Magistrats eux-mêmes avoient été acteurs, & laissoient jouer leurs enfans. […] Puisque les Grands, malgré leurs vices & leurs ridicules, ne sont pas l’objet de la comédie : elle étoit très-bourgeoisement réprésentée, quoique plusieurs personnes distinguées, de la Ville, y jouassent des rôles, & fournissent à la dépense, & que l’on y fût reçu gratis. […] Tout a été soumis, la Magistrature a respecté en silence, les coupables ont obéi, le Seminaire même a reçu l’ordre des Dames, leur triomphe a été complet ; jamais encore un Supérieur de Seminaire n’avoit reçu d’ordre d’un tel Evêque, ni donné de certificat de séjour pour un tel sujet ; mais les Seminaires se soustraisent ils à la jurisdiction des Dames ?

/ 486