Le Comédien ne respire que la licence et le plaisir ; le Pasteur des âmes, et le défenseur de la veuve, se réservent la justice et la piété : le langage comique répand partout le sel de la satire, l’amertume de la malignité ; le langage évangélique ne fait couler que le lait et le miel de la charité : les regards, les paroles, les démarches annoncent la dissolution et la frivolité des acteurs et des spectateurs ; et d’un autre côté peignent le recueillement et la religion de l’orateur et de l’auditeur chrétien, l’équité, la fermeté, la sagesse de l’oracle des lois. […] La malignité ajoute que les écoliers les mieux faits y sont habillés en femmes, avec du rouge, des mouches ; qu’à l’occasion de ces représentations les femmes entrent, se répandent dans les pensionnats et les collèges, se placent à une fenêtre pour voir la pièce, qu’elles vont dans les chambres des écoliers, des Religieux, y sont accueillies et régalées ; que tout cela est précédé, accompagné, suivi d’un nombre infini de visites, de conversations, de repas, de lectures, qui ne sont rien moins que des leçons de spiritualité, et qui font perdre un temps infini aux Régents, aux acteurs, à toute la classe ; qu’on y appelle des acteurs, des danseurs, des violons de l’opéra, qui se mêlent avec les écoliers, et ne les conduisent point à la plus haute sainteté. […] A-t-on pu ne pas prévoir que c’est se préparer des contempteurs et des adversaires, les aguerrir, leur fournir des armes, leur donner prise ; que c’est répandre de tous côtés une matière combustible, qu’il ne faudra qu’une étincelle pour allumer dans un instant l’incendie ?
Il brillait depuis vingt ans à Venise, lorsqu’en 1645 il plut au Cardinal de lui faire passer les monts et l’établir parmi nous, où il s’est répandu et perpétué avec le plus grand éclat, au grand préjudice des bonnes mœurs. […] Vincent de Paul) bâtissait des hôpitaux, fondait des séminaires, instituait une Congrégation de Missionnaires pour annoncer la parole de Dieu, une Congrégation de filles pour aller de toutes parts secourir les malades ; et un Cardinal de l’Eglise Romaine établissait une académie de Missionnaires du vice de l’un et de l’autre sexe : les Actrices de l’opéra et des Sœurs de la charité ; des Acteurs, et des Lazaristes ; des hôpitaux et des théâtres ; des sommes immenses répandues d’un côté pour soulager des pauvres, de l’autre pour payer des Musiciens et des Danseurs, etc. […] Je sais bien que Melpomène n’avait point alors tous les atours dont à su la parer Racine, ni le Clergé petit-maître toutes les grâces que répand sur leur tête la main d’un habile baigneur ; mais je ne sais par quelle fatalité le théâtre et l’Eglise, la comédie et la sagesse, les airs d’un actrice et les affaires de l’Etat, ne furent jamais d’intelligence, quoiqu’une mauvaise politique ou des passions criminelles aient souvent essayé de les réunir.
Montfaucon, qui pouvoit faire de son argent un meilleur usage, que de répandre & de perpétuer des estampes qu’il auroit dû brûler. […] Quels germes de vertus elles répandent dans le cœur innocent des enfans ? […] Non-seulement on permet, on met en vente, on expose en public & en particulier les éditions de ces livres funestes ; mais on les multiplie à l’infini par la gravure, sorte d’impression qui se répand avec plus de facilité que les livres. […] Plusieurs de ses traducteurs ne l’ont que trop fidellement copié, entr’autres Thomas Corneille, un des héros de la scene, qui, dans sa licencieuse traduction en vers des métamorphoses d’Ovides, a répandu sans pudeur, une infinité d’estampes, la plupart aussi licencieuses. […] elles sont répandues par-tout.
Il termine sa dissertation par ces paroles où il y a du vrai : Elles furent abolies en 1560 par l’ordonnance d’Orléans ; leur nombre ne diminua pas, quoique leur profession ne fût plus regardée comme un état ; en leur défendant d’être nulle part, on les obligea de se répandre par-tout. […] Les amoureuses de notre siecle ont leurs statuts qui ne sont pas, il est vrai, dressés par les Evêques, elles ne célèbrent la fête d’aucun Saint & ne font point de procession ; mais quoiqu’elles aient un lieu fixe, elles se répandent par-tout : il n’y a plus de honte à se rendre dans leurs coulisses & à les fêter chez soi. […] L’Inquisition, en livrant aux bourreaux ceux qu’elle a condamnés, recommande de ne pas répandre le sang ; & pour ne pas le répandre, on les brûle. […] A s’en tenir même à ses malins portraits, cet homme dont les comédies annoncent de l’aménité dans le caractère, semble dans cette histoire pétri de fiel, le répand à grands flots sur tout ce qu’il rencontre, & va même le chercher au loin sans nécessité.
Ils répandent un nouvel agrément sur la Parure, & font vivre une foule d’ouvriers.
je n’avais pas autant de sujet de les répandre… Tu le sais ; je te l’ai répété mille fois, j’aime, j’adore mon épouse ; elle m’est plus chère que la vie… Eh bien… cependant… une autre… s’est placée malgré moi dans mon cœur à côté d’elle.