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43. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

1 Le Continuateur du Dictionnaire de Bayle en a aussi senti le prix ; car le fond de cette Lettre lui a servi pour composer l’article Racine.

44. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

Ils savaient que, quand on veut plaire, on le veut à quelque prix que ce soit, et que de toutes les pièces de théâtre qui sont toujours ou graves et passionnées, ou plaisantes et bouffonnes, on n’en trouverait pas une seule qui fût digne d’un chrétien ; on a cru qu’il valait mieux détruire la comédie que de penser à la réduire, contre sa nature, aux règles sévères de la vertu.

45. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

A quoi donc aboutit la morale d’une pareille Pièce, si ce n’est à encourager des Catalina, et à donner aux méchants habiles le prix de l’estime publique due aux gens de bien ? […] On le trouvera sur le prix des ouvrages qu’on sera forcé de renchérir. […] Nous avons tous les ans des revues ; des prix publics ; des Rois de l’arquebuse, du canon, de la navigation. […] Pourquoi, sur le modèle des prix militaires, ne fonderions-nous pas d’autres prix de Gymnastique, pour la lutte, pour la course, pour le disque, pour divers exercices du corps ? […] [NDA] Quand on augmenterait la différence du prix des places en proportion de celle des fortunes, on ne rétablirait point pour cela l’équilibre.

46. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

On y trouvera toutes les commodités imaginables en tous genres : tous les jeux, sans distinction, y sont permis, même ceux de hasard, par-tout défendus ; il y aura sale de comédie, sale de bal où chacun pourra danser, sale de repas où l’on pourra donner des déjeûnés, une bonne cuisine fournira tout ce qu’on voudra ; des petits cabinets très-propres pour des jolies actrices, à un prix raisonnable. […] Le prince Poninski, de son côté, a acheté un village aux portes de Varsovie ; il doit y rassembler tous les juifs de la ville, & les y loger : le loyer de ces maisons, qu’il mettra au prix qu’il voudra, lui fera le plus beau, le plus sain & le plus assuré revenu. […] Il a tellement fait fortune, que les compagnies d’Arquebusiers & Arbalétriers, qui s’assemblent de temps en temps pour tirer au blanc, & qui depuis plusieurs siecles qu’elles existent, ne s’étoient exercées qu’à faire tomber le Papeguai pour gagner le prix, ont joint la comédie à leurs exercices. […] La danseuse cependant vouloit être vengée à quelque prix que ce fût : elle ordonne à son chevalier de poursuivre à outrance ; on prépare tout pour le spectacle suivant.

47. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

« Atrée et Mahomet jouissent de leurs forfaits, s’en vantent, » et vous ne voyez pas « de quoi peut profiter aux spectateurs, une Pièce où ce vers, "Et je jouis enfin du prix de mes forfaits." […] Je vous réponds que vous sortirez du spectacle bien convaincu que personne ne croit devoir ressembler à Atrée parce que ce monstre « jouit du prix de [s]es forfaits ». […] Le monstre qui sert de héros à chacune de ces deux Pièces achève paisiblement les forfaits, en jouit, et l’un des deux le dit en propres termes au dernier vers de la Tragédie : "Et je jouis enfin du prix de mes forfaits." Je veux bien supposer que les Spectateurs, renvoyés avec cette belle maxime, n’en concluront pas que le crime a donc un prix de plaisir et de jouissance ; mais je demande enfin de quoi leur aura profité la Pièce où cette maxime est mise en exemple ?

48. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

« L’évêque doit avoir son petit logis près de l’église ; ses meubles doivent être de vil prix, sa table pauvre. […] En conséquence, les fidèles qui se trouvent frappés par le mandement de M. l’archevêque de Rouen, sont bien en droit de lui rappeler les obligations qui lui sont imposées à lui-même, par les propres lois qu’il veut appliquer aux autres : ainsi le magnifique palais qu’il habite dans sa ville archiépiscopale, ses hôtels somptueux à Paris, doivent se fermer, à la citation que nous lui faisons, et lorsqu’il se sera décidé à descendre dans un petit logis, près de l’église, à n’avoir que des meubles de vil prix, une table pauvre, et qu’il soutiendra, selon le canon du saint concile de Carthage, sa dignite, par sa foi, son abstinence et sa charité, alors il aura toute la raison imaginable de forcer les autres à suivre un code qui deviendrait alors obligatoire pour tous ; mais avant tout, il doit, ainsi que les évêques, ses vénérables collègues, donner l’exemple et observer la loi pour l’appliquer aux autres fidèles.

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