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109. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Alype tombe à la vue d’un Spectacle qui ne présente rien que d’affreux & de révoltant ; & on prétendroit ne pas même chanceler au milieu de Spectacles qui n’offrent rien que de séduisant, & ce qu’il y a de plus capable d’irriter les penchans d’une nature corrompue ?

110. (1764) Comédie pp. 252-254

Licinius, Comédien, connu pour tel, s’étant présenté à Pâques à la Communion, à la vue de tout le monde, son Curé la lui a refusée.

111. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Dorat, grand amateur du théâtre, nous dit dans ses réflexions sur l’art dramatique, qu’on va aux spectacles pour y retrouver ses penchants et ses vices. « Si les pièces présentent quelquefois des leçons de vertu, dit M.  […] Si le théâtre du siècle passé n’est pas à l’abri de tout reproche, au moins s’était-il renfermé dans certaines limites : en est-il de même de notre théâtre moderne, où tous les crimes et toutes les immoralités sont présentées avec une crudité plutôt repoussante que dangereuse ? […] que de tristes réflexions ne se présentent pas à notre esprit, réflexions que nous sommes obligés de supprimer pour ne pas scandaliser nos lecteurs ! […] Or, quelles atteintes mortelles ne doivent pas donner à leur innocence le nombre infini de maximes empestées, qui se débitent dans les tragédies, dans les opéras, et les expressions, les images licencieuses, que présentent les comédies ?

112. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Le grand Vicaire n’oseroit paroître au Palais, l’Aumônier servir à l’Autel, l’aspirant se présenter à l’ordination sans arborer, sans outrer cette parure, & la négligence seroit un ridicule & un crime, qui excluroit des faveurs & des graces. […] Le desir d’épargner cette peine à la Reine, & de conserver la pratique du Roi, a fait présenter par le Corps des Perruquiers, une adresse à Sa Majesté Britannique, pour être maintenu dans tous ses droits. […] La premiere fois qu’il voulut se faire raser, il se présenta un Barbier couvert d’or & d’argent, & d’étoffes les plus précieuses. […] L’état de Baigneur, Coëffeur étoit considérable à Rome, comme il l’est en France ; mais il ne le devint que quand les mœurs s’y corrompirent ; à peine connus auparavant, le Luxe les fit sortir de la misere & de l’obscurité, on les appelloit Cinerarius & Cinisto, comme nous l’apprend Varron ; parce qu’ils faisoient chauffer leur fer à friser dans des cendres chaudes, il n’y a pas un siécle que cette lie du peuple a commencé de jouer un rôle, & elle veut aujourd’hui aller de pair avec les Seigneurs ; elle forme un corps nombreux, fait valoir des Privileges, arbore le luxe des habits, & la parure de la tête comme un modele, une poupée vivante qu’elle présente ; le Théatre lui forme un grand crédit, la grande regle du bon goût est la parure d’une Actrice.

113. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

L’histoire Romaine parle d’un Scaurus, qui avec une dépense énorme avoit fait dresser un théatre singulier que de gros leviers faisoient tourner, pour présenter à l’amphitéatre, tantôt la salle à danser, tantôt la scène à jouer, &c. […] Les idées de la morale la plus pure (la plus licencieuse) font sur elles une impression d’autant plus profonde, que l’instruction ne se présente que sous la forme du plaisir (c’est son poison). […] C’est toujours s’en occuper, & que veut la concupiscence, que se repaître de l’objet de la volupté sous quelque face qu’il se présente ? […] Il y ajoute qu’on doit refuser la communion, même publiquement, même à Pâques, aux Comédiens, néanmoins après leur avoir demandé publiquement s’ils se sont confessés & ont renoncé à leur profession (on n’est point dans cette peine, ils ne se présentent jamais), même au lit de la mort, s’ils refusent d’y renoncer, même la sépulture ecclésiéstique, comme infames, excommuniés, pécheurs publics : Veritati nemo præscribere potest, non spatium temporum, non patrocini à personarum, non privilegia regionum, Christus veritas non consuetudo nominatur.

114. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Et on pourra boire à longs traits le poison de la volupté dont elles présentent la coupe, sans tomber dans l’ivresse & le délire ! […] Qu’au milieu même de la licence quelque personne respectable se présente, elle en rougira, fera des excuses, se couvrira ; elle n’osera paroître devant des femmes respectables, devant son père, devant ses enfans : tant la vertu se fait rendre justice par ses ennemis même. […] une honnête femme ne souffrira pas qu’on lui fasse connoître des désirs & des pensées impures, elle s’offense d’en être l’objet, & par son indécence elle les fait volontairement naître, elle en présente la matiere & l’amorce ! […] Mais le sein ne dit rien à l’esprit, & n’impose point au cœur ; il ne présente ni gravité, ni modestie, ni autorité, ni sagesse ; il n’offre qu’un objet sensuel, qui n’est bon, s’il est découvert, qu’à faire naître des pensées déshonnêtes, de mauvais désirs, des impressions criminelles, & enivrer de volupté.

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