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3. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

fit autrefois l'Empereur Constantin, après qu'il eut fait profession de la Religion Chrétienne ; il tira des Temples toutes les Idoles, et les exposa dans les places publiques, comme des objets d'opprobre, de mépris et de risée ; il en transporta même quelques-unes jusques dans son Palais, et par ce moyen étant arrachées des lieux où l'on avait accoutumé de leur immoler des Hécatombes, et de les voir avec des sentiments de Religion, et étant mises en d'autres endroits peu convenables à cette révérence, elles perdirent entièrement ce qu'elles avaient de vénérable à des aveugles, et restèrent aux yeux de tout le monde, comme des ouvrages dont toute l'estime dépendait des grâces et des beautés que la main des Artisans leur avait données. […] Le grand Théodose après ses victoires, donna des jeux au Peuple dans Milan durant plusieurs jours, auxquels il ne put assister, parce qu'il était malade, et obligea son fils Honorius d'y tenir sa place, ce qu'il fit, sans les interrompre par la maladie de son père, qui mourut peu de jours après. […] exemples de plus loin, on sait que dans les derniers temps les Spectacles étaient en si bonne estime, et si fréquentés qu'il y avait deux places d'honneur dans le Théâtre, l'une à la main droite pour le Pape, et l'autre à la main gauche pour l'Empereur, et que les Vénitiens ayant fait l'accommodement d'Alexandre III et de Frédéric II reçurent du Pape plusieurs privilèges, en reconnaissance de la retraite qu'ils lui avaient donnée, et de la pacification des affaires d'Italie, et entre autres le droit d'avoir la troisième place pour leur Duc du Théâtre du Pape.

4. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

On accorda ensuite des places marquées aux Chevaliers et à plusieurs autres citoyens ; on fit jusqu’à quatorze rangs différents. […] Une place distinguée ne servirait qu’à montrer leur faiblesse. […] Ne serait-ce pas un ridicule d’assigner des places pour voir les bateleurs de la foire, les Tabarins du Pont Neuf ? […]  2.), un homme en place ne peut tolérer un mal public que pour en empêcher un plus grand, qui ne peut être évité que par là. […] Après avoir parlé de la parure, de la danse, de la peinture, de la musique, et de tous les aliments de la passion, toujours hérissé de lois et de canons, et émaillé de vers et de contes, il ne pouvait manquer de parler du théâtre, l’aiguillon, et le règne brillant de la volupté, à côté de laquelle ce galant amateur le place au premier rang, avec de grands éloges : place qui n’annonce pas que l’Auteur qui la lui donne, le regarde comme l’école de la vertu.

5. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Enfin on fit brûler en place publique cette satyre avec bien d’autres : ce qui n’a servi qu’à la repandre davantage. […] Par une singularité remarquable, cette exécution ne fut pas faite dans la place ordinaire, mais dans la place Colonne, l’une des plus belles de Rome, où on n’en avoit jamais fait ; comme si à Paris, au lieu de pendre un voleur à la place de Greve, on le pendoit à la place Vendôme. […] Le cardinal Maresfoschi a son palais sur cette place : il a été soupçonné d’avoir favorisé l’auteur du libelle. […] Il seroit juste qu’à titre de Chanoinesse on lui donnât place au chœur : elle n’y seroit gueres plus déplacée que les Chanoines à la promenade avec elle. […] & place sur une chaise un bon prédicateur, qui, en sa présence & à son côté, annonce au peuple la parole divine.

6. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Leurs plus grands exploits ont été de flatter adroitement un homme en place, de gagner le cœur d’une Maîtresse, ou de cueillir de vains applaudissemens. […] Il est vrai que vous avez changé le lieu de la scene ; que vous ne la mettez plus, comme autre-fois, dans une Place publique, ou dans le vestibule d’un Palais : vous avez trouvé plus commode de renfermer vos mysteres dans l’obscurité d’une chambre ou d’un cabinet. […] Enfin, munis de tous les secours que pouvoit leur fournir la Théorie, ils desireront d’y joindre la Pratique, & se présenteront avec une modeste assurance, pour remplir les places auxquelles leur naissance les appelle. L’Etat aura toujours une pepiniere abondante de Sujets laborieux & appliqués, en état de se distinguer dans les Places qu’on jugera à propos de leur confier, soit dans la Magistrature, soit dans l’Administration. […] Les gens en place trouveront à leur tour, dans le second ordre des Citoyens, des premiers Commis, des Secrétaires, des hommes de confiance, propres à les soulager dans le détail des affaires.

7. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Suivit une mascarade singuliere, composée de tous les divers personnages des piéces de Shakespear qui promenoient sa statue dans un char de triomphe, & la conduisirent à la grande place, où Garrik la couronna de laurier. […] Celui-ci descend de sa place, se met derriere le barreau, remercie les Gens du Roi, & donne son acquiescement. […] On doit aussi-tôt les mettre, selon l’étiquette, pour ramener l’initié en triomphe dans la chambre, & dans le même ordre ; on le fait assoit pour cette fois à la premiere place, où il donne audiance, & prononce des arrêts. […] Vous voyez que je connoissois toutes les prérogatives de ma place, & que j’aurais bien-tôt acquis le peu qui me manquoit pour la remplir dignement ; j’ai peu d’esprit, mais en faut-il beaucoup quand on a le reste, & d’ailleurs le théatre n’en donne-t-il pas. […] Sa passion l’entraîna si loin, qu’il répudia l’Impératrice, pour mettre l’histrionne à sa place.

8. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Ce Seigneur regna moins que les Consuls Romains ; il ne finit pas son année, ayant déplu à sa Compagnie, il fit par désespoir, démission de sa place ; il s’en répentit inutilement ; le Roi ne voulut plus de lui. […] Pour bien célébrer ces deux fêtes, & attirer la bénédiction du Ciel sur leur mariage, il y eut dans le parterre des places préparées pour eux. […] La foule y fut très-nombreuse, & la recette les dédommagea abondamment des places gratuites dont ils avoient fait une aumône à ces pauvres gens ; on l’esperoit bien de ce charitable artifice, cette idée est neuve. […] C’est à la place des Bandits, qu’on tâche de détruire, que le Gouverneur veut établir des comédiens ; c’est opposer Bandits à Bandits. […] On y censure tout le monde avec impunité, même les malversations & les sottises des hommes en place ; ils ne s’en corrigent pas ; mais ne s’en fâchent pas ; & prenent le parti d’en rire comme les autres.

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