Faisons défenses à toutes sortes de personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre Obéissance ; et à tous imprimeurs, Libraires et autres, d’imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Livre en tout ni en partie, sans la permission expresse et par écrit dudit Exposant ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, de quinze cent livres d’amende contre chacun des contrevenants, dont un tiers à nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, l’autre tiers audit Exposant, et de tous dépens, dommages et intérêts.
Sa personne est sacrée, et nul n’a le droit d’y attenter, sans encourir les anathèmes prononcés par les lois ecclésiastiques, contre les prêtres et les laïques qui se rendraient coupables d’un crime aussi infâme.
Avec cette différence que ces peuples sont sauvages, qu’ils ne font mourir personne, & que ce peuple si célebre par ses Loix, ses vertus, sa sagesse, y faisoient périr des milliers d’hommes, & pire que les barbares s’amusoient de cette boucherie, à la mort, aux funérailles, au mariage, à la naissance des enfans, &c. […] Le théâtre est-il donc une maison différente, où le Roi daigne passer sa vie, ou peut être comme les gens qui s’y assemblent, la plupart des gens sans Réligion & sans mœurs, on a cru la personne du Roi plus exposée au théâtre, & on a pris plus de sûreté, pour sa précieuse conservation. […] Une troupe de gens armés représentent les meurtriers ; & une grande statue creuse remuée par une personne qui y est enfermée représente le mort. […] Deux autres charriots chargés de lampes, de cassolettes avec de l’encens : une table, un livre, plusieurs personnes qui prient, qui chantent, & entourés de soldats.
Fort de la pureté de mes intentions et de la certitude que mon opinion nouvelle, en cas d’erreur, et du reproche imminent d’avoir négligé ce précepte : Sumite materiam vestris qui scribitis æquam viribus , ne peut causer aucun mal, et pourrait encore, au contraire, donner quelques indications neuves et faire naître des idées utiles à d’autres écrivains plus exercés, qui considéreraient ce sujet sous de nouveaux points de vue ; j’aurai le courage d’écrire, de soumettre à la discussion la plus solennelle, et au jugement des hommes les mieux éclairés ce que je crois avoir remarqué de plus, en continuant de chercher de bonne foi, et sans d’autre passion que celle du bonheur commun, comment il s’est fait que, malgré toutes nos lumières et nos belles institutions, malgré nos immenses bibliothèques renfermant tant de plans et de systèmes, ou de bons livres destinés à nous améliorer, comme ceux qui paraissent encore tous les jours sous toutes les formes ; et malgré les exemples, les efforts successifs et continuels des orateurs les plus éloquents et les plus vertueux, et des sages les plus instruits, les plus persuasifs, secondés par les plus vigoureuses satires et censures ou critiques vivantes de nos personnes, de nos défauts et de nos vices, nous soyons toujours tombés en effet de plus en plus dans le relâchement, et soyons arrivés sitôt au degré de cette effrayante dissolution de mœurs dont un parti accuse aujourd’hui avec si peu de discernement ces moyens mêmes de réformation. […] Il est vrai que depuis ce temps-là on a dit le plus éloquemment, et d’après l’expérience aussi, tout ce qu’il était possible de dire des effets du théâtre sur le cœur ; mais il me semble qu’il reste encore quelque chose à dire de ses effets sur la tête ; c’est-à-dire de l’influence de ses critiques vagues des personnes sur l’esprit et le jugement.
En démembrant ce Duché, le Roi se réserva l’hommage & le serment de fidélité, que chaque Grand Maître devoit lui prêter en personne ; que tout l’Ordre seroit sous la protection du Roi, & ne reconnoitroit point d’autre Souverain, qu’en cas de guerre, il demeureroit unis au Roi contre tous ses ennemis, & que le Grand Maître seroit Prince & Conseiller d’Etat, assis à la gauche du Roi dans les diettes & les assemblées, &c. […] La mort la suspendit d’une maniere à laquelle ni l’Ordre ni personne ne s’attendoit. […] L’équilibre n’est qu’un mot qui ne doit pas en imposer ; l’Europe est une famille où il y a de trop mauvais enfans pour qu’il subsiste ; c’est en le bravant qu’on va au grand ; les Anglois le méprisent ; ils sont maîtres de la mer ; il n’y a plus d’équilibre sur l’Océan, personne n’ose s’y montrer sans leur permission. […] L’Amour n’épargne personne, quand on lui résiste il revient. […] Donnez dans votre Cour le plus grand éclat à vos actions ; que personne n’écrive que pour louer tout ce que vous faites ; pensez toujours en maître ; si on vous manque, réservez votre vengeance jusqu’au moment où vous pourrez en tirer une satisfaction complette ; ne craignez pas les représailles, tampis pour celui de vos sujets sur qui elle tombera ; il faut avoir l’autorité d’un Despote absolu.
Cette femme mourante voit son amant parmi ces Religieux, l'appelle, lui parle, et déclare publiquement son sexe, son amour, ses folies, ses crimes, par un discours dont le brillant, la vivacité, les antithèses, la suite artiséea, le long détail, sont aussi contraires à la tristesse et à la faiblesse de l'esprit, que son énorme longueur est au-dessus de la faiblesse du corps d'une agonisante, et surtout répréhensible dans une personne qu'on dit se convertir dans ce moment terrible, et qui s'occupe avec la plus vive passion de ce que sa conversion l'oblige d'oublier, et qui ne peut que scandaliser ceux à qui elle en fait l'étalage. […] Aussi avertit-on que l'Acteur doit affecter une voix faible : avis singulier pour un Acteur qui représente une personne mourante. […] Personne n'y pense. […] A deux cens lieues de son pays, elle entre par curiosité dans une Eglise, démêle la voix de son amant parmi les Religieux qui chantent, et se fait Religieux pour vivre avec lui : « … Près de lui je vivrai, L'air qui vient l'animer, je le respirerai. » Bien plus, pour le séduire, si elle peut, et s'enfuir avec lui : « Je conçois le projet d'enlever à son Dieu Une âme qu'il semblait échauffer de son feu. » Une hypocrite sans religion, sans pudeur, qui se joue des choses les plus saintes, et persévère jusqu'à la mort dans ses sacrilèges : « C'était d'un homme, ô Dieu, que j'encensais l'image, … Il n'était point d'autre Dieu pour mon cœur. » Un personnage si méprisable peut-il intéresser personne, inspirer ni amour ni pitié ? […] Les meilleurs Acteurs n'attireraient personne, s'ils ne jouaient que les vies des Saints, les plus médiocres attireront la foule par les amours des Dieux.