Elle y a entretenu le trouble, la division, la guerre civile, qui ont pensé y détruire la religion Catholique, & enfin causa l’extinction de la famille royale des Valois. […] Le grand Turenne son fils découvrit de même à Madame de Coatquin le secret de la guerre de Hollande, de sorte que dans le même temps que la Princesse Henriette, sœur de Charles II, alloit négocier la guerre en Angleterre, une autre femme pensa faire échouer le projet en France. […] Quelques traits paroissent assez justes ; le miroir & le peigne marquent naturellement l’amour de la parure, la flêche & le cœur l’esprit de galanterie de cette Princesse, qu’on pense avec raison être représentée par ces deux femmes. […] Je n’ai jamais rien vu de plus beau, & je pense que par le monde, depuis qu’il est fait, il n’y a rien de pareil.
Cette décoration, ce langage, tous tragiques qu’ils sont, n’exciterent ni terreur ni pitié, ni ne firent pleurer personne, jamais, je ne dis pas l’Evangile qui est fort éloigné de cette élégance, mais aucun des Saints Peres, ni Grecs ni Latins, quoique le théatre fût fort en vogue de leur tems, n’ont employé ces expressions prophanes, n’ont eu recours à ces métaphores, ni comparé ses souffrances divines avec les folies & les infamies de la scéne ; mais aujourd’hui on en est si enivré qu’on ne pense, qu’on ne parle, qu’on ne respire que théatre, comme tout l’étoit autrefois du burlesque & des pointes, & l’ Orateur en chaire en seme l’Evangile . […] Un comedien ne sera jamais grand homme ; il auroit honte du théatre, s’il commençoit à agir, à penser en grand homme. […] Les femmes dont il a si peu ménagé le goût & les graces, ont été très mécontentes, elles se sont liguées contre lui ; les hommes, leurs adorateurs, ne penient que d’après elles, & pour se ménager leurs saveurs, qui sont pour eux le souverain bien, ils ne voient que par leurs yeux, ils n’ont que leur esprit, ils ne parlent que leur langage, ne suivent que leur mode, ne pensent qu’à leurs charmes.
Holopherne en pensa de même, & se proposa de profiter de sa bonne fortune. […] Ne pensez point que la conversion soit attachée à votre parure ; n’ayez point deux habits ; ne portez point de l’argent ; ne faites aucune provision ; prenez ce que vous trouverez, & si on ne vous écoute point, sécouez la poussiere de vos souliers ; ce qui ne suppose pas une chausseure bien brillante. […] Je sais bien que les Phœdres, les Sémiramis, les Cléopatres, les Messalines, les Armides, les Angéliques, sans compter les Déesses Venus, Diane, Junon, Flore, &c. en un mot toutes les Héroïnes du théatre dans le tragique les Isabelles, les Eléonor, les Lucile, &c. dans le comique, pensent différemment, & que celles qui jouent leurs rôles croiroient manquer au Costume, perdre une partie de leurs graces, & rendre mal leur personnage, si elles ne prennoient les sentimens, & n’imitoient la conduite des Princesses qu’elles représentent.
L’idée du mariage qui la termine ne dure qu’un instant à la fin de la piece, & on n’y pense plus. […] Ce raisonnement s’applique aussi facilement aux gens de bien ; ils font des fautes sans doute, ils pensent quelquefois imprudemment, nul n’est parfait sur la terre ; faut-il pour cela les éviter, les condamner, les tourner en ridicule ? […] Peut-on penser qu’une fille de bon sens insulte son Juge, lui oppose un rival aimé, lui fasse des aveux déshonorans qui doivent la faire condamner, & que ce soit la fille la plus sage, la plus modeste, distinguée par sa sagesse & sa vertu ?
Avez-vous pensé à un habit pour Mellifont ? » « J’y ai pensé, répond le Chapelain. […] Mais Homère et Virgile pensaient autrement que nos Poètes au sujet des Prêtres : ils suivaient pour règles et la nature et l’usage établi ; ils savaient que le Sacerdoce est en soi un ministère considérable, et qu’on en avait toujours eu cette idée.
Comment penser, sans indignation, à cet esprit de fourberie & de mensonge, de dissimulation & d’intrigue ; à cet esprit de rivalité & de jalousie, d’animosité & de vengeance, de fureur & de cruauté, qu’on applaudit sur le Théatre ? […] Il n’est guere de situation plus pénible, quand on pense, que d’avoir la conduite en contradiction avec les principes, & de se trouver faux à soi-même & mal avec soi.