Il rappelle à Voltaire la traduction qu’il a faite de l’Orphelin de la Chine dont il loue les vives images, les sublimes pensées, défigurées, dit-il, par sa foible traduction. […] Dabord il lui lache trois vers copiés du chef-d’œuvre Diquesto divine Ariosto, qu’il assure être à-peu-près la pensée du Poëte.
» Mais afin que l’on entre encore mieux dans sa pensée ; il change de style et use, sans allégoriser, des termes propres du Christianisme. […] » Ce Phébus me rappelle un endroit de je ne sais quel Rimeur, qui est à peu près d’une égale beauté pour la pensée : « Qu’arriverait-il si une faible abeille venait à heurter contre l’extrémité du pôle antarctique ?
Leurs Législateurs qui travaillaient sérieusement à instruire les hommes, et à leur enseigner la politesse et la vertu par toutes sortes de moyens, s’avisèrent de donner au peuple des spectacles publics, entre lesquels la Comédie était des premiers ; tant pour ôter à ceux qui vivaient dans l’oisiveté, la pensée et le temps de former des cabales contre l’Etat, que pour instruire le peuple et le porter par des exemples qu’on lui donnait, à la haine du vice et à l’amour de la vertu. […] » Or dans la pensée d’un ancien Auteur parmi les ouvrages de Saint Augustin, par les pompes du diable, on doit entendre les vanités du siècle, et tout ce qui peut exciter au-dedans de l’homme l’ambition et les mauvais désirs de la chair […] Il suffit que la Comédie soit mauvaise par rapport aux sujets qui y sont représentés, ou que par les mauvaises circonstances qui l’accompagnent ordinairement, elle produise de mauvais effets dans l’âme de ceux qui y vont, afin qu’on puisse dire qu’elle est défendue à toutes sortes de personnes : car un Chrétien doit éviter tout ce qui est communément une occasion de péché ; et quoique selon sa pensée il soit persuadé qu’il n’y tombera pas, néanmoins la connaissance qu’il a de la faiblesse humaine doit le porter à se défier de soi-même, et à ne point s’exposer dans une occasion qui est mauvaise, et dans laquelle on offense Dieu ordinairement. […] Dans la pensée de Saint Chrysostome, ceux qui louent les Comédiens sont censés les engager à faire leurs exercices ; et par là ils se rendent dignes du supplice que les Comédiens méritent : de même ceux qui les autorisent par leur présence sont complices, et sont la cause S.
Que résulte-t-il, Monsieur, de ces belles pensées ? […] Il reste ensuite à juger la Poésie, c’est-à-dire, le choix des pensées, leur disposition, la maniere dont elles sont énoncées, la valeur des rimes, le méchanisme du vers. […] Il ne leur faut pas de ces plaisirs tumultueux qui ébranlent l’esprit & le cœur, en inspirant des pensées & des sentimens capables de dégoûter de toute occupation sérieuse. […] C’est lorsqu’on a la volonté d’observer cette regle, dont la raison nous fait un devoir, qu’on peut admettre la pensée de M. […] Il s’appuie sur les lieux communs ordinaires, c’est-à-dire, sur les beaux sentimens, les pensées éblouissantes, en un mot, sur la meilleure face de plusieurs de nos Drames.
Les prêtres ne doivent-ils pas savoir qu’une seule pensée, qu’un seul moment d’élévation de l’âme du pécheur vers ce Dieu de bonté, de clémence et de miséricorde, que nous adorons tous, suffit pour opérer son salut et lui obtenir une place au séjour des bienheureux ?
C’était des Pénélope que les spectacles ont changées en Hélène. » « On y contracte l’habitude des pensées fausses et libertines ; on y attise, on y reçoit les premières impressions de l’amour, ou on les augmente.