Je l’avoue donc avec sincérité ; je sens dans toute son étendue le grand bien que produiroit la suppression entiere du théatre, & je conviens sans peine de tout ce que tant de personnes graves & d’un génie supérieur ont écrit sur cet objet ». […] Par quel renversement de bon-sens peut-on regarder comme glorieuse sur le Théatre, une action à laquelle toutes les loix ont attaché des peines infamantes ? […] Peres & meres, quelle instruction pour vos enfans, où les hommes faits ont bien de la peine à se défendre de la séduction du vice ! […] Quels funestes effets de débauche & de dépravation ne doivent point produire des spectacles dans lesquels tout conspire à nourrir, ou à faite éclore des passions amoureuses, qui sont toujours une source intarissable de peines ?
A peine s'étaient-ils établis, au milieu des plus violentes contradictions, que le P. […] Une maladie contagieuse qui survint en empêcha la représentation ; mais le jeune Régent ne voulant pas avoir perdu sa peine, la fit jouer peu de temps après devant Charles Duc de Lorraine, qui lui donna cent écus d'or en récompense (Hist. […] Cyr, ce qui en fit supprimer la représentation pendant plus de quarante ans ; que Racine, alors converti, eut beaucoup de peine à se charger de les composer, et s'en repentit ; qu'Esther n'est plus jouée, qu'Athalie tomba d'abord, et fut plus de vingt ans à se relever. […] La thèse qu'il y expose est l'affirmation que le Pape avait le pouvoir de déposer les rois et de les punir de peines temporelles, et de dispenser, pour de justes causes, les sujets du serment de fidélité (Wikipedia).
C’est une longue comédie : on n’a qu’à la partager en actes & en scènes, & supprimer les liaisons, on auroit sans peine vingt drames tout faits. […] Si, comme un habile chymiste, quelque bon écrivain prenoit la peine de décomposer cet ouvrage, & d’en séparer les matériaux : il seroit d’un côté un ouvrage instructif, & de l’autre une rapsodie digne d’avoir une place dans la bibliotheque bleue, à côté de Gargantua.
Ie croiray sans peine tout ce que m’en diront les habiles ; ie suis prest à donner tel encens que l’on voudra à ces premiers Genies, qui ont défriché la Scene, & qui ont donné le iour à l’Art. […] Ie suppose que la chose soit possible, & que l’ouvrage en vale la peine.
On a déjà dit pour défense, Qu’il y avait différence de Spectacles chez les Grecs et chez les Romains ; Que véritablement les représentations qui se faisaient en postures, en grimaces, et en danses, étaient lubriques et déshonnêtes, et n’étaient exécutées que par les Histrions et Pantomimes qui étaient les Bouffons ou bateleurs de ce temps-là, et qu’il n’y a point d’apparence de croire que ces sortes de gens fussent mis au rang des personnes d’honneur ; mais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des Tragédies ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux et Politiques, et que c’était ceux-là qui n’étaient pas notés d’infamie comme les autres ; Qu’un Roscius Comédien qui a été tant estimé, pouvait être de leur bande ; Que c’était chez lui que les jeunes Orateurs de Rome allaient étudier le geste et la prononciation ; Qu’il était un des plus honnêtes hommes de la Ville, et que Cicéron ayant pris la peine de le défendre en une Cause, avait parlé de lui fort avantageusement ; Mais quoi que en effet ce Roscius ait été vertueux, s’ensuit-il que tous les autres Comédiens de son temps le fussent, et qu’ils lui ressemblassent en son mérite personnel ? […] On ajoute une proposition assez judicieuse qui est, que comme l’on examine toute sorte de Livres avant que de permettre de les imprimer, et de les communiquer au public, il faudrait qu’il y eût un Magistrat qui examinât, ou qui fît examiner par Gens experts, les Pièces que l’on voudrait faire jouer devant le peuple, afin que leur représentation ne pût nuire à personne : Mais des Censeurs inexorables diront que d’ériger une Académie pour les Comédiens, ce serait autoriser leur Profession, comme si elle était fort nécessaire au public ; Et pour ce qui est du reste, qu’au lieu de donner la peine à un Magistrat d’examiner les Comédies dignes d’être représentées, il vaudrait mieux les condamner entièrement ; Que par ce moyen on ne craindrait ni brigue, ni surprise, et l’on ne se mettrait point au hasard d’en recevoir du dommage.
On léve toutes ses barriéres, en faisant paroître au grand jour & avec applaudissement ce que les principes d’une bonne éducation ne permettent pas même d’envisager sans peine dans le secret.