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296. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

En se séchant elle s’attache à la peau, on ne peut tirer la perruque sans peine, & on risque de s’écorcher : il faut du temps pour tirer la colle desséchée, & en mettre d’autre ; elle gâte la perruque par des croutes qui s’épaississent tous les jours. […] Je ne considere point ici les Spectacles d’un œil de religion, mais d’un œil philosophique ; car autrement je dirois qu’il n’y a que l’ignorance ou la folie qui puisse s’autoriser de la Religion pour les soutenir ou même pour les excuser ; je dirois que s’il y un livre qui les proscrive, c’est l’Evangile qui nous recommande de prier sans cesse, de porter notre croix ; que s’il y a un lieu où soient étalées les maximes, les pompes du monde, auxquelles nous avons solemnellement renoncé, c’est sur le Théatre ; je dirois que la vie des comédiens, leurs danses lascives, leurs passions embellies, leurs paroles tendres, équivoques, licencieuses, ne peuvent qu’embraser les jeunes cœurs, déjà trop prompts à s’enflammer ; je dirois enfin que la correction des théatres les rend encore plus dangereux ; car plus les passions sont finement voilées, & les sentimens délicats, plus l’amour profane nous pénetre & nous enchante, cet amour dont on a bien de la peine à se défendre, dans les lieux même consacrés à la vertu. […] Chacun sait que ceux qui déclament ne sont nullement pénétrés de ce qu’ils disent, & que chacun par conséquent ne se met point en peine de réformer ses mœurs sur des impostures.

297. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Il n’en reste que quelques lignes dans l’Histoire du Théatre de Messieurs Parfait, qui ont bien voulu se donner la fastidieuse & inutile peine de les aller déterrer dans la caverne de l’oubli où elles vont retomber la ligne d’après, & ont fait, aussi-bien que l’Abbé Goujet dans sa bibliotheque, du nom de je ne sais combien d’Auteurs, d’Acteurs & d’Actrices, comme les registres mortuaires d’une paroisse, qui conservent à la postérité le nom de Maître Jacques, Savetier de la rue du Foin. Sur les pieces même qui sont restées au théatre, & qui reparoissent quelquefois quinze ou vingt ans après, l’Auteur a la glorieuse & consolante satisfaction de se dire : J’ai travaillé toute ma vie pour faire gagner de l’argent à une troupe de misérables corrupteurs du public, & à faire commettre bien des péchés à une troupe de spectateurs ; étoit-ce la peine de prendre la plume ? […] Tout le reste de la maison doit y répondre, logement, meubles, équipages, domestiques, sous peine du plus grand ridicule.

298. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Quant à ceux qui assistent à la Comédie, l’Auteur avoue qu’il auroit peine à exempter de péché les Religieux Réformés, les Evêques, les Abbés. […] On l’attire du de dans au dehors, où elle avoit déjà tant d’inclination à se produire & à se répandre ; & on la fait sortir de son cœur, où elle avoit déjà tant de peine à rentrer. […] Ramire le renverse sans peine ; & il y trouve des armes, dont il se sert contre ses ennemis, avec le plus grand avantage. […] Les vrais Magistrats que nous avons aussi eu lieu de caractériser142, ne se voient qu’avec peine fréquemment sollicités. […] Les gens de Lettres voient toujours avec peine attaquer un art dont ils souhaiteroient concilier l’usage avec les mœurs.

299. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Ce partage ne se fit pas tout d’un coup, puisqu’Aristote nous dit que la Tragédie ne reçut que tard sa gravité, & ne se défit qu’avec peine du stile burlesque. […] Les fonds nécessaires aux frais de ces Représentations, furent assignés sur les fonds de la Guerre, & on décerna la peine de mort contre celui qui proposeroit de restituer ces fonds au besoin de l’Etat.

300. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Je sens bien qu’un Sage, parvenu avec peine à se former un bonheur uniquement fondé sur ses devoirs remplis, est plus heureux que ce qui cherchent au dehors les amusemens & les distractions. […] Si pourtant il existait, la Réforme serait inutile pour lui, & l’on n’aurait travaillé que pour la foule des imparfaits qui ont besoin de sortir d’eux mêmes, de s’étourdir sur leurs peines & sur les injustices des autres.

301. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Cependant j’ai peine à croire que les Pères de l’Eglise, qui condamnèrent les Troubadours, les Jongleurs, & les pièces indécentes que représentoient ces grossiers personnages, proscrivissent si sévérement, s’ils vivoient de nos jours, ces chefs-d’œuvre du dernier siècle, où triomphent la décence, l’esprit & le sentiment.

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