Le Public ne vaut-il pas bien la peine que vous limiez ce que vous osez lui présenter ? […] Je ne suis pas plus scandalisé que ceux qui servent un Dieu clément rejettent l’Eternité des peines, s’ils la trouvent incompatible avec sa justice.
Je serais bien bon, me dites-vous, de courir après une gloire si difficile à atteindre, tandis qu’on me présente des laurier que je puis cueillir sans me donner beaucoup de peines. […] Je démêle pourtant sans peine que l’amour propre livre dans son cœur un furieux combat. […] Je parviens, non sans peine, à modérer ses transports ; il se résout à m’écouter ; mais je vois aux mouvemens qui l’agitent, aux impatiences qu’il ne peut s’empêcher de faire paraitre, qu’il lui tarde furieusement de pouvoir en liberté produire un de ces merveilleux Drames, dont le succès est si rapide, & les avantages si considérables. […] Les Auteurs de l’Encyclopédie, de cet énorme colosse que le tems aura tant de peines à détruire, ont senti la nécessité de s’approcher des Artisans dont l’on veut dépeindre l’état.
Ursule, voila les peines du mariage, dans les conditions où les richesses laissent du superflu*. Rarement la compagne du Cultivateur éprouve, sous son toît de chaume, les atteintes de la jalousie : son époux a bien d’autres occupations que de fades amourettes : il est homme ; il en prend les peines ; il en a la dignité* : son bras fait tout.
Il faut les yeux, les beaux exemples & de bons Maistres ; & quelquefois mesme avec toutes ces aydes, on a bien de la peine à la bien concevoir, & encore plus à l’executer. […] Car il s’est fait d’aussi jolies choses qu’il s’en pourroit faire, & on se divertiroit peut-estre bien-mieux aux vieilles Dances qu’aux nouvelles : Le Sieur Lully ne durera pas tousiours, & ceux qui le suivront ne l’attraperont pas sans peine, & peut-estre point du tout.
C’est pourquoi ce Docteur est si en peine de savoir comment on peut accorder les commandements que Dieu fait d’obéir aux Puissances, avec ces paroles de saint Pierre : « Qu’il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes ». […] Voilà ce qu’un véritable Théologien qui a une juste idée de la Religion de Jésus-Christ, trouve sans peine.
Mais s’il est question de parler des autres où l’on fait profession de faire des actions et des gestes tout à fait impudiques, je dirai hardiment qu’à grande peine se trouve-t-il chose plus scandaleuse à l’honneur du Christianisme, plus préjudiciable à la jeunesse chaste, et plus dangereuse pour pécher mortellement ; car ce sont des filets, et des pièges que le diable dresse pour attraper une âme chaste ; ce sont des dispositions aux sacrifices de Venus, ou des degrés pour monter à l’autel de Baal. […] Ne le croyez pas, Proselyte, c’est un trompeur, ou un phénix du siècle ; de croire que ce soit un phénix, j’ai de la peine, dites donc que c’est un trompeur ; mais non, je suppose qu’il dit vrai, et que jamais sa chasteté n’a été blessée, en oyant les comédies, qui est-ce toutefois qui peut l’assurer qu’il sera toujours le vainqueur ?