Mais, Moliere, à ta gloire il ne manqueroit rien Si parmi leurs défauts que tu peignis si bien, Tu les avois repris de leur ingratitude.
J’entends déposer publiquement contre elles tous ces bons faiseurs de Satires, de Caractères, et de Comédies, à qui l’on donne la louange de peindre si fidèlement d’après nature les mœurs de nos temps : Et pour faire ces portraits plus ressemblants, l’on emprunte les noms des femmes Grecques, et Romaines qui ont le plus deshonoré leur Sexe, et leur siècle.
Ces Pelerins qui alloient par troupes, & qui s’arrêtoient dans les ruës & dans les places publiques où ils chantoient le Bourdon à la main, le Chapeau & le Mantelet chargez de Coquilles & d’Images peintes de diverses couleurs, faisoient une espece de spectacle qui plut, & qui excita la pieté de quelques Bourgeois de Paris à faire un fond pour acheter un lieu propre à élever un Theatre, où l’on representeroit ces Mysteres les jours de Fête, autant pour l’instruction du peuple, que pour son divertissement.
Ce serait aller contre le grand but de la Tragédie, que de peindre le vice en beau ; ce but doit être de purger les passions, en mettant sous nos yeux les égaremens où elles nous conduisent, & les périls dans lesquels elles nous précipitent.
Racine, celui dont on crut l’accabler, et que l’on peignit des couleurs les plus affreuses, fut d’avoir employé son esprit au soutien du Théâtre.
. — Ce n’est pas que vous demeuriez toujours dans les bornes de votre partage, il prend quelquefois envie au plaisant de se fâcher, et au mélancolique de s’égayer, car sans compter la manière ingénieuse dont il nous peint ces Romains qu’on voyait « à la tête d’une armée et à la queue d’une charrue », il me dit assez galamment, « que si je veux me servir de l’autorité de Saint Grégoire en faveur de la Tragédie, il faut me résoudre à être toute ma vie le Poète de la passion ».