C’est le systême du Roi de Prusse, nouveau maître de la partie maritime de la Pologne ; lors de l’invasion la saxe de l’enlevement des manufuctures & de la prise de Dresde ; ce grand Philosophe fit ouvrir le théatre le même jour qu’il y entra, & força la famille royale d’aller avec lui à la comédie pour les consoler de la fuite de l’Électeur, de la défaite de son armee, de la désolation du Pays, du pillage des archives & de sa propre captivité. […] La scène est partout ; elle est à l’Église, à la promenade, au jeu, dans les compagnies, dans les loges où l’on va voir le spectacle, & lorsque l’on mène sa maîtresse à la comédie, ce qui est une partie essentielle de la galanterie ; n’est-ce pas une Comédienne qui en va voir d’autres ? […] Par les lettres patentes données à Compiegne le 30 juillet 1773, le Roi ordonne qu’il soit incessamment construit à Paris sur la partie du terrein de l’Hôtel de Condé & des maisons qui y sont contiguës, comprise entre les rues de Condé, celle des fossés de M. le Prince, & le carrefour où elles se réunissent, une nouvelle Salle pour y établir le théatre de la Comédie Françoise avec les bâtimens accessoires, ordonne que l’Hôtel, les maisons, bâtimens & terrein compris dans ledit emplacement, ainsi que celles dont la démolition sera nécessaire pour l’ouverture d’une nouvelle rue, & l’agrandissement de plusieurs suivant le plan agréé par sa Majesté, seront acquises en son nom par des Commissaires nommés à cet effet aux prix qui seront convenus de gré à gré entre les Commissaires & les Propriétaires ; sinon réglé par le Maître général des bâtimens de la Ville, & l’Architecte ou Experts nommé par les Propriétaires ; & en cas de division par un tiers arbitre choisi de concert entre eux deux, autorise les Commissaires à faire, sur la totalité du terrein & des lieux désignés, un don & cession à titre gratuit au Prévôt des Marchands & Échevins de la Ville de Paris, de la portion & étendue nécessaire pour construire & élever la nouvelle salle de la comédie Françoise & autres bâtimens accessoires, ainsi que pour fermer les rues, places & rétranchemens qui entrent dans le plan qu’elle a approuvé, se réservant Sa Majesté en vertu des présentes lettres, de disposer du surplus par revente, échange ou autrement ; pour mettre le Prévôt des Marchands & Échevins en état de subvenir aux dépenses de cette grande construction, elle permet d’emprunter par contrat de constitution sur le domaine de la ville de Paris jusqu’à la concurrence de quinze cents mille livres dans l’espace de quatre ans, à raison de quatre cents mille livres par chacune des trois premières années, & trois cents mille livres pour la quatrième, & d’y affecter & hypothéquer les revenus, droits & biens patrimoniaux de la ville de Paris. […] Un jour Henri ayant appris par les Ministres de ses amours, que les deux Princesses alloient dîner dans une maison de campagne des environs de Verteuil ; il feignit une partie de chasse dans le quartier, se déguisa en valet de pied, prit une livrée, & mit un emplâtre sur son visage, il suivit le carrosse des Princesses, & s’alla mettre à la fenêtre d’une maison voisine pour voir sa maîtresse ; & dès qu’il l’apperçut, lui parla par signe ; la jeune Princesse en fut surprise, se retira brusquement, & en avertit sa belle-mére : celle-ci enflâmée de colère en fit mille reproches au maître de la maison qui l’avoit invitée, & qu’elle crut de la confidence.
Il n’y a pas la deux-centieme partie de la nation qui le fréquente, il n’y a pas la deux-centieme partie de la nation qui le fréquente, il n’y a pas la deux-centieme partie dont une tragédie échauffe le cœur, éleve l’ame à l’héroïsme. […] En France, le zele pour la partie, l’amour pour le Roi joueront toujours les principaux rôles.
On ne lui feroit pas un crime de cette ignorance, s’il ne se donnoit pour érudit en une science qui n’est point sa partie : On voit bien que c’est la tentation d’Erostrate qui l’a poussé dans la lice, il a voulu se faire une réputation, en essayant la défense d’une cause tant de fois manquée ; je ne crois pas qu’il réussisse, au moins par cette voie. […] Si ce contrepoids avoit existé dès l’onziéme, siécle, l’Église n’auroit point à gémir des proscriptions d’Hildebrand, * & de quelques-uns de ses Successeurs, elle auroit conservé l’Angleterre ; c’est une censure indiscrette qui lui a enlevé ce triple Royaume, & peut-être une grande partie de l’Allemagne.
Grand nombre de pièces de Monfleury, de Molière, de Poisson, du théâtre Italien, de presque tous les Poètes comiques, en renferment des traits piquants, la Comtesse d’Escarbagnas, les Fourberies de Scapin, le Sicilien, Pourceaugnac, la Femme juge et partie, Arlequin Procureur, etc. […] A-t-il le loisir de se montrer à l’audience, d’écouter les Procureurs et les parties, en courant, sifflant quelque ariette, répétant quelque pas de trois, quelque geste brillant ?
L’Esther de Racine, & le Tartufe de Moliere ont été faits en partie contre Innocent XI, qui étoit extrêmement devot ; quoique plusieurs autres causes y ayent contribué, & que Mr. de Lamoignon, Mr. de Louvois ayent eu part aux sarcasmes, ces soupçons sont très-légitimes, & le public ne s’y méprit pas. […] C’est cette idée fort connue, qui a fourni la matiere des ballets des quatre saisons, des quatre élémens, des quatre parties du monde ; car on auroit tort de penser qu’il y ait de vraie nouveauté au théatre. […] C’est l’intérêt des parties, qu’avant de monter sur le Tribunal, le Juge aille se dérider le front, & se monter sur le ton de la gaieté ; il en sera moins sévere, plus compatissant, plus indulgent, il en connoîtra mieux les loix, & s’instruira mieux les loix, & s’instruira mieux de la cause.
Votre participation à ces mêmes plaisirs, à ces mêmes jouissances, est encore une partie de vos devoirs, et vous aurez accompli encore une fois la loi de Jésus-Christ. » Anathème ! […] C’est là que l’ouvrier, l’artisan, le petit marchand, le prolétaire viennent avec leurs familles déposer le fardeau de leurs peines et dépenser une partie de leurs économies, une partie du fruit de leurs labeurs.