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108. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

On procurera aux Comédiens & aux Comédiennes toutes les douceurs de la vie, hors la liberté, dont ils seront privés ; comme ou l’a vu plus haut, ne pouvant disposer ni de leurs biens, ni d’eux mêmes, ni même recevoir & rendre de visites, que sous le bon-plaisir, du Superieur, qui ne les permettra, aux hommes seulement, que lorsqu’elles lui paraîtront utiles aux progrès de l’art. […] Acteurs & Actrices qui ont paru avec éclat sur notre Théâtre. […] Baron, le plus grand Acteur qui ait paru depuis la renaissance de la Tragédie. […] Gaussin : dans son Printemps, ce fut la plus belle des Grâces ; c’était Cypris, durant son Eté ; l’Hiver parut, elle ne fut plus que Psyché enlaidie, succombant sous les coups de Tisiphone. […] Elle paraissait dans certains Rôles de mademoiselle Gaussin, où elle fit toujours le plus grand plaisir.

109. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Comme donc le Fils de Dieu engendré du Père Eternel a paru durant toute sa vie l’image vivante de son Père : il faut de même que les Chrétiens qui sont nés de Dieu par J.C. fassent paraître dans toutes leurs actions l’image de la vie de J.C. que Dieu leur a donné pour modèle. […] Mais si c’est une femme mariée, ne blesse-t-elle pas encore davantage l’honneur dû à ce Sacrement, en employant ses soins, ses frisures, et son fard, pour se faire un visage de Comédienne ; afin de paraître belle aux yeux impudiques de tant de spectateurs qui la doivent regarder ? […] Un bon Acteur sait animer de telle sorte sa voix, et si bien ajuster ses paroles avec ses gestes et ses postures, que la passion qu’il représente fait d’ordinaire impression sur ceux qui l’écoutent, parce qu’il paraît ressentir lui-même cette passion, Et c’est ce qui les touche. […] quoi que le simple désir de voir des femmes étrangères, et de s’y laisser voir, ne parut pas être une chose fort blâmable.

110. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

La société des Comédiens a toujours paru si dangereuse et si déshonorante pour les Magistrats, que la loi Romaine leur défend d’aller jamais dans leurs maisons, non plus que dans celles des personnes infâmes (Tacit. […] Qu’eût-il dit, s’ils avaient paru sur le théâtre et représenté des comédies ? […] Tout ce qui me paraîtrait dans l’ordre, c’est que les Censeurs royaux à qui on confie l’examen de ces pièces, ne fussent pas des gens du monde, communément assez indulgents pour le théâtre, mais des Théologiens en état de juger de ce qui très souvent y intéresse la religion et les mœurs. […] Les galanteries, les équivoques, les obscénités se mêlèrent insensiblement aux choses saintes, qui seules paraissaient alors sur la scène. […] En 1761 il parut en faveur du théâtre un fort mauvais ouvrage, qui fit du bruit.

111. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Comme il entroit des démons dans plusieurs mysteres, il fallut les faire paroître sur la scène pour jouer leurs rôles : il y eut même divers drames où ils paroissoient seuls ; ce qu’on appelloit des Diableries. Il s’en fit sans nombre ; il en parut en 1509 un volume in-folio. […] Ces diables étoient couverts d’habillemens horribles, comme ils le sont encore à l’Opéra, quand on en fait paroître : ils faisoient des hurlemens affreux, des mouvemens, des convulsions épouventables, des masques hideux leur couvroient le visage, ils tenoient de grandes fourches, jettoient feux & flammes : ainsi fait-on venir Pluton, les Euménides, Vulcain, & c.

112. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

S’ils sont amoureux, qu’ils paraissent que saisis, hors d’eux-mêmes, ils se communiquent mutuellement leurs transports, & parlent ensemble sans s’en appercevoir, tant le bonheur d’être aimés les trouble, les enflamme. […] Ce défaut paraît surtout dans les Ouvrages d’Euripide, & particulièrement dans son Iphigénie. […] L’action paraît déjà commencée ; on est curieux de s’instruire des événemens qui sont arrivés, qui troublent les Personnages même avant qu’on les ait vu agir.

113. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

C’est donc de quoi il s’agit, de voir si vous faites paraître votre Héros comme le plus digne de l’Archevêché d’Aix représenté par la Pomme d’or. […] Là vous y faites paraître des Génies qui se jettent incontinent sur la Pomme, qui représente une des plus grandes Dignités Ecclésiastiques ; Vous dites, que chacun tâche de s’en saisir, qu’ils ne peuvent s’accorder entre eux ; mais qu’enfin le seul Génie de votre Héros demeure, et que les autres s’enfuient ; Ici l’on est indigne de l’Episcopat, si on ne s’enfuit, si on ne résiste et si on ne se laisse faire violence pour l’accepter. […] Exemple qui fait voir, et dans sa Sainteté qui a choisi un si digne Sujet, un parfait discernement, et un amour pour l’Eglise éloigné de tout intérêt et de toute considération humaine ; Et dans sa Majesté qui a applaudi à ce choix, auquel il paraît qu’elle n’a point eu de part, une des marques les plus solides, selon S.

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