où Cicéron, le sauveur de la république, Cicéron, de tous ceux qui portèrent le nom de pères de la patrie, le premier qui en fut honoré et le seul qui le mérita, nous est montré comme un vil rhéteur, un lâche : tandis que l’infâme Catilina, couvert de crimes qu’on n’oserait nommer, prêt d’égorger tous ses magistrats et de réduire sa patrie en cendres, fait le rôle d’un grand homme, et réunit par ses talents, sa fermeté et son courage, toute l’estime des spectateurs ? […] L’un tue son père, épouse sa mère, et se trouve le frère de ses enfants ; un autre force un fils d’égorger son père ; un troisième fait boire au père le sang de son fils. […] « Pour multiplier ses plaisanteries, Molière trouble tout l’ordre de la société ; il renverse scandaleusement tous les rapports les plus sacrés sur lesquels elle est fondée ; il tourne en dérision les respectables droits des pères sur leurs enfants, des maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs. […] C’est un grand vice d’être avare, et de prêter à usure ; mais n’en est-ce pas un plus grand encore à un fils de voler son père, de lui manquer de respect, de lui faire mille insultants reproches, et, quand ce père irrité lui donne sa malédiction, de répondre d’un air goguenard qu’il n’a que faire de ses dons ?
parce que Dieu a dit à notre premier père : « Vous mangerez votre pain à la sueur de votre visage », l’homme serait condamné à rester toujours courbé sous le joug du travail ? […] Et cependant, n’a-t-on pas vu des séminaristes imberbes se précipiter au milieu de ces groupes innocents, les disperser, renverser le tonneau du ménétrier, et imposer leur loi à ces vieillards, à ces pères, ignorant encore leurs droits ? […] Rappelons-nous que le patriarche Noé, lui qui planta la vigne et exprima le jus de son fruit, en abusa une fois, et que Dieu ne lui en fit point le reproche ; Dieu punit, au contraire, le fils qui n’avait point caché cette faiblesse d’un père. […] Dans les ouvrages de nos auteurs modernes, son goût accueille, approuve tout ce que nos pères auraient approuvé, accueilli, et ce goût épuré d’après nos nouvelles mœurs, réprouve ce que nos pères, plus indulgents, auraient peut-être permis et souffert, soit dans l’action, soit dans le langage. […] « Comme au premier de nos poètes, au maître de notre langue poétique, au créateur de nos trois scènes, au père du théâtre ab !
Les anciens Pères et les Docteurs modernes se sont tous élevés contre les spectacles, et ont démontré clairement qu’ils sont l’écueil de toutes les vertus et l’école de tous les vices ; mais le relâchement a toujours eu le secret d’éluder les coups qu’on lui a portés, et de se maintenir dans la possession de ces funestes divertissements. […] Pour lutter avec plus d’avantage contre le tourbillon de ces esprits légers pour qui le langagea de la religion est trop sublime, nous avons emprunté des armes, non seulement aux saints Pères et aux saints Docteurs de l’Eglise, mais encore aux incrédules des deux derniers siècles et aux auteurs dramatiques eux-mêmes.
les Pères de la foi sont là !!! […] L’ultramontanisme y a fait également tous ses efforts pour y exciter le désordre et la rébellion en armant l’épouse contre son royal époux, et le fils contre son père et son roi. […] Il s’est porté à cet acte d’humanité avec zèle et en dépit des malédictions et des anathèmes de la faction de ces fanatiques qui s’arrogent si audacieusement les beaux titres de pères de la foi et de missionnaires. […] Les éloquents ouvrages de cet auteur atrabilaire, que ses aveugles admirateurs nous proposent comme ceux d’un père de l’église, sont néanmoins remplis d’inconvenances et d’expressions de mauvais goût. […] Il arriva à Rome, où, avant de rendre ses hommages au saint père, il alla se présenter humblement devant le grand monarque des solipses k, pour lui rendre compte de l’importante mission de Berne.
Les élèves de Melpomène n’ont guère d’enfants légitimes que leurs ouvrages, qui même souvent appartiennent à plus d’un père. […] Point de comédie où on ne prenne la même licence contre son père, son maître, son mari. […] Mais ils disent vrai : le prince, le père, le mari ont tort. […] Les remontrances d’un père à ses enfants, d’un maître à ses élèves, d’un pasteur à ses brebis, sont-elles des médisances ? […] ce ne sont pas les saints Pères.
RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. […] On ne blâme pas le fils d’un Grand homme d’être le panégyriste de son père. […] On diroit au fils de Pradon : Honorez la mémoire de votre père, mais oubliez qu’il ait fait des Tragédies. […] Quel coup de foudre pour le jeune Guerrier, qui ne balance pas néanmoins à obéir à son Père ! […] La Fille d’Agamemnon, promise par son Père au jeune Achille, n’aime dans son Amant que l’Epoux qui lui est destiné.