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205. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

, qui ne font que flatter l’oreille, comme sont les Comédies de Ménandre, et les autres qui ont été données au public par ceux qui l’ont imité, ou comme sont les ouvrages qui sont remplis d’amours fabuleuses, en quoi Pétrone s’est beaucoup exercé : et même Apulée s’y est diverti quelquefois, ce qui nous donne sujet d’étonnement. La Philosophie, qui est l’étude de la sagesse, bannit de son sanctuaire tout ce genre de fables, qui ne fait que flatter l’oreille, et le renvoie au berceau des nourrices. » Secondement les Philosophes improuvaient la Comédie et la Tragédie, à cause de l’impression qu’elles donnent de l’amour infâme.

206. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Les autres, pour éviter de s’interroger, de descendre dans leur cœur, & pour n’avoir pas à rougir de ses reproches, (le paresseux, l’oisif de profession, est l’homme qui se craint le plus lui-même), cherchent de tous les côtés des objets de distraction ; mais les uns & les autres ont beau vouloir s’étourdir ; aucun d’eux n’échappe à son mécontentement personnel, aucun ne peut fermer l’oreille à cette voix intérieure, qui lui crie : Malheureux ! […] Si par hazard il se trouve huit à dix citoyens vraiment respectables, sur sept à huit cents spectateurs, il n’en faut pas douter, c’est un pur mouvement de curiosité qui les y a conduits ; ils ont voulu voir de leurs propres yeux, entendre de leurs propres oreilles, & juger, par eux-mêmes, de tout ce qu’on leur a rapporté de ces Spectacles scandaleux ; tous s’écrient, en sortant, que le mal est au-dessus de ce qu’on leur en a dit. […] Or, comme tout ce qui frappe les yeux & les oreilles dans ces assemblées, n’occasionne que les impressions obscenes, il s’en fuit, Monsieur, que je n’exagere point dans le compte que je vous rends, de tous les effets pernicieux des Trétaux. […] On veut deviner, on étudie, on s’applique, on trouve le véritable sens ; la polissonnerie qui chatouille l’oreille, éveille l’esprit, gagne le cœur ; on veut toujours mettre en pratique ce qui plaît & séduit ; la volupté fascine les yeux, obscurcit le jugement, absorbe toutes les facultés, dévore l’individu dont elle s’empare ; que devient-il ?

207. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Quelle doit être cette gloire que l’œil n’a jamais vûe, que l’oreille n’a point entendue, que l’esprit de l’homme ne sauroit comprendre !

208. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

mais aussi qui sont ceux qui les écoutent avec plaisir : ils regardent, dis je, qui sont ceux qui ont prêté ou leurs langues ou leurs oreilles pour offenser un Dieu qui doit être leur Juge, et cependant l’on va sans crainte à la Comédie.

209. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

ne sont-ils pas pour l’homme de bien mille fois plus insupportables que les rugissements des lions, les hurlements des loups, les sifflements des serpents, dont personne assurément ne s’avisera de former un concert pour flatter l’oreille ?

210. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Je ne parle pas des paroles licencieuses, des maximes pernicieuses, des emportements, des passions, des jurements, des médisances, des mensonges, des impiétés, des bouffonneries, des folies, dont les oreilles sont à tout moment frappées ; tout cela, bien plus qu'inutile, ne sera pas sans doute oublié dans le compte que vous avez a rendre.

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