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64. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Car comme les Rois gravent leurs faces sus les monnaies, et ordonnent le prix, et valeur à chaque pièce ; ainsi ce Roi des Rois, marque par sa parole, comme de son coin, toute action ; lui donnant le nom propre, et l’estimation qu’il sait lui être convenable. […] Il faut garder selon la lettre toutes ces choses, et semblables : Ajoute, que entre les Païens, à certaines fêtes de Mars, les femmes portaient l’équipage des hommes ; et aux fêtes de Vénus, les hommes portaient les hardes des femmes, la quenouille, le fuseau, et autres telles choses : Est aussi à noter, que le terme Hébreu, dont use Moïse est plus général, que ne porte ce mot de vêtement ; dont appert, que la défense est encore plus rigoureuse, que nous ne la prenons, la restreignant seulement aux vêtements ; au lieu que Dieu nous déclare, qu’il abhorre généralement toute confusion, jusques à la moindre, qui se commet, quand un sexe s’attribue quelque chose qu’il a ordonné à l’autre. […] Stat. lib. 4 bd Quelqu’un m’allèguera, peut-être, Euclide de Mégare, qui est fort loué, de ce que brûlant d’envie d’ouïr Socrate à Athènes, et n’y osant aller librement, à cause que les Athéniens avaient ordonné peine de mort, aux Mégariens, qui s’y trouveraientGell. […] Je crois, qu’il lui ordonnerait double punition, tant pour la désobéissance à la loi, que pour l’audace de sa glose. […] Il serait plus tolérable d’ordonner honneurs divins à Scipion, que servir à tels Dieux.

65. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Car le Concile d’Agde rapporté par Gratien, ordonne à tous ceux qui sont engagés dans cette profession sainte, de n’aller point aux festins des Noces, et de n’assister à ces assemblées, où l’on chante des chansons d’amour, et où l’on danse ; de peur que les yeux, et les oreilles, que la divine vocation applique aux saints ministères, ne soient souillées par la vue des mouvements qui peuvent laisser des impressions d’impureté, ou par des paroles indiscrètes, et lascives.

66. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Au mépris d’un axiome qui vient d’être promulgué presque officiellement sur la nécessité, en Europe, de l’entremise des ecclésiastiques appelés missionnaires dans les forêts du Nouveau Monde, l’auteur allègue les canons d’un concile auquel il ne manque presque rien pour être vieux de six siècles. « Il est ordonné aux évêques de prêcher par eux-mêmes, et non par d’autres.

67. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Elle a enfin poussé la barbarie, jusqu’à prétendre avoir le droit de relever les peuples du serment de fidélité envers le prince légitime, lorsqu’il est excommunié, d’inviter les sujets, leur ordonner même de désobéir à leur prince, de lui faire la guerre, de courir sus, de l’assassiner enfin, par trahison, faute d’autres moyens, et le tout pour la gloire de Dieu et l’intérêt de la religion, comme si le ciel avait besoin de crimes pour maintenir le vrai culte ! […] D’après les conseils salutaires de ces deux saints évangélistes, on voit évidemment, et avec effroi, qu’il n’y va rien moins que du mépris et de la haine, de la part des prêtres, contre les puissances séculières, et ceux-là préfèreront toujours d’obéir aux souverains pontifes, lorsque le chef de l’église jugerait à propos d’anathématiser les princes, de les excommunier, de les déposer de leurs trônes, de dispenser leurs sujets du serment d’obéissance et de fidélité, de les inviter, de leur ordonner même, de courir sus, contre leur souverain légitime, de lui arracher la vie de vive force, ou de l’assassiner, ou de l’empoisonner par trahison, dans l’intérêt de la religion et pour la gloire de Dieu.

68. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

  A ces causes, en nous conformant au Rituel, & aux Ordonnaces Synodales de ce Diocèse, Nous ordonnons aux Curés, Confesseurs & Prédicateurs de la Ville & Faux-bourgs d’Auxerre, d’instruire en public & en particulier, tous les Fidéles de l’un & de l’autre sexe, de l’obligation où ils sont de s’abstenir de divertissemens si préjudiciables à leur salut ; & de n’avoir aucune société avec des gens, que les loix ecclésiastiques & civiles ont toujours regardés comme infâmes.

69. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Dieu ordonne en plusieurs endroits de l’exode & du sevitique que dans les sacrifices on lui offre la queue des victimes, caudam integram ; ce que les interprêtes prennent pour une figure de la persévérance, qui est la fin de la vie. […] La loi qui ordonne l’habit long, & la legereté qui le raccourcit en le relevant, & l’affectation qui découvre précisément ce que la bien séance veut qu’on tienne couvert, au contraire en outrent inutilement la longueur. […] Il leur étoit ordonne de retrousser un peu leur habit quand ils mangeoient l’Agneau Paschal, en l’attachant avec une ceinture, afin d’être comme des voyageurs, qui se débarrassent pour marcher plus vîte, pour nous apprendre à nous détacher de tout, & à marcher avec zele dans la voie du salut, sur-tout en approchant de la divine Eucharistie ; à plus forte raison ceux qui en sont les Ministres.

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