Que ceux donc qui ne sentent point que les Romans et les Comédies excitent dans leur esprit aucune de ces passions que l'on appréhende d'ordinaire, ne se croient pas pour cela en sûreté, et qu'ils ne s'imaginent pas que ces lectures et ces spectacles ne leur aient fait aucun mal.
Le temps qui suit immédiatement après le repas, n’est pas si propre aux affaires, et aux occupations plus sérieuses et importantes : c’est pourquoi, d’ordinaire, on prend alors quelque divertissement en Jeux, conversation, ou autres semblables récréations ; et parfois on en fait le même en certains jours de la semaine : d’autres passent plus avant, prenant en certains temps de l’année, quelque nombre de jours pour se divertir, et égayer un peu leurs esprits et leurs corps, après les travaux et emplois sérieux et pénibles : je veux ici instruire l’âme Chrétienne, à se recréer, et à se divertir, et à faire tellement cette action, que par icelle, non seulement elle ne se fourvoie pas du chemin de l’Eternité bien heureuse, mais plutôt qu’elle s’y avance et mérite un Paradis.
Ce Spectacle était un Opéra ordinaire, avec la diférence que la partie de l’action s’exécutait par une grande Marionnette, qui fesait sur le Théâtre les gestes convenables au Récit que chantait un Musicien, dont la voix sortait par une ouverture ménagée dans le plancher de la Scène : ces sortes de Spectacles ridicules réussiront toujours dans ce pays. […] Le Jeu des Enfans plaira sans doute : mais il n’est pas assez parfait, le Théâtre ne sera pas assez également bien composé pour attacher l’homme-de-goût, sérieux ou léger, que les grands Théâtres ont coutume d’attirer : il ira quelquefois chez le Néomime, mais il suivra journellement les Théâtres ordinaires. 2.
Aussi de tels essais ne sont jamais impunis ; car ou ils affaiblissent, c’est ce qui est leur effet ordinaire ; ou ils rendent présomptueux, ce qui est un mal sans comparaison plus grand. […] « Tout ce qui est spectacle est passion ; les sentiments ordinaires et modérés ne frapperaient pas.
Car ou ils affaiblissent, ce qui est leur effet ordinaire ; ou ils rendent présomptueux, ce qui est un mal sans comparaison plus grand. […] Les sentiments ordinaires et modérés ne frapperaient pas.
Il est certain que des paroles impures ne manqueraient pas de choquer dans le commerce ordinaire de la vie, et qu’une femme surtout, qui a un peu d’honneur ne les souffrirait point. […] Mais il n’en est rien : le Poète au contraire se surpasse alors lui-même dans le genre obscène, et pousse les choses jusqu’à rebuter des débauchés ordinaires. […] Car voilà leur objet principal : la finesse de l’intrigue, et la naïveté de la représentation se terminent là pour l’ordinaire. […] Après tout, on peut dire d’Eschyle en général qu’il associe d’ordinaire le solide au brillant, que sa diction est toujours belle, et que ses pensées sont magnifiques. […] Sa narration néanmoins est dans la bienséance ordinaire : les sentiments y sont élevés et tendres à la fois ; ils ravissent et touchent ; ils font naître l’admiration et la piété ; et rien davantage.