Cette pièce est une exécution authentique des opinions ultramontaines les plus outrées, qu’aucun Pape n’adopta jamais. […] Il paraît surprenant que les Jésuites ne se soient jamais avisés d’opposer la doctrine meurtrière du théâtre aux imputations qu’on leur a faites des opinions de leurs Auteurs.
Mais je sais qu’il y a plusieurs personnes graves et emportées par la coutume, ou trop portées à la complaisance, lesquelles toutefois ne voudraient pas offenser Dieu de gaieté de cœur ; entre lesquelles il y en a qui se sont laissé persuader, qu’en ces choses il y a peu ou point de mal, et ainsi s’endorment par les charmes de ceux qui en disputent sans parties ouïesd, ou sans contendants qui leur répondent ; et le plus souvent n’allèguent que leur opinion, pour toute raison. […] Ce sont ceux qui se gouvernent plutôt par leur conseil et opinion que par la parole de Dieu, et qui veulent asservir la raison, à leurs passions. […] Mais la plus grande difficulté reste à combattre, pource qu’on ne démord pas facilement de cette opinion, que le passe-temps, et le plaisir qu’on prend, ès jeux publics des comédiens mercenaires, qui en ont la permission du Magistrat, ne doit pas être blâmé : et non seulement cela, car il y en a qui passent plus outre, qu’il est utile et profitable, au public, et aux particuliersam.
Quant aux défenses qu’en font les Pasteurs, s’il s’agissait d’une chose bien reconnue pour indifférente, posé que quelques-uns d’entre eux, par une humeur austère, et de leur simple autorité, entreprissent de l’interdire, et voulussent poursuivre par les Censures, ceux qui ne souscriraient pas à leurs opinions privées, ils sortiraient des limites de leurs charge, qui n’a pas cette autorité. […] Nous exhortons donc là-dessus, tous ceux qui aujourd’hui se flattent en l’opinion de l’indifférence des Théâtres, d’écouter la raison, parlant par la bouche de ces hommes Sages, à qui le sens naturel, sans autre Maître, a fait connaître le préjudice qu’ils apportent aux bonnes mœurs, Ainsi il ne faut pas qu’ils estiment, que quand les Anciens les ont défendus, ou lorsque nous les blâmons aujourd’hui, ce soit une humeur chagrine, et une sévérité qui retienne du farouche, plutôt qu’une connaissance bien informée. […] Nous n’avons pas identifié cet apologiste du théâtre qui a osé se réclamer de Rivet pour affirmer que le théâtre est un adiaphoron, une de ces choses indifférentes en matière de foi sur lesquelles les fidèles sont libres de suivre l’opinion qu’ils veulent.
Dans les scénes suivantes, il leur dit, à elles-mêmes : il est bien nécessaire de faire tant de dépense pour vous graisser le museau ; elles se moquent d’un homme simple, mais très-bon parti qui les demande en mariage : ils n’ont point cet air qui donne d’abord bonne opinion des gens.
J’ai trop bonne opinion des Poëtes (sur-tout de théatre), pour le croire ; ils sont trop éclairés, trop honnêtes gens, trop chastes (par exemple, Carolet, Vadé, S.
Molière, et c’est toujours là votre opinion, n’a pas voulu jouer « les vices : il n’a joué que les ridicules »cy .