/ 334
91. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

On voit même ordinairement les bateleurs, à la honte des Magistrats municipaux qui le souffrent, dresser leur théâtre dans une place en face de quelque Eglise, intercepter par ce moyen ceux qui allaient dans le lieu saint, et leur offrir, sans doute pour les préparer à la prière, ou en assurer le fruit, les gambades, les bouffonneries, les nudités, dont ces misérables théâtres foisonnent. […] La Nativité nous offre un Dieu né dans une étable, couché dans une crèche ; le spectacle nous montre le vice triomphant dans la magnificence et le luxe. […] Pour jeûner comme il faut, unissez-y la prière et l’aumône, le démon n’est vaincu que par ces armes ; offrez le sacrifice d’un cœur contrit, visitez les malades, rendez justice à vos frères, pratiquez les vertus, refusez-vous les plaisirs des sens ; faites jeûner vos yeux, détournez-les de la vanité ; faites jeûner vos oreilles, fermez-les aux mauvais discours ; faites jeûner votre langue, interdisez-lui les paroles inutiles ; faites jeûner votre cœur, n’y souffrez que de pieux mouvements ; faites jeûner votre esprit, rejetez toutes les mauvaises pensées.

92. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Ces comédiens du troisième âge furent, dans l’origine, des pèlerins de la Terre-Sainte, qui, à leur retour, chantaient par les rues des cantiques de leur composition, sur la passion de Jésus-Christ, sur les prodiges opérés au saint sépulcre et ailleurs, et en général sur les choses extraordinaires et merveilleuses dont ils prétendaient avoir été témoins pendant le cours de leurs longs voyages, et dont ils offraient la représentation sur des espèces de tableaux.

93. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Sa Majesté Prussienne, non-plus que Machiavel, ne s’amuse point à des formalités : dès le lendemain il entre en Silésie avec une armée, & s’en empare ; de-là il envoie faire compliment à l’Archiduchesse, l’assure de son zele & lui offre ses services pour maintenir cette pragmatique qu’il vient de renverser. […] Il offrit à l’Impératrice de l’argent & des troupes, à condition qu’elle lui en cédât la moitié. […] Dans ma guerre contre l’Impératrice j’étois allié à la France, je l’abandonnai à Prague quand on m’offrit la Silesie, Je gagnois au marché, ma fidélité ne m’eût jamais donné autant. Je renouai avec elle pour conquérir la Boheme, on m’offrit d’autres avantages, & je l’abandonnai encore.

94. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Ce n’est pas l’exemple que nous offre l’Ecriture dans une foule de mariages qu’elle rapporte de tous les anciens Patriarches. […] Les Chrétiens sont des Prêtres qui avec le Ministre offrent à Dieu la victime sainte, & s’immolent eux-mêmes en holocauste : on ne voit ici que des Prêtres du Démon ; la salle est leur sanctuaire, le jour de l’assemblée est leur fête ; de toutes parts, sur des autels dressés par le vice, s’immolent les victimes de la pudeur. […] Outre les différentes circonstances qui peuvent se trouver ou ne se trouver pas dans la danse, il est évident que toute assemblée de danseurs doit être une occasion prochaine de péché, parce qu’elle l’offre, le facilite, y invite, y mène, y force presque. […] On peut, on doit lui offrir un délassement honnête & modéré.

95. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Ils offrent la noblesse pour avoir de l’argent, & la donnent à tous les étudians qui payent le titre de noble : sauf à le faire valoir comme ils peuvent. […] Un pere de famille, qui ne peut sacrifier le bien de ses enfans au soulagement des pauvres, a offert de donner à la Communauté des bals au profil des pauvres. Cette offre, qui présente des plaisirs en échangent d’une aumône, a été accueillie (& affichée à tous les carrefours). […] Les grenadiers du régiment de Picardie, qui sont en quartier dans la ville, ont la garde des lieux publics, se sont rendus chez le Maire & ont offert de faire gratuitement le service. […] Si, par quelque intrigue, les pieces de ce genre prennoient faveur, nos dramatiques n’auroient plus qu’à fouiller dans les greffes des parlemens, pour trouver une foule de sujets de cette force, & même encore plus piquans : c’est une mine abondante que nous leur offrons à exploiter.

96. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Je ne sais si on ne l’a pas offert aux Comédiens, ou s’ils l’ont rejeté, ou si le Censeur a refusé son approbation, quel Censeur Catholique la donneroit ? […] Les vocations forcées sont très-rares : la plûpart des filles s’engagent volontairement, & grand nombre contre le gré de leurs parens, sacrifiant généreusement tout ce que le monde, la fortune, la beauté, leur offrent de plus flatteur. […] C’est une impie endurcie dans son péché, qui refuse obstinément les secours abondans que lui offre dans ses derniers momens un Confesseur. […] Le bel objet à offrir au parterre, vis-à-vis d’une Actrice, qu’un homme vénérable qu’on ne voit qu’à l’autel, en chaire, au confessional, exhortant les malades ! […] Ericie mérite peut-être des éloges, pour avoir offert l’image d’une Religieuse sous des couleurs étrangères : elle n’en est ni moins frappante ni moins instructive.

/ 334