L e nouveau Théâtre nous offre pareillement plusieurs genres de comiques, les uns plus relevés, ou moins bas que les autres : aussi s’étonnera-t-on sûrement que dans le cours de cet ouvrage j’aie quelquefois nommé le Théâtre moderne Opéra-Bouffon, & que j’aie désigné aussi quelquefois ses Drames en général par la même épithète. […] Il est vrai que la Comédie nous offre aussi des Drames tout-à-fait enjouées, & d’autres qui sont plus graves ; mais encore une fois, le fond de ses Poèmes ne perd jamais le caractère propre à la Comédie. […] Celui qui ne contient que des Ariettes, dont le sujet est extrêmement gai, dans lequel il y a plus d’action que de paroles, & qui offre une intrigue basse, ainsi que des caractères communs ; doit être appellé Opéra-Bouffon.
Le Drame du Jardinier & son Seigneur ne peint rien de considérable, un Paysan a dans son Jardin un lièvre qui ronge ses Choux & ses Navets ; il supplie son Seigneur de vouloir bien lui faire la Chasse ; celui-ci vient avec une suite nombreuse, & les Potagers du manant sont tout-à fait détruits ; voila une intrigue peu fatiguante à suivre : on verra dans un autre Chapitre, ce qu’elle offre de peu vraisemblable. […] Ils sont comme autant de mignatures qui représentent en petit ce que la Comedie nous offre en grand. […] La Tragédie est donc plus séconde que sa Rivale, & par conséquent moins difficile, puisque les sujets sérieux viennent s’offrir sans peine. […] Si on ne sçaurait faire un pareil reproche aux Français, on a lieu de s’étonner qu’ils ayent été plus d’un siecle à ne représenter sur la Scène tragique que des Héros Grecs & Romains, sans considérer que leur propre Histoire offrait des sujets aussi frappans & plus dans leurs mœurs. […] Le sujet qui offrira un ridicule frappant à peindre, qui ne fera paraitre que des actions enjouées, ou qui n’ayent rien de triste, est du vrai genre de la Comédie.
MADAME, Ce n’est point un sentiment de vanité qui m’a fait rechercher l’honneur de placer votre Auguste Nom à la tête de mon Ouvrage : la flatteuse espérance de procurer à toute l’Europe un avantage qu’elle ne peut devoir aujourd’hui qu’à VOTRE MAJESTÉ IMPERIALE, m’a seule encouragé à lui offrir La Réformation du Théâtre. […] J’offre donc à Votre Majesté Impériale les idées que de longues réflexions m’ont inspirées sur les moyens de réformer le Théâtre.
Vos mains cruelles déchirent les grâces, et à leur place, vous m’offrez les Euménidesb. […] A peine était-il endormi, que des êtres charmants s’offraient à son imagination. […] Je ne disputerai pas sur le nombre, mais il n’en faut qu’une à un honnête homme ; elle existe, elle est devant vous, et je vous l’offre…. Vous me l’offrez ? […] Oui, j’avoue que dans l’absence de la raison, dans ces moments que la nuit soumet à l’erreur, la femme que vous peignez s’est quelquefois offerte à mes sens….
si on ôtoit tout ce qu’elle offre de vicieux, elle seroit reduite à rien. […] Celles qui roulent sur des expressions convenables à la dignité des personnes, & elles tiennent aux mœurs ; & celles, qui fondées sur la vérité du sentiment, offrent des images trop crues. […] Vous ne leur avez offert qu’un palliatif. […] Elles lui offrent encore leur poids au bout de cinquante vers.
Mais celui qui trace une perspective, flatte le peuple & les ignorans, parce qu’il ne leur fait rien connoître, & leur offre seulement l’apparence de ce qu’ils connoissoient déjà. Ajoûtez que la mesure, nous donnant successivement une dimension & puis l’autre, nous instruit lentement de la vérité des choses ; au lieu que l’apparence nous offre le tout à la fois, &, sous l’opinion d’une plus grande capacité d’esprit, flatte le sens en séduisant l’amour-propre. […] Quand il nous offre un Philosophe en méditation, un Astronome observant les astres, un Géometre traçant des figures, un Tourneur dans son attelier, sçait-il pour cela tourner, calculer, méditer, observer les astres ? […] Quelles ressources nous sont offertes contre ces erreurs ? […] Ne pouvant être en lui tel qu’il veut, il tâche au moins de s’offrir aux autres tel qu’il doit être.