La satisfaction de vos besoins et les connaissances utiles vous offraient toujours des plaisirs sans mélange : vous vous contentiez de croire ce que vous sentiez : Et sans vous embarrasser dans ce que vous ne compreniez pas, vous n’interrompiez point le cours naturel de vos esprits, vous ne les rassembliez point inutilement dans votre cerveau, au détriment du reste de vos organes : par l’exercice que vous faisiez, vous les aidiez au contraire à circuler par tout votre corps : vivant tranquilles, vous viviez en santé, vous étiez gais et vigoureux. […] Nos Erostrates modernes, cherchant sans pudeur la célébrité, prétendent créer un homme nouveau : ils nous ont effrayés par les couleurs hideuses dont ils ont peint nos penchants naturels, et sont parvenus à nous faire honte des propriétés de notre être. « Vous êtes dans l’erreur, » nous crient-ils incessamment ; « détruisez vos passions ; cessez d’être ce que vous êtes, et devenez les fantômes de nos imaginations. » Infidèles Rhéteurs qui embarrassez notre simplicité dans vos sophismes, quand cesserez-vous de nous alarmer vainement ?
C’est une peinture si naturelle & si délicate des passions, qu’elle les anime, & les fait naître dans nôtre cœur, & sur tout celle de l’Amour, principalement lors qu’on se represente qu’il est chaste & fort honneste : car plus il paroît innocent aux ames innocentes, & plus elles sont capables d’en estre touchées.
Ils sentent trop que ces avantages physiques ne les dédommageraient pas de la raison, mais ils sont très persuadés en même temps, que les Orang-Outangs et les Pongos, n’ont pas à beaucoup près la connaissance de la loi naturelle comme Arlequin Sauvage. […] Au surplus ce qu’Arlequin Sauvage dit des nations civilisées n’est ni singulier ni nouveau, mais il est sage et naturel ; ce sont des idées exprimées très anciennement, vous les retrouverez dans les Livres Sacrés et dans ceux des Philosophes : elles sont présentées d’une manière sinon édifiante du moins plus agréable, et c’est par l’agrément que le spectacle unit à la morale qu’il fait quelquefois dans le cœur des hommes une réformation que la Religion ni la philosophie n’ont pu faire. […] N’est-il pas bien naturel, de ne pas aimer quelqu’un qui fait ce qu’il peut pour avilir nos talents, qui s’efforce ainsi de nous ôter les moyens de subsister ? […] -C., Livre I, Epître X « A Fuscus Aristius », v. 24 : « Chassez le naturel, il revient au galop. » y. […] , p. 21-22 : « Il s’ensuit de ces premières observations, que l’effet général du Spectacle est de renforcer le caractère national, d’augmenter les inclinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie à toutes les passions.
Ceux qui sentent en eux ce besoin le doivent considérer non comme une faiblesse naturelle; mais comme un vice d'accoutumance, qu'il faut guérir en s'occupant sérieusement.
Ceux qui sentent en eux ce besoin, le doivent considérer non comme une faiblesse naturelle, mais comme un vice d'accoutumance, qu'il faut guérir en s'occupant sérieusement.
Il était naturel que ceux qui ont traité de l’origine de la Comédie se trompassent, & se contredissent eux-mêmes, sans s’en appercevoir ; prétendant que la Religion a donné la naissance au Drame, ils devaient lui faire mériter cet honneur. […] La progression de la joie à la tristesse, nous est plus naturelle que du chagrin à la gaîté ; si cela n’est pas tout-à-fait vrai au Phisique, il l’est du moins en fait d’ouvrage d’esprit. […] Leur imagination frapée se peignait sans cesse le Calvaire, & toute la Terre-Sainte en proie aux Sarasins : il était donc naturel qu’on se plut à voir en action ce qui occupait tous les esprits. […] S’il m’est permis d’avancer mon sentiment, je dirai, que la Littérature n’étant point aussi utile aux hommes que les Arts, il est naturel qu’elle ait moins couté de peines à perfectionner.