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81. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

L’homme n’a pas besoin qu’on lui apprenne à sentir une passion que la nature ne lui inspire que trop ; mais il a extrêmement besoin d’apprendre à corriger les désordres de cette passion, lorsqu’elle est devenue vicieuse. […] Les sentiments les plus corrects sur le papier changeront de nature en passant dans la bouche des Acteurs, et souvent deviendront criminels, quand ils seront animés par l’exécution théâtrale. […] Vis-à-vis d’elle la nature même perd ses droits : la gloire et le propre intérêt lui sont également sacrifiés.

82. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Ils voyent que rien n’est inutile dans la Nature ; qu’une simple fleur a des propriétés qui relèvent encore l’éclat de ses vives couleurs. […] Enfin les moindres actions des hommes ont leur utilité, ainsi que les plus petits ouvrages de la Nature.

83. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Les spectacles dans leur nature sont opposés à l’esprit du Christianisme. […] C’est ce malheureux appanage de la nature corrompue qui doit coûter tant de violence. […] C’est, dit-on, le motif qui décide toujours de la nature d’une action morale. 1°.  […] Les spectacles dans leur nature sont opposés à l’esprit du Christianisme. […] C’est, dit-on, pour se justifier, le motif qui décide de la nature d’une action morale.

84. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Ces circonstances diminuent la faute de Térence, et en changent presque la nature si on la rapproche de celles de notre Poète. […] Dryden ne va pas moins contre la nature que ce Peintre supposé. […] En user autrement c’est aller contre la nature et nous représenter au lieu d’elle, une chimère. […] C’est une contrariété perpétuelle de la Nature, du Temps, et du Lieu. […] La différence des sens ne change pas la nature du crime au point que vous vous l’imaginez peut-être.

85. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Euripide, cet exact observateur de la nature, garde toujours avec soin ce décorum du sexe. […] Voilà ce qui répugne encore davantage à la nature et à la vraisemblance ; et ce qui rend l’irrégularité de notre Théâtre plus monstrueuse. […]  » Car il est des choses dont le récit est aussi dangereux qu’elles sont criminelles de leur nature ; la description qu’on en fait laisse souvent le trait empoisonné après elle. […] Qui est-ce qui se ferait une large plaie pour connaître la nature de cette douleur ? […] Cependant, son exemple ne conclut rien pour l’affaire présente : j’ai de mon côté la nature de la chose, l’usage, le sentiment de gens plus habiles et plus sensés qu’Aristophane.

86. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Porée3 ne les jugeait pas mauvais de leur nature, mais tels qu’ils sont parmi nous ; et cela par la faute des Auteurs, des Acteurs et des Spectateurs, et principalement de ces derniers. […] Mais en le supposant, il soutenait « qu’elle ne changeait pas de nature ». […] Il va plus loin11 : il soutient que « les sentiments les plus corrects sur le papier, changent de nature en passant par la bouche des Acteurs, et deviennent criminels par les idées corrompues qu’ils font naître dans l’esprit du Spectateur même le plus indifférent ». […] Vous venez de voir que, suivant la pensée de Riccoboni, les sentiments les plus corrects changent de nature en passant par la bouche des Acteurs : bien entendu qu’il y comprend aussi les Actrices, à qui il nous apprend13 qu’Innocent XI défendit de monter jamais sur aucun Théâtre ; c’est nous dire assez qu’à Rome on est sur cet article plus sévère qu’en France. […] Bien plus, c’est un devoir, un devoir étroit, un acte de vertu ; le devoir le plus sacré de la Nature, puisqu’il est inviolable.

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