/ 297
224. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Les gens de bien persécutés sont ces Martyrs dans le sang desquels elle se baigne : le sang des innocents qu’elle séduit et qu’elle fait mourir à la grâce, crie-t-il moins vengeance contre la main qui l’a versé ?

225. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Ainsi le fameux Brutus, fondateur de la République Romaine, échappa aux soupçons de Tarquin, et sauva sa vie en contrefaisant l'insensé et se montrant comme l'Ibrahim de Racine, « indigne également de vivre et de mourir ».

226. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Alors il refusa de faire le Comédien, et adressant la parole à tout le peuple, il s’écria, « qu’il était Chrétien, qu’il avait vu dans ce bain la redoutable Majesté de Dieu, et qu’il mourrait Chrétien ». […] qu’on laissait mourir les pauvres de faim, tandis qu’on comblait de biens les Histrions, les Mimes, et les Jongleurs. « Satiat præterea et inebriat Histriones, Mimos, turpissimosque et vanissimos joculares, cum pauperes Ecclesiæ fame discruciati intereant. […] Que dans les lieux où la Comédie est tolérée, si un Comédien meurt, il doit être tenu excommunié, que c’est la pratique de l’Eglise. […] , qu’il les relégua dans un même quartier auprès du Colisée ; qu’il leur assigna une Eglise pour y entendre la Messe et la Prédication, et qu’il ordonna que celles qui mourraient dans leur état infâme seraient jetées à la voirie. […] [NDE 1731] On a traité encore plus sévèrement la célèbre le Couvreur, morte en 1730. sans avoir reçu les Sacrements ; on a été obligé de l’enterrer à la Campagne, M.

227. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Cazimire refusa le titre de Majesté & tous les honneurs dûs à son rang, & ne songea qu’à passer le reste de sa vie en repos ; il fut court, car il mourut trois ans après, il se livra aux amusemens de la société avec une compagnie choisie ; aux belles lettres qu’il effleura pour en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Religieux, en Ecclésiastique (il avoit été Jésuite & Cardinal, il étoit Abbé), en homme détaché du monde qui l’avoit si généreusement quitté dans la plus haute fortune pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, dignité, gloire acquise, rien ne résiste au poison de la scène. […] Louis XV au sortir d’une pièce où l’Héroïne disoit qu’elle vouloit mourir, langage trivial au théatre, dit-il en riant, à son premier Médecin : J’ai été sur le point de vous appeler pour servir une Princesse qui mouroit je ne sais comment.

228. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il mourut dans un âge très-avancé comme il avoit vécu. […] A chaque auberge il applique son armorial dans la plus belle chambre, il le donnoit non à l’hôte, mais à l’auberge, l’hôte peut mourir ou changer, l’auberge reste surtout dans les grandes routes , & tout le monde voit son écusson en passant.

229. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Depuis qu’un Dieu fait Homme est venu nous apprendre à mortifier nos sens, à combattre nos passions ; depuis que l’Eglise nous a fait promettre à la face du Ciel & de la terre, de mourir au monde & à ses pompes, à la chair & à ses desirs, à satan & à ses œuvres ; depuis que l’Evangile, toujours ouvert & toujours expliqué, ne prêche par-tout que le renoncement aux joies & aux vanités du siécle : instruits par tant de voix qui ne forment qu’un même cri pour les convaincre de la sainteté de leur état, devroient-ils avoir besoin que nous montions en Chaire, pour leur montrer tout le crime qu’il y a dans ces divertissemens ; & ne devroient-ils pas s’élever eux-mêmes contre une abomination si déplorable ? […] Enfin si, ayant promis d’embrasser la Croix de Jesus-Christ & de mourir au monde, de faire vivre son Sauveur en lui, & de continuer sa vie sur la terre, il peut se trouver dans des assemblées où régne l’esprit du monde, où l’on apprend à vivre comme le monde, à se conformer à ses maximes, à ses coûtumes, à ses usages criminels. […] Tantôt applaudissant à cette vertu romaine qui n’est autre chose qu’un orgueil déguisé ; & s’accoutumant à regarder un chimérique honneur, comme le bien le plus précieux, il apprend à tout sacrifier pour le conserver, ou le réparer sans égard pour les droits mêmes les plus inviolables du sang & de l’amitié ; & il l’apprend d’autant plus volontiers, que c’est un pere barbare qui met lui-même un fer assassin entre les mains de son fils, & lui ordonne de tuer ou de mourir. […] j’en suis sûr, quelque disposé que vous soyez d’ailleurs, vous craindriez que la mort ne vous y surprît ; & un Chrétien qui fait que le glaive suspendu sur sa tête, ne tient qu’à un simple fil prêt à se rompre ; un Chrétien qui sait que son Juge l’épie comme un voleur pour le surprendre, ce Chrétien s’expose sur un endroit où il craint de mourir ?

/ 297