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302. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Il en résulte une espèce de pyrrhonisme qui fait tout mêler, tout confondre, douter & se jouer de tout, ou tout croire sans discernement, qui apprend à déguiser les faits, à distribuer adroitement les couleurs de la vrai-semblance, en un mot à tromper, & accoûtume à se laisser tromper, à se repaître de fables, sans s’embarrasser de la vérité, à réaliser tout ce qui plaît, former des espèces de Don Quichotte qui prennent tout à la lettre. […] C’est une chose amusante de voir & d’entendre ces hommes pétris de scène, élèves de Thalie, dans leurs conversations & leur commerce, pourvû qu’on n’y soit pas intéressé, leur dextérité, leur facilité, leur fécondité à inventer, exagérer, contrefaire, flatter, ridiculiser, jouer, dépayser, masquer, colorer, en un mot, à mentir en tout genre.

303. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Les volages amateurs du monde qui ne vivent que de la vie des sens, et n’ont des yeux qu’à la tête le verront alors tel qu’il est, mais pour leur confusion et leur désespoir éternel, présentement ils substituent ses créatures en sa place, ils y cherchent cet agrément, cette joie, cette paix, ce repos qui ne se trouvent qu’en lui seul ils prétendent fixer leur mobilité, en un mot, ils ne conçoivent point d’autre réalité que celle d’une figure qui passe, et ils y rapportent tout comme à leur dernière fin ; quel abus, quelle impiété ! […] [NDE] Le mot « les » se réfère probablement à comédies, le manque d'accord se trouve parfois à l'époque.

304. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ses effets sont encore moins sensibles pour ceux dont les passions sont déjà accoutumées aux émotions les plus vives, qui sont blasés sur les plaisirs ; qui ne sentent plus rien, pour avoir trop épuisé toute espèce de sentiments et de voluptés ; qui ne s’aperçoivent plus des écarts de leur esprit et de leur cœur par l’habitude qu’ils ont contractée de les laisser s’égarer impunément, et qui se croient toujours innocents, parce qu’ils ne savent plus distinguer ce qui les rend coupables ; pour ceux en un mot qui consentent à tout, qui s’amusent de tout sans scrupule, et qui, entraînés par tout ce qui leur paraît agréable, se livrent à toutes les impressions qu’ils en reçoivent, sans s’inquiéter de ce qu’elles peuvent avoir de criminel. […] Le spectacle agit encore sur vous-même après qu’il est fini : l’image de la courtisane, ses paroles, ses regards, ses gestes, ses postures, sa démarche, ses grâces affectées, toute sa personne en un mot reste gravée dans votre imagination, et vous ne vous retirez qu’avec mille blessures mortelles.

305. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Le doute dans lequel ils sont des motifs qui font agir leur Chef doit les rendre très circonspects quand ils veulent prendre part aux affaires, et si leur inquiétude les fait parler, ce ne doit jamais être qu’avec respect, elle doit les conduire aux pieds du Trône pour y faire des représentations et non pas des protestations ; autrement, c’est agir contre le serment d’obéissance et de fidélité ; c’est marquer de la défiance et du caprice, après avoir donné toute sa confiance : c’est choquer en un mot le respect imposé par les lois à tout l’Etat pour la personne sacrée du Monarque. […] Je ne le crois pas, mais c’est un mal de prendre la débauche pour le plaisir ; l’extravagance de nos Marquis, leurs airs évaporés, pour une aimable liberté ; la parure excessive et ridicule, pour le moyen de s’embellir ; les pointes, les quolibets, les jeux de mots, les antithèses, pour les plus belles productions de l’esprit. […] Le mot de charge dans le sens qu’il est entendu au spectacle demande encore une autre explication. […] Dites-moi votre dernier mot. […] Un différend aurait éclaté entre deux commandants de la flotte grecque : le général spartiate Eurybiade, « ce brutal », et le stratège athénien Thémistocle, « ce brave capitaine grec » ; ce dernier aurait clos l’altercation par le mot que cite Dancourt.

306. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

En un mot, toutes les passions s’emparent du Théatre. […] Et sans cela, les loix sont inutiles, selon ce mot d’Horace : Quid leges sine moribus ? […] On y trouve au mot Spectacles, une suite méthodique des meilleurs principes sur cette matiere. […] En un mot, tout peint & célebre la volupté. […] Que c’est pour cette raison qu’ils exprimoient le mot de danser, par celui de σικελίζειν ; de même qu’ils exprimoient le mot de Danse par celui de Βαλλισμὸς : &, comme l’a observé le sçavant M.

307. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Je voudrais que les Auteurs du nouveau Théâtre eussent soin de faire dire à leurs personnages un mot au sujet des décorations.

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