Voilà une sottise qui n’a pas non-plus le sens commun ; Et des morts immortels ronger les ossemens. […] des morts immortels !
C’est le seul établissement qu’il ait fait pendant sa vie : Le Collège des quatre Nations ne fut projeté que dans son testament, et exécuté qu’après sa mort. […] Le Roi, tout occupé de danses, de musique, de jeu, de spectacles, le laissa maître absolu jusqu’à sa mort ; il en profita pour amasser jusqu’à deux cent millions qu’on trouva dans ses coffres.
« Les hommes n’ayant pu guérir l’ignorance, la misère et la mort, se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser : c’est tout ce qu’ils ont pu inventer pour se consoler de tant de maux. […] Nous les appelons des plaisirs, et nous oublions qu’ils consomment l’œuvre de l’idolâtrie et de l’infidélité, qu’ils communiquent aux hommes un tel aveuglement et une telle dureté de cœur, que, non seulement ces insensés vivent sans la sagesse, mais encore n’en sentent pas le besoin, et, dans leur stupide indifférence, dépensent leur vie, ce trésor si précieux, sans donner même un seul coup d’œil d’attention à la scène terrible de la mort, au jugement, à l’éternité.
Vous savez mieux que moi, que non seulement de ce petit nombre d’hommes dépendent les calamités ou le bonheur du monde entier ; qu’au seul accent de leurs voix, la guerre obéissante, le flambeau de la discorde à la main, va parcourir la terre, joncher les campagnes de morts, couvrir la mer de voiles menaçantes, et teindre de sang les flots effrayés : qu’au son plus doux de ces mêmes voix, l’abondance, une couronne d’or sur la tête, va répandre ses richesses dans les climats les plus stériles, couvrir d’épis jaunissants des champs incultes et arides, changer de vastes déserts en de superbes cités, creuser des lacs, ouvrir des canaux, joindre les deux mers, combler les précipices, aplanir les montagnes, élever les eaux, animer le marbre, fondre les métaux, et faire naître enfin tous les arts. […] … Je vois un Hercule, un fils de Jupiter, plus grand que ce Dieu lui-même, embrasé d’un feu cruel qu’il a cru légitime, sensible encore à l’amitié, se vaincre pour elle, triompher de l’Amour, comme il avait triomphé de la mort, et rendre croyables, par cet effort, tous les prodiges que la Fable attribue à ses forces plus qu’humaines.
Huit ans après la mort de Commode on vit à Rome les jeux séculaires l’an de J. […] , un Juge, qui ayant été convaincu de crime fut exécuté à mort ; et l’on y récita la Tragédie de Cynira, dans laquelle lui et Myrra sa fille furent tués. […] Ce qui est constant, c’est que sa mort est une Morale terrible pour tous ses Confrères, et pour tous ceux qui ne cherchent qu’à rire. […] Rosimond étant mort subitement en 1691. fut enterré sans Clergé, sans luminaire et sans aucune prière dans un endroit du Cimetière de S. Sulpice, où l’on met les enfants morts sans Baptême.
Après avoir apprécié, dans sa raison, ce phosphore qu’on nomme l’Esprit, ce rien qu’on appelle la Renommée, ce moment qu’on nomme la Vie, qu’il interroge la Religion qui doit lui parler comme à moi ; qu’il contemple fixement la mort ; qu’il regarde au-delà, & qu’il me juge.