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28. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

c’est une vie de crucifiement, comme parle saint Paul, ou bien enfin c’est une vie de mort à tous les faux plaisirs, et à tous les vains amusements du monde, « mortui estis, et vita vestra abscondita est cum Christo in Deo ». […] Autrement c’est repasser dans le Camp de notre ennemi ; c’est jeter en bas nos armes ; c’est quitter notre drapeau ; c’est renoncer au serment de fidélité que nous avons fait à notre Prince ; et enfin c’est se dévouer à une mort certaine et inévitable. […] Que si la Mère des vivants est tombée dans la mort du péché, pour n’avoir pas su garder ses yeux dans le Paradis terrestre, dit un grand Pape,Greg. l. 21. mor. c. 2. […] car après la mort tout sera éternel. […] Tu es donc obligé, ô Chrétien, d’avoir en aversion une chose dont tu ne peux t’empêcher de haïr l’Auteur, dit Tertullien : car, que peut-il y avoir de commun entre la lumière et les ténèbres, et entre la vie et la mort ?

29. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

A la mort où l’on juge si sainement de toutes choses, trouveront-ils les spectacles innocents ? […] Mais pour ne pas chercher la mort, est-on moins en danger d’être percé de coups quand on s’expose à mille traits. […] Mais, mon Dieu, à l’heure de la mort les regarde-t-on comme tels ? […] Qu’on dise que les spectacles profanes sont un divertissement indifférent : quelle opinion aurait-on cependant d’une mort soudaine, arrivée au milieu de la salle des spectacles ? Pourrait-on s’empêcher de regarder comme un terrible châtiment une telle mort, et ne regarderait-on pas comme une marque de réprobation, de mourir sur un théâtre ?

30. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

« Chacun de nous est tenté par sa concupiscence qui l’emporte et qui l’attire : ensuite, quand la concupiscence a conçu, elle enfante le péché ; et quand le péché est consommé, il produit la mort ». Cet Apôtre distingue ici la conception d’avec l’enfantement du péché ; il distingue la disposition au péché d’avec le péché entièrement formé par un plein consentement de la volonté : c’est dans ce dernier état qu’il « engendre la mort », selon Saint Jacques, et qu’il devient tout à fait mortel. […] C’est celle-là, dit Saint Augustin, qui est l’ennemie de la sagesse, la source de la corruption, la mort des vertus : les cinq sens sont cinq ouvertures par où elle prend son cours sur ses objets et par où elle en reçoit les impressions : mais ce Père a démontré qu’elle est la même partout, parce que c’est partout le même attrait du plaisir, la même indocilité des sens, la même captivité et la même attache du cœur aux objets sensibles. […] Dans les âmes comme dans les corps, il y en a qu’on ne sent pas encore, parce qu’elles ne sont pas déclarées, et d’autres qu’on ne sent plus, parce qu’elles ont tourné en habitude ; ou bien qu’elles sont extrêmes et tiennent déjà quelque chose de la mort, où l’on ne sent rien.

31. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — VIII.  » p. 462

La parole de Dieu, qui est la semence de la vie, et la parole du diable qui est la semence de la mort ont cela de commun qu'elles demeurent souvent longtemps cachées dans le cœur sans produire aucun effet sensible. Dieu attache quelquefois le salut de certaines personnes à des paroles de vérité qu'il a semées dans leur âme vingt ans auparavant, et qu'il réveille quand il lui plaît, pour leur faire produire des fruits de vie; et le diable de même se contente quelquefois de remplir la mémoire de ces images sans passer plus avant, et sans en former encore aucune tentation sensible ; et ensuite, après un long temps, il les excite et les réveille sans même qu'on se souvienne comment elles y sont entrées, afin de leur faire porter les fruits de la mort, « ut fructificent morti », qui est l'unique but qu'il se propose en tout ce qu'il fait à l'égard des hommes.

32. (1675) Traité de la comédie « IX.  » pp. 284-285

La parole de Dieu, qui est la semence de la vie, et la parole du Diable, qui est la semence de la mort, ont cela de commun qu'elles demeurent souvent longtemps cachées dans le cœur sans produire aucun effet sensible. Dieu attache quelquefois le salut de certaines personnes à des paroles de vérité qu'il a semées dans leur âme vingt ans auparavant, et qu'il réveille quand il lui plaît, pour leur faire produire des fruits de vie: et le Diable se contente aussi quelquefois de remplir la mémoire de ces images, sans passer plus avant, et sans en former encore aucune tentation sensible ; mais ensuite, après un long temps, il les excite et les réveille sans même qu'on se souvienne comment elles y sont entrées, afin de leur faire porter des fruits de mort, « ut fructificent morti », qui est l'unique but qu'il se propose en tout ce qu'il fait à l'égard des hommes.

33. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Là, vit on Dieu manger des pommes, rire avec sa mere, dire ses patenotres avec les Apôtres, susciter & juger les morts. […] Elle mourut jeune, & ses livres sont morts avec elle ; elle se trahit en mourant, elle fit remettre ses manuscrits à M. […] qui s’apperçut de la mort d’Emilie, qui s’occupoit de sa vie ? […] Elle n’avoit pas terminé son commentaire lorsqu’elle prévit sa mort (M. […] Clairaut qui le fit imprimer, après la mort de la Dame.

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