Il éluda la réponse, & montrant son fils qui étoit présent : Voilà , dit-il, le plus mauvais. […] Malgré la réputation de Malherbes, c’est assurement une très mauvaise poësie. […] Il inspire tous les mauvais principes d’orgueil, de vengeance, d’ambition, d’amour propre, d’indépendance ; il dégoûte de la sainteté du mariage, de la légitime population, du bon emploi des richesses ; il excuse, il loue, il inspire le luxe, le faste, l’oisiveté, la galanterie, la molesse, l’adultere, le divorce, l’indécence, les mauvais discours ; on peut s’en convaincre dans tout le cours de cet ouvrage. […] Mauvaise raison : le monde entier ne peut rendre innocent ce que Dieu condamne. […] Les raisons sont communes, dangers extrêmes pour les mœurs, galanteries, discours libres, indécences des Actrices, mauvaises compagnies, &c.
Toute misérable qu’est cette irréligion, j’ai de la peine à croire que l’Auteur s’en sache mauvais gré ; vu qu’il a bien senti qu’il y profanait à la fois le Texte et le Commentaire. […] Il ouvre le billet qu’il a tiré pour sa vie ou pour sa mort ; il voit que ce billet est l’un des mauvais : à cet aspect, il s’écrie après quelques imprécations : « Il est noir comme l’enfer ! […] Il est étrange qu’on mendie de la protection pour un mauvais Livre, dans le langage des saintes Lettres. […] Cette précaution rend le mauvais exemple moins contagieux, et diminue de quelque chose la faute du Poète. […] Leurs furieux, le sont presque toujours impunément, ils restent impies sans qu’on leur sache mauvais gré de l’être, ils maudissent même avec succès le Dieu vivant.
Abaillard avance qu’Héloïse qui faisoit le bel esprit, & avoit lu quelques poëtes, récita à haute voix, pendant la cérémonie de sa profession, quelques vers de Lucain, sur la mort de Pompée, dont elle faisoit l’application à ses amours, à ses malheurs, à sa profession forcée, qu’elle faisoit par désespoir ; c’est donner une bien mauvaise idée de sa vertu, de la prudence, de la décence de son amant ; mais l’écrivain de la lettre à Philinte en donne-t-il une bien avantageuse de lui-même, en rapportant la traduction de ces vers, pris de la tragédie de Corneille, sur la mort de Pompée. […] Jamais les Colléges n’en ont profité, & ce seroit une mauvaise querelle d’inculper les comptes sur cet article, de les accuser d’infidélité & de friponerie, cet article n’y a jamais été, ni dû être porté, on ne l’a pas même fait ; les Commissaires n’ont rient dit la-dessus. […] Je ne crois pas ces représentations convenables, elles nuisent aux mœurs, inspirent l’esprit du monde, donnent, le goût des spectacles, dissipent la jeunesse, lui font perdre beaucoup de tems, quoique moins rapidement & moins griévement que le théatre public ; mais il ne faut pas envénimer les choses même mauvaises, & calomnier même les coupables, même les Jésuites, quelque haine qu’on aie pour eux. […] Paris n’a peut-être jamais été aussi peuplé qu’il l’est aujourd’hui, on le remarque par le concours qu’on voit à tous les spectacles, (mauvaise preuve, il en résulte seulement que le nombre des gens frivoles est devenu plus grand ;) il s’y présente journellement un si grand nombre de personnes, qu’on est obligé de réfuser des billets, faute de places ; on parle à cette occasion, d’établir deux nouvelles troupes de comédiens, une dans le quartier du Marais, à l’Arcenal, l’autre au fauxbourg Saint Honoré ; il en faudra un aussi à la rue d’Enfer, & au fauxbourg Saint-Laurent, sans compter les théatres du centre de la Ville, & les théatres de société. […] Les repas, les présens, les faveurs, le bon accueil d’un côté, les réproches, les interdictions, les mauvais traitemens de l’autre : le Breviaire décidoit de tout.
Isaie est un étranger, rude, & fort malgracieux, damoiseau pour orner, farder, attinteler & accoutrer, les Dames déguisées en femmes de mauvaise vie. […] Vous êtes fâchée de n’être pas à Paris, parce qu’on y joue la comédie, en vérité l’opéra vous donneroit les plus mauvais exemples du monde ; Armide a un air dévergondé qui ne sied pas même à une femme prostituée, & je ne saurois déviner par quelle fatalité le caractère de femme fait sur le modèle d’Armide, ont acquis sur le théatre un droit de plaire qu’ils ne sauroient perdre. […] On a beau faire, le délire est un mauvais apologiste devant Dieu. […] Un trait fort plaisant que l’ivresse du théatre peut seule inspirer après de longues dissertations sur l’esprit de révolte qu’inspire le Calvinisme, & qui a fait couler tant de sang en France, en Angleterre, en Hollande après de si grandes leçons de politique sur la manière de prévenir les révoltes, ce que personne n’iroit chercher dans un roman fait par une femme ; l’Auteur fait à sa manière le portrait de trois hommes célèbres qui ont joué les premiers rôles dans les guerres de religion : Cromvel, le Prince d’Orange & l’Admiral de Colligni, & détaille leurs bonnes & mauvaises qualités. […] Godeau ne fut pas toujours le même, il se destinoit au monde, il eut une maîtresse qu’il aimoit beaucoup, pour qui il a composé des ouvrages tendres ; il est vrai, mais non pas licencieux, cette fille ne voulut point de lui, parce qu’il étoit laid & petit ; le mauvais succès de ses amours n’a pas peu contribué à lui faire quitter le monde, & il le fit de bonne foi, il embrassa l’état ecclésiastique & y mena jusqu’à sa mort une vie édifiante.
Elle est certainement mauvaise au spectacle. […] A la bonne heure ; mais ce qu’on appelle beau monde n’est-ce pas aux yeux de la piété la plus mauvaise compagnie ? […] 5.° Mauvais exemples. […] La loi gênante de loger un si mauvais hôte, dont on devroit secouer le joug, dégénère en fadeur & platitude. […] Le principe d’un goût si général & si mauvais, n’est que le vice, les appuis, la coutume & la facilité.
Récemment encore j’ai été aux grands Danseurs, et j’ai vu d’abord le colérique, dont le valet André veut absolument avoir une jambe ou un bras cassé de la façon de son maître, parce qu’on lui a dit, qu’en ce cas il auroit une rente ; mauvaise imitation d’une Arlequinade plus sensée, dans laquelle Arlequin consent à recevoir quelques coups de trique sur le dos, moyennant qu’on lui paye une amende. […] Celui-ci, pour lui ôter cette mauvaise opinion, prend successivement & à l’insçu de l’autre, divers costumes sous lesquels il se présente à lui, d’abord en jockei, ensuite en cocher, ensuite en jardinier, en solliciteuse de procès, en homme ruiné qui emprunte de l’argent ; à la fin il se découvre et fait convenir le jeune homme qu’il l’a trompé. […] Tous ces spectacles sont mauvais dans le principe, parce qu’ils ont été institués pour la multitude par des entrepreneurs avides, aidés d’auteurs également nécessiteux et peu délicats. […] Enfin l’argument que l’on tire de la nécessité de retenir pendant plusieurs heures quantité de mauvais sujets, que le désœuvrement porte à toutes sortes de désordres, ne me paroît pas solide ; puisqu’au sortir delà, ils sont plus disposés que s’ils n’y étoient pas venus, à donner l’essort à leur pétulance. […] Je ne vous ai point parlé des Redoutes, des Wauxhals, vrais mauvais lieux d’où il est impossible de sortir chaste.