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60. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [H] » pp. 416-417

Il n’est pas moins ridicule, que dans les tableaux les plus vrais & les plus touchans des malheurs des hommes, on voye un captif ou un coupable avec des liens d’un fer blanc, léger & poli.

61. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 19-20

.), il est dit qu’un jour Notre Seigneur lui fit voir, en extase, un bon nombre d’âmes religieuses qui brûlaient dans des flammes effroyables, et qui étaient tombées dans ce malheur infiniment déplorable, pour avoir mal usé des récréations que la religion donne.

62. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

J’ai toujours pensé que la Tragédie ne doit pas être un simple spectacle, qui touche le cœur sans le corriger : qu’importe au genre humain les passions et les malheurs d’un Héros de l’Antiquité, s’ils ne servent pas à nous instruire.

63. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à rejeter. » pp. 313-318

Les gens de talent et de goût diront sans doute que c’est un grand malheur de ne pas trouver des expédients pour corriger ces deux Pièces, qui du côté de l’art et du génie, sont des modèles si parfaits et si propres à servir d’Ecole aux Poètes : peut-être même me reprochera-t-on de ne l’avoir pas tenté ; mais je réponds qu’après les avoir examinées avec soin je les ai trouvées telles que je les avais d’abord envisagées, c’est-à-dire non susceptibles d’aucune correction ; quant aux Poètes qui les regretteront, je les exhorterai à les étudier dans leurs cabinets, à condition néanmoins qu’ils proposeront ces deux Comédies, autant comme des modèles à fuir par rapport aux mœurs, qu’à imiter par rapport au talent.

64. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Malheur à vous, dit le Prophête, qui traînez l’iniquité comme dans un chariot, par les liens de la vanité. […] Nombre infini de mauvaises pensées, de mauvais desirs, de paroles, de libertés dans ceux à qui on a le malheur de plaire, ou pour ceux qui nous ont plu. […] Malheur à qui aime le monde, & ce qui est dans le monde : ce qui embellit aux yeux du monde, rend difforme aux yeux de Dieu. […] Si on ne veut plaire qu’aux hommes, on est plus à plaindre encore, puisqu’on déplait à Dieu, & qu’en perdant la grace on perd tout pour l’éternité ; même les hommes à qui on avoit eu le malheur de plaire.

65. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

En effet, quelle extinction de piété, et quel renversement de raison n’est-elle pas capable de produire dans l’esprit d’une fille, quand elle voit épouser par Chimène celui qu’elle appellait auparavant « L’autheur de ses malheurs, et l’assassin de son père. » Car ne pourra-t-elle pas s’imaginer que les devoirs les plus essentiels et les plus indispensables d’une fille à l’égard de son père, doivent céder à la passion d’une amante volage et inconsidérée ? […] « Il possédait mon cœur, mes désirs, ma pensée ; Je ne lui cachais point combien j’étais blessée ; Nous soupirions ensemble, et pleurions nos malheurs : Mais au lieu d’espérance, il n’avait que des pleurs. » Cet amour continue, après même qu’elle eût été mariée à un autre. […] malheur à ceux qui entreprennent d’y faire passer le mal, pour le bien, et les ténèbres pour la lumiere. Le Grand Maître de cette Ecole est le célèbre Molière, lequel après avoir tant aimé le Théâtre durant sa vie, a eu le malheur d’y mourir misérablement.

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