C’est le prophète Amos qui pèse cette raison : Malheur à vous qui cherchez les viandes exquises et les vins délicieux, et vous n’avez point de pitié des misères du peuple17 !
Un Auteur recommendable vouloit qu’on ne le montrât qu’avec les malheurs qui l’accompagnenta. […] Riccoboni, devroit toujours être suivi de malheurs, comme il est précédé de traverses, si on ne le mettoit sur le Théâtre que pour l’instruction des Spectateurs, & pour la correction des mœurs.
Hé, Madame, si vous aviez le malheur qu’un de vos chers enfans par des saillies indignes de sa naissance vous fût un objet d’opprobre, permettriez-vous, que vos autres enfans approuvassent ses manieres, & qu’ils agissent de concert avec lui pour vous marquer d’infamie ? […] Ce n’est pas moi, qui vous en suis témoin, Madame : car vous sçavez, que je suis d’un état qui par lui-même m’interdit de pareils spectacles : mais ce sont des personnes de vôtre rang qui ont eu le malheur de s’y trouver : ce sont des personnes de vertu & de probité, à qui une curiosité indigne de leur âge & de leur emploi avoit persuadé d’assister aux Comedies qu’on represente chez vous, qui avouent tous d’un consentement unanime, que le nouveau Theatre est un ecueil contre lequel échoue la chasteté chrétienne, que ces Comedies sont, principalement pour les jeunes gens, une école de libertinage, & que la contagion d’impureté est d’autant plus à craindre, qu’elle y est plus deguisée & plus rafinée.
je n’accuse que mon malheur…Il ne me reste qu’un moyen de me dédommager ; ardente à le saisir, je vais faire un Journal fidèle, & votre absence ne vous dérobera rien de ce qui se passe dans mon cœur.
Des malheurs, des périls, des sentimens extraordinaires caractérisent la Tragédie ; des intérêts & des caractères communs constituent la Comédie. […] Mais une division plus essencielle se tire de la différence des objets que la Comédie se propose : ou elle peint le vice, qu’elle rend méprisable, comme la Tragédie rend le crime odieux ; de-là le comique de caractère : ou elle fait les hommes le jouer des évènemens ; de là le comique de situation : ou elle présente les vertus communes avec des traits qui les font aimer, & dans des périls ou des malheurs qui les rendent intéressantes ; de-là le comique attendrissant. […] Malheur à ceux pour qui ce principe est une vérité de sentiment : mais si en effet le fond du naturel est incorrigible, du-moins le dehors ne l’est pas.
On attribue les malheurs d’une guerre à la faiblesse des troupes, au défaut des vivres, à la supériorité de l’ennemi ; on se trompe, absorbé dans l’ivresse des spectacles, étudie-t-on son métier, songe-t-on à son devoir ? […] 29.) fait le détail de ces malheurs à son ami Apullion, qu’il prie de recevoir chez lui par charité un des principaux Sénateurs réduit à la dernière indigence. […] Le propre de la tragédie est d’inspirer la terreur et la pitié : elle manque son but, si elle n’excite ces mouvements tendres qui arrachent les larmes, ces violentes agitations qui font frémir à la vue d’un grand danger ou d’un grand malheur.