Sans élever aucune barriere entr’elles & la mauvaise compagnie, qui toujours s’y rassemble, nous les laissons pêle mêle avec le premier venu que le libertinage y amène, nous les excusons, nous les applaudissons, nous les y engageons, nous les faisons monter sur le théatre public, nous leur élevons dans les maisons des théatres de société, nous leur laissons apprendre les arts empoisonnés qui y séduisent, nous les louons de leurs succès, ou plutôt de nos défaites, tandis que nous laissons imprimée sur le front des Comédiens la tache de l’infamie légale, du mépris public, & des anathèmes de l’Eglise. […] Elles en inspirent le goût à leur famille & à leurs amis, elles y attirent leurs amans, pour qui c’est le plus favorable & le plus ordinaire rendez-vous ; elles forment des troupes d’Acteurs & d’Actrices dans les maisons particulieres. […] A la Chine, au Japon, dans toute l’Inde on voit des troupes nombreuses de Comédiennes courir de ville en ville, de maison en maison, jouer toutes les pieces qu’on leur demande, & après la piece rendre tous les services que l’on veut. […] Elles commencent aux yeux du public une scène qu’elles achèvent dans leur maison avec ceux des spectateurs qui veulent en acheter le dénouement. […] ce sont les chefs-d’œuvre des plus grands maîtres ; que chante-t-on dans les maisons que les airs qu’on y a appris ?
Vous courez de maison en maison, vous vous montrez dans les promenades, au bal, à l’Eglise, vous montez sur le théatre, vous vous offrez à tous les yeux, & vous nous croyez assez dupe pour admirer en vous une vestale qui ne cherche qu’à se défendre des téméraires aggresseurs. […] Mais, dit-on, combien de femmes dans leur maison, combien d’enfans, & même des personnes avancées en âge, dans des Communautés Religieuses, qu’on souffre habillées comme nous ! […] La liberté de sa propre maison ne dispense pas plus de la modestie. […] Le premier péché est celui du scandale : toutes les loix condamnent à payer le dommage l’imprudent qui par hasard auroit mis le feu à la maison de son voisin. […] Cette indécence a passé du théatre dans les maisons des amateurs ; par-tout les tapisseries, les portraits, les tableaux, les estampes mettent sous les yeux les objets les plus lascifs, & pourroient servir de décorations.
.), remarque que les voisins peuvent obliger une femme de mauvaise vie de vider la maison qu’elle a louée, et même sa propre maison. […] arrêt 14.), qui en effet décide que même le propriétaire qui a loué la maison à quelqu’une de ces femmes, a droit de résilier le bail et de la congédier, et il se fonde sur cette loi 4, et sur la comparaison de la femme prostituée avec l’Actrice. […] Cependant à Paris même, les Comédiens éprouvèrent en corps de pareils affronts lors de leur établissement ; ils furent chassés successivement de quatre différents quartiers où ils avaient acheté des maisons, et obligés de s’en défaire avec perte, jusqu’à ce qu’enfin ils trouvèrent le moyen de s’accommoder avec les habitants de la rue des Fossés, appelée aujourd’hui de la Comédie, où ils ont bâti leur Hôtel. […] que penser de ceux qui leur louent leurs maisons ? […] ) remarque que Tibère défendit aux Sénateurs d’entrer même dans la maison des Comédiens.
Quand vous entrez dans la maison de Dieu, prenez garde à vos pieds, e approchez-vous pour écouter sa parole, Eccles.
Ils les élevoient dans les places publiques, ou louoient quelque maison particuliere. […] Matrim., dit avec autant d’élégance que de sagesse : Il n’est pas plus permis d’avoir dans les maisons des images lascives, que d’y tenir des discours licencieux. […] 4.° L’Instituteur doit faire à son jeune éleve le dénombrement des Seigneurs qui se sont corrompus & perdus au spectacle, qui par leur liaison avec les Actrices, ont ruiné leur maison & leur fortune ; il en trouvera des exemples dans la maison même de son disciple. […] En effet il seroit bien surpris de trouver sa maison ouverte, & sa fille à la porte avec son amant. […] Il va prendre son pere dans sa maison, le mene par la main, insulte son Bailli, qu’il traite de méchant, de calomniateur.
C’est quelquefois foiblesse d’esprit, souvent corruption & malice, pour séduire les simples, comme les retours des esprits dans les maisons, ces apparitions de génies que le Théatre a joué cent fois sous le nom de Sylphes, de Génies, d’Enchanteurs, de Fées. […] On prenoit un plaisir singulier à ces spectacles, en les représentant dans les maisons particulieres : il y avoit des diableries de société, comme il y a des théatres de société, & des proverbes infernaux que jouoient les jeune gens.