Quelques dehors de religion succéderont à des dissolutions païennes ; et adorant le même Dieu, ayant la même loi, craignant les mêmes châtiments au carnaval qu’en Carême, on se fera honneur dans un temps, de faire tout le contraire de ce que cette loi ordonne ; dans un autre, un mérite d’applaudir à tous ses articles. […] Si l’on connaît assez Dieu pour avouer qu’il mérite qu’on le serve certains jours de l’année : quel mépris ne fait-on pas de lui, si l’on juge qu’on peut se dispenser de le servir certains autres jours ? […] Et quel mérite donne ce carnaval à des divertissements qui en tout autre temps sont illicites ?
Ces habits du Serail, que tout le monde fait être très-immodestes, ce qui n’est pas un petit mérite, le Panégyrique dans l’Almanach les appelle décens & voluptueux . […] Enfin pour ne rien perdre des divers genres de mérite de la Favard, on lui assure la propriété que personne ne lui conteste, & qui ne vaut pas la peine d’être contestée, de quelque farce où on a mis son nom. […] Ce nom, si aisément prodigué, & qui signifie si peu de chose, Rousseau ne le mérite pas. […] Sur la religion & les mœurs Rousseau mérite la preférence. […] Le théatre est le faîte de l’élevation, le sommet de l’honneur, le comble du mérite, la souveraine felicité des mortels du dix-huitieme siecle.
Avec trop de régularité on mérite le reproche que Pline le jeune faisoit à un Orateur de son tems : « Il n’a pas d’autre défaut, disoit-il, que celui de n’en avoir point ; & c’en est un très-grand. » Il n’y a guére d’homme de sens qui ne préférât des traits de génie, suivis de quelques fautes, à une composition qui ne seroit que réguliére. […] Il est, nous disent-ils d’un certain ton, dans l’art tragique des ressorts inconnus aux plus célèbres Poétes ; cette rare découverte mérite bien un long traité, & on nous en fera un présent.
Elles ont chacune leur mérite particulier. […] Le faible intérêt qu’on prend aux Poèmes lyriques, ne mérite aucune attention : il est impossible qu’on soit beaucoup affecté de ce qui concerne leurs Personnages, puisque la musique refroidit nécessairement l’intrigue, & empêche d’entendre une grande partie des paroles ; d’ailleurs, l’action des Drames chantants est ordinairement très-peu de chose.
On ne veut plus me parler ; on se propose de ne me voir qu’au Théâtre : on renonce au projet de venir pour moi chez mon amie… Mais, cette amie, chère Adelaïde, elle mérite donc enfin ce nom ? […] a-t-il dit enfin d’une voix étouffée, mon Ursule, ma divinité… vous… vous… Non, je ne mérite pas… Mes transports… ô mon amie… qui l’eût pensé… ah !
En comparant la tragédie à la comédie, tantôt il met entre elles une égalité de mérite, pour justifier l’égalité de récompense : Melpomene & Thalie sont assez à côté l’une de l’autre ; tantôt il donne la supériorité à la comédie : Il faut d’avantage au poëte comique, il ne doit ceder en rien au tragique, doit avoir autant de génie, être aussi bon poëte, & de plus, observateur des cœurs & des actions. […] L’Academie Dramatique de Parme avance un fait qui mérite quelque réflexion. […] Je sai que cet auteur est accusé de manquer d’exactitude, peut-être plus qu’il ne mérite, aussi bien que Maimbourg ; mais c’est celui de ses ouvrages qu’on a le moins critiqué ; au reste il étoit attaché au Clergé de France, qui lui faisoit une pension, & par conséquent à Léon X, à qui le Clergé doit le Concordat & le Concile de Latran. […] Je ne doute pas que la sale de l’opéra n’imite enfin celle du théatre de Parme, elle mérite de voir servir tous les élémens à sa décoration, & ses murailles sont dignes du grand Prince qui daigne loger dans son Palais les divinités qui y étalent leur gloire. […] Les ariettes, les vaudevilles qui ont eu quelque cours, sont un genre de mérite emprunté, qui peut enrichir toute sorte de théatre, les graces, la coquetterie des acteurs, des danseuses, des figurantes, qui achalandent un théatre, ne sont pas un mérite dramatique, & sont un très-grand démérite pour la Réligîon & les mœurs.