/ 364
33. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Il continue ses Réflexions sur saint François de Sales, et veut qu’on lise les autres Ouvrages de ce Saint pour se convaincre qu’il en est peu entre ceux des anciens Pères qui inspirent un mépris du monde plus entier, et une aversion plus héroïque de ses maximes et de ses plaisirs, en tâchant d’attirer les âmes par une sagesse, et une charité cachée sous une indulgence apparente. […] On rapporte l’exemple de la mère de sainte Macrine sœur de saint Grégoire de Nysse, qui avait un si grand soin de sa fille, qu’elle ne lui permettait pas de lire des Fables ni des Comédies, regardant comme une chose honteuse de gâter un esprit encore tendre, par toutes ces Histoires tragiques de femmes, dont les fables des Poètes sont remplies, ou par les idées mauvaises des Comédies. […] Mais l’on reproche au Théologien de n’avoir pas bien lu une abréviation d’une lettre Gothique ; car au lieu de Ludus scenicus, on trouve Ludus secundus. […] Je n’ai pu lire sans surprise dans la Préface de la Tragédie de Judith, qu’un Chrétien y ose dire que la Comédie par cette Pièce se fait honneur à elle-meme, en faisant honneur à la Religion, et que les Comédiens ont par là un moyen sûr et glorieux, pour confondre ceux qui s’obstinent sans cesse à décrier leur profession. […] Cette Requête a été lue et examinée dans la Congrégation du Concile, parce que cette affaire regarde la discipline et les décisions des Conciles : et les Comédiens ont été renvoyés à M. l’Archevêque de Paris, afin qu’il les traite suivant le droit et les canons des Conciles, « Ut provideat eis de jure. 

34. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Il la lut sans rien dire, corrigea plusieurs fautes de style & de poësie, & la lui rendant lui dit, la voilà en état de paroître. on peut la faire imprimer. […] Depuis la boucherie des Templiers jusqu’à la mort du Chevalier de la Barre, on croit lire l’Histoire des Sauvages, on frémit un moment, & on va à l’Opera. […] Choissez dans les fables que vous ferez lire, celle du Chien, qui, ayant trouvé un trésor, devient avare, & meurt en le gardant ; celle du Roseau qui voit périr de Chêne par son orgueil, des deux Mulets, du Cerf qui se mire, du Gland & du Païsan, & d’autres qu’un prudent Instituteur sauroit choisir, jusqu’à ce que les enfans, fortifiês contre le scandale, puisse les lire sans risque. […] Pour y remédier il faut lire, & quoi ? […] Auroient-ils même la constance d’en lire trois pages ?

35. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Il est certain qu’on ne doit point lire avec une entiere confiance les Traités sur la Poësie Dramatique faits par des Auteurs de Piéces de Théâtre, comme ceux de Dryden, de Gravina, & de quelques-uns de nos Poëtes ; ils ont eu en les écrivant leurs Piéces devant les yeux, plus souvent que les vrais Principes de leur Art, & n’ont écrit leurs Reflexions que pour justifier leurs fautes. […] Nous lisons dans la Poëtique d’Aristote que ceux qui préféroient le Poëme Epique au Poëme Tragique, se fondoient sur ce que le Poëme Epique ne devoit faire son impression que sur des Spectateurs éclairés, & par conséquent, disoient-ils, l’Epopée n’a pas besoin des secours que la Tragédie emprunte pour faire son effet sur des Spectateurs qui sont d’ordinaire une vile populace. […] Notre Tragédie sans doute est plus propre que celle des Grecs à faire les délices de l’Esprit, elle est plus faire pour être lue que pour être représentée : cependant la Poësie Dramatique n’a pas été dans son origine, destinée à être lue, mais à être représentée : elle n’eut pas pour objet le plaisir de l’Esprit, mais celui du Cœur, qui consiste à être dans l’émotion.

36. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Il n’y eut qu’une voix sur son ignorance : lui-même en convenoit, & il est certain qu’il n’avoit jamais appris qu’à lire & à écrire. […] Il l’avoit lu dans les sociétés ; c’étoit déja trop, c’étoit même trop de l’avoir composé. […] jeune objet que j’adore, de tous les Dieux sois le seul que j’implore ; que l’Art d’aimer se lise en traits vainqueurs, en traits de feu, tel qu’il est dans dans mon cœur. […] Fai-lui lire les plus mauvais livres, Quinault, Petrarque, Lafontaine, Petrone, Ovide, Tibulle. […] Mais est-il bien conforme à l’Evangile de composer, de traduire, d’imprimer des livres qu’on conseille de ne pas lire ?

37. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Il me semble que je vous entends dire que je n’ai donc pas lu les témoignages des anciens que vous avez rapportés. Pardonnez-moi, je les ai lus. […] Comme je ne l’ai jamais lu, et que je ne me mets pas fort en peine de le lire, je veux bien vous en croire sur votre parole ; mais faites plus de réflexion, je vous prie, sur la précaution qu’il dit que Saint Charles avait de faire examiner les Pièces de Théâtre par son Official. […] D’ailleurs, ne prétendez pas vous imaginer et nous persuader que la Poésie en soit si épurée, qu’il n’y ait point du tout de danger à la lire. […] Qu’on lise enfin tant de livres que l’on voudra, s’ils sont méchants, il ne faut pas les lire sans permission, sans nécessité ni sans précaution, et pour lors le risque n’est pas grand, et je ne vois pas qu’il y en ait du tout s’ils sont bons.

38. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

L’Auteur de la Lettre n’a-t-il pas bonne grâce de nous venir dire : « Lisez et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez pas de précepte formel et particulier contre la Comédie. » Aussi cela n’est-il pas nécessaire : car nous voyons dans la sainte Ecriture que Dieu n’a pas laissé de punir très sévèrement ce qui n’était point défendu par la Loi en termes formels et précis : car, par exemple, la Loi ne défendait pas de ramasser de petits brins de bois le jour du Sabbat. […] La Religion chrétienne a des principes fertiles, qui produisent une infinité de conséquences, soit pour les dispositions interieures, soit pour les devoirs exterieurs, et ces principes sont renfermés dans la sainte Ecriture, que Dieu nous recommande pour ce sujet de lire avec attention, Scrutamini Scripturas.

/ 364