Esprit au Roi et c’est ainsi qu’il a formé toutes ces conceptions chimériques et monstrueuses, que l’Auteur des lettres a rapportées, et que vous témoignez avoir lues. Mais en vérité pouvez-vous les avoir lues et parler de Desmarets comme vous faites, le défendre publiquement, et inventer pour lui tant de fausses raisons ? […] Direz-vous qu’il ne faut plus lire Virgile, et ne plus aller à la comédie ? […] , p. 23 : « Enfin, je vous demanderais volontiers ce qu’il faut que nous lisions, si ces sortes d’ouvrages nous sont défendus […] Nous ne pouvons pas toujours lire vos livres. Et puis, à vous dire la vérité, vos livres ne se font plus lire comme ils faisaient.
Lisez et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez point de précepte formel et particulier contre la Comédie. […] Aussi lisons-nous dans saint Chrysostome« Barbari quidem ipsi, etc. »homélie 8 ad cap. 11 Matthieu. […] Il faut donc conclure que la Comédie ne contient rien qu’on ne puisse réciter, ou lire, sans s’exposer à tomber dans aucun péché. […] On ne peut faire un pas, lire un Livre, entrer dans une Eglise, enfin vivre dans le monde, sans rencontrer mille choses capables d’exciter les passions. […] Sera-ce un crime de lire l’Histoire, parce qu’on y peut trouver une occasion de tomber ?
Dans la première assemblée on ferait lecture des Constitutions de la réforme, qui seraient enregistrées ensuite, et qui contiendraient, à peu près, ce qu’on va lire dans les articles suivants. […] En second lieu, la Pièce sera remise à un des Théologiens du Conseil, qui décidera si elle ne blesse en rien la Religion et la bonne morale ; ensuite elle sera lue par un des Poètes du Conseil, qui donnera ses avis sur le style, les Vers, l’action, la conduite, et qui fera toutes les objections qui sont du ressort du génie et de l’art. […] Alors la Pièce sera remise à l’Auteur, afin qu’il la corrige suivant les notes qui lui auront été communiquées ; et ce n’est que lorsqu’il l’aura réformée, qu’elle sera lue au Conseil assemblé, qui décidera si elle doit être reçue et inscrite sur le Registre. […] Ces jeunes gens trouveraient le Théâtre réformé, et s’en accommoderaient sans peine ; les principes d’honneur et de vertu, dans lesquels ils sont élevés, ne leur permettraient pas de souhaiter des Spectacles d’une autre espèce ; et quand, dans un âge plus avancé, ils liraient les Pièces de l’ancien Théâtre, loin de se plaindre de ce qu’on ne les jouerait plus, ils auraient plutôt peine à comprendre que leurs pères eussent pû goûter la licence de leur temps.
» J’ai peine à croire que ceux qui liront avec attention cet endroit de Tertullien, tirent la même conséquence. […] Si l’on veut savoir quelle était la disposition des anciens théâtres, on peut lire les notes de Perrault sur Vitruve. […] Il me souvient d’avoir lu que les premiers chrétiens répondaient amen à la fin de ces paroles corpus domini nostri, etc. […] Quoique Lacerda prétende que dans l’un et dans l’autre de ces pères, il faut lire quæstuarii filius, et non pas puæstuariæ, qui signifie quelque chose d’ignominieux ; il me semble néanmoins qu’on peut donner à ce dernier terme la signification que je lui ai donnée.
Page 25. ligne 19. dans ma seconde, lisez dans ma troisième. Page 273. ligne seconde, on drait, lisez on dirait.
Je dirai seulement, que c’est les lire trop négligemment, que d’assurer comme fait l’auteur, qu’ils ne blâment dans les spectacles de leur temps, que l’idolâtrie et les scandaleuses et manifestes impudicités. […] Que si on veut pénétrer les principes de leur morale, quelle sévère condamnation n’y lira-t-on pas de l’esprit qui mène aux spectacles, où pour ne pas raconter ici tous les autres maux qui les accompagnent, l’on ne cherche qu’à s’étourdir et à s’oublier soi-même, pour calmer la persécution de cet inexorable ennui qui fait le fond de la vie humaine, depuis que l’homme a perdu le goût de Dieu ?