Les vertus morales persécutées sur notre Théâtre, 248 Les Héroïnes de nos Comédies aussi vertueuses que les Héros avec le même succès qu’eux, 250 Les jeunes personnes de condition ont des mœurs plus saines dans Plaute et dans Térence, 251 Vaine Justification de l’Astrologue Joué, dans sa Préface, 254 Sentiment d’Horace contraire à celui de l’Astrologue joué, 256 Exemple de Ben Jonson inutile pour justifier l’Astrologue Joué, 260 Autorité de Shakespeare opposé à l’Astrologue Joué, 263 Erreur de l’Auteur de l’Astrologue Joué, sur la différence qu’il met entre la Tragédie et la Comédie, 265, 266 Le divertissement n’est point la fin principale de la Comédie, 267 La Comédie et la Tragédie, quoique par une route différente, doivent tendre à une même fin ; qui est la réformation des mœurs, 268, et suiv.
Telles sont les frivoles raisons qu’on allegue communément pour justifier les spectacles. […] Bordelon, où il fait voir que l’aumône exigée pour l’Hôpital général, de ceux qui vont aux spectacles, ne les justifie point ; réfutation d’un écrit favorisant la comédie, in-12. à Paris, chez Edme Couterot 1694 ; lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de qualité, au sujet de la comédie, in-12. à Paris, chez Claude Mazuel, 1694 ; sentimens de l’Eglise & des saints Peres sur la comédie & les comédiens ; le mandement donné par M. l’Evêque d’Arras, (Gui I. de Seve de Rochechouart) contre la comédie, par lequel il défend, sous peine d’excommunication, à tous les Fideles soumis à sa conduite, d’aller à la comédie, in-12. à Paris, chez Pierre Ballard, 1696 ; histoire & abrégé des ouvrages latins, italiens & françois pour & contre la comédie & l’opéra….
Ces dignes Pasteurs détruiront tous les prétextes, par lesquels on prétend justifier ces prophanes amusemens.
Car c’est toujours un défaut d’avoir besoin d’être justifié par des raisons si recherchées, y ayant bien plus de personnes capables de sentir cette première impression qui les choque, qu’il n’y en a qui aient ou assez d’intelligence, ou assez de patience pour entrer dans ces raisons qui pourraient dissiper cette impression.
Les uns éclairés de la véritable sagesse qui est la sagesse de l’Evangile, les réprouvent ; les autres, trompés par les fausses lumières d’une prudence charnelle, s’efforcent de les justifier. […] Jésus-Christ présiderait à des assemblées de péché, où tout ce qu’on entend anéantit sa doctrine, où le poison entre par tous les sens dans l’âme, où tout l’art se réduit à inspirer, à réveiller, à justifier les passions qu’il condamne ? […] Vous participez donc à leur péché ; et si la Comédie ne vous fait point de plaies, vous vous en faites à vous-même par celles que les autres reçoivent en vous imitant, et ainsi vous êtes le plus coupable de tous. » « Mais, la nécessité de se délasser d’un long travail, ne peut-elle pas justifier la fréquentation des Spectacles ? […] Les noms sacrés et vénérables dont on abuse pour justifier la composition des Ouvrages dramatiques et le danger des Spectacles, les textes prétendus favorables, les anecdotes fabriquées, les sophismes des autres et les miens, tout cela n’était que du bruit, et un bruit bien faible, contre ce sentiment impérieux qui réclamait dans mon cœur.
Les uns éclairés de la véritable sagesse, qui est la sagesse de l’Evangile, les réprouvent ; les autres trompés par les fausses lumieres d’une prudence charnelle, les justifient ou s’efforcent de les justifier. […] Chrysostome : Tout ce que je vois et tout ce que j’entends, me divertit et rien de plus ; du reste je n’en ressens aucune impression, et je n’en suis nullement touché Vaine excuse qu’ils traitoient, ou de déguisement et de mauvaise foi, ou d’erreur au moins et d’illusion : de déguisement et de mauvaise foi, parce qu’ils n’ignoroient pas que c’est un prétexte dont veulent quelquefois se prévaloir les plus corrompus, cachant les désordres secrets de leur cœur, afin de justifier en apparence leur conduite ; d’erreur au moins et d’illusion, parce qu’ils sçavoient combien on aime à s’aveugler soi-même, et combien la passion fait de progrès qu’on n’apperçoit pas d’abord et qu’on ne veut pas appercevoir, mais qui ne deviennent ensuite que trop sensibles. […] Mais s’il ne vous est pas même permis de la tolérer, qu’est-ce donc d’entreprendre de la justifier, qu’est-ce de l’approuver, de l’entretenir et de l’autoriser ?