Il seroit sans doute plus court, pour justifier le Théâtre, de soutenir que la concupiscence, cette racine envenimée qui étend ses branches par tous les sens, n’est point mauvaise ; qu’il n’y a rien de contraire au Christianisme & aux bonnes mœurs dans le soin qu’on prend pour l’entretenir.
Rousseau,1 vous tâchez non seulement de justifier l’imputation que vous avez faite aux Théologiens de Genève, en les accusant de ne plus croire ni à la Divinité de Jésus-Christ, ni à l’éternité des peines de l’Enfer ; mais vous rendez ensuite la proposition générale, en disant que ces sentimens sont une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante : que, si les Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la Logique que vous leur connoissez doit naturellement les y conduire, ou les laisser à moitié chemin. […] Vous convenez vous-même qu’en 4 matière de Religion plus qu’en aucune autre, c’est sur ce qu’on a écrit qu’on doit être jugé, & non sur ce qu’on est soupçonné mal à propos de penser ou d’avoir voulu dire : cependant, pour justifier l’accusation de Socinianisme que vous intentez aux Théologiens de Genève, vous déclarez les avoir jugés d’après des ouvrages, d’après des conversations publiques, où ils ne vous ont pas paru prendre beaucoup d’intérêt à la Trinité ni à l’Enfer, enfin d’après l’opinion de leurs Concitoyens & des autres Eglises Réformées.
Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement.
Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement.
Comment pourrait-on donc les justifier dans ce temps ?
D’une excuse, de laquelle se servent ordinairement les gens du monde, pour justifier la conduite des jeunes hommes, et des jeunes filles qui vont au bal. p. 142 XIX.