Quintilien veut qu’on envoye aux Comédiens le jeune Orateur.
Ainsi les jeunes femmes ne seront pas admises aux écoles théâtrales des mauvais maris, des maris jaloux, ou vieux, crédules, bourrus, auxquels leurs épouses jouent mille tours perfides ; ainsi les jeunes gens seront aussi exclus du spectacle les jours que des hommes auxquels ils doivent particulièrement le respect, par exemple, outre les pères et mères, leurs supérieurs, maîtres ou instituteurs, et les vieillards, devront y recevoir les leçons humiliantes et flétrissantes du ridicule, etc.
Un jeune Duc, dont le pere s’étoit ruiné par ses débauches, & qui par son propre libertinage couroit à grand pas à la même fortune, en fut instruit.
Qu’éprouve au spectacle une jeune personne dont tous les sens sont à la fois enchantés ?
Quatre quadrilles, dit-il, de femmes jeunes & belles y parurent ; les symphonies sur lesquelles leur danse étoit réglée, exprimoient des sentimens de tendresse que les attitudes, les pas, les figures, rendoient avec onction.
On voit un nombre d’Acteurs choisis, parés avec tout l’artifice que l’esprit du monde peut imaginer, & que la passion qu’ils expriment peut inspirer ; de jeunes personnes qui se font un point d’honneur de plaire, gagés pour peindre la passion de la maniere la plus vive, qui se font une gloire de l’inspirer ; des voix douces & insinuantes, des manieres engageantes, des paroles tendres, des vers composés avec art pour inspirer l’amour ; cet assemblage prodigieux de choses, dont une seule seroit une tentation, n’est-il qu’un amusement indifférent ?