La Course des chevaux n'est que vanité, parce que la vitesse d'un cheval est un secours trompeur, quand il s'agit de se sauver : Le Théâtre et tous les autres Jeux ne sont que vanité. […] Je ne dis pas ceci pour les excuser, mais pour vous faire voir que c'est vous principalement qui êtes la source de tous ces dérèglements en assistant à leur Jeux, et y passant les journées entières. […] Imitez au moins les Barbares qui se passent bien de tous ces Jeux. […] Mais je vous montrerai, me direz-vous, des personnes à qui ces Jeux n'ont fait aucun mal ? […] Les uns mettent toute leur joie dans les choses de ce monde, les autres dans les Jeux du Cirque, les autres dans les divertissements de la Comédie ; Mais vous, dit le Roi Prophète à chaque juste, Mettez toute votre joie dans le Seigneur, et non pas dans les plaisirs de ce monde.
O n peut reduire ce grand & presque infiny nombre de jeux ou de spectacles des Grecs, à deux especes principales. […] Car comme ces jeux ne se celebroient que de cinq en cinq ans, on comptoit une Olympiade pour un pareil nombre d’années, & cette maniere de compter les temps a duré mesme apres la reforme du Calendrier & jusques à Constantin. […] Melicerte s’estant precipité dans la Mer pour éviter la cruauté de sa Mere donna la naissance aux quatriémes, appellez Isthmiens, & conseillez à SiSyphe par les Nereides en l’honneur de ce mal-heureux : leurs jeux & leurs ceremonies n’eurent rien de recommandable que la nouveauté.
» Les chansons, les jeux, les récits, les représentations de leurs combats, de leurs métamorphoses, de leurs crimes ; voilà leurs solennités. […] Cette loi ordonnait qu’on y modérât la joie dissolue du peuple, et pour y mieux réussir, qu’on consacrât tous ces jeux à la religion : « Ludis publicis popularem lætitiam moderanto, eamque cum divorum honore junquato. […] Ces jeux superstitieux et ridicules devinrent des fêtes brillantes ; les croquis furent des tableaux magnifiques, et les tombereaux des théâtres superbes. […] Il est pourtant vrai que cette consécration religieuse ne dura pas toujours ; ce ne fut que dans les premiers siècles, où l’on n’avait à Rome que des théâtres mobiles, qu’on dressait à l’occasion de quelque fête publique, pour donner des jeux à l’honneur des Dieux. […] Depuis ce temps-là on voit distinguer dans les Auteurs les jeux sacrés qui se donnaient en l’honneur des Dieux, et les jeux ordinaires du théâtre ; les jeux sacerdotaux, où devait toujours se trouver quelque Prêtre qui offrît des sacrifices, et où il était défendu aux bouffons et aux mimes de se trouver, et les jeux profanes, auxquels Julien l’Apostat défendait aux Prêtres d’assister, pour imiter, disait-il, la retenue et la modestie des Prêtres Galiléens (c’est-à-dire Chrétiens).
*** On goûte avec plaisir les beautés d’un Ouvrage Où l’on voit de l’Auteur l’art, l’érudition ; De la part de l’Acteur, le jeu, son action ; On veut les imiter : au port on fait naufrage. […] *** Ici c’est un Acteur qui brille sur la Scène ; Tendre dans son langage, attrayant par son jeu, Et maître de son rôle, il le rend avec feu : A l’aller écouter toujours il nous entraîne. […] *** De nos anciens Acteurs la perte inexprimable Se fait sentir encor ; en nous les rappelant, Dans le jeu des nouveaux nous les voyons présents ; Tous, à l’envi, font voir un zèle infatigable.
J’en conclus que nous mûrissons, & que nous ne donnons plus à des jeux d’enfant, l’attention que méritent les choses sérieuses. […] Pour les négligences dans le Jeu ; le coupable demandera pardon au Public, qui pourra prononcer, aux Baladins. 4. […] Caillot : Sa présence inspire la joie ; son Jeu ravit ; sa voix gracieuse & sonore remue les cœurs. Laruette : Peu de jeu, point de gestes, & possèdant l’art nouveau de savoir s’en passer. […] Messieurs, Gélin, (un jeu senti, de la chaleur, mais une voix cessante).
Il attribue l’origine des jeux, ludi 1 aux Lydiens qui passerent d’Asie en Toscane, sous la conduite de Tyrenus, emportant toutes les superstititons orientales, parmi lesquelles les Spectacles ne furent pas oubliés. […] Pourquoi ces jeux insensés, ces intrigues fastueuses ou ridicules ? […] Il ordonne d’abord aux Pénitens de s’abstenir des jeux & des Spectacles du siécle. […] Ce saint Pere étant monté sur le Siége Patriarchal de Constantinople, trouva dans cette capitale de l’Empire d’Orient, des jeux dont la licence étoit affreuse ; on les nommoit Majuma. […] Saint Ephrem au VIe siècle avertissoit les Fidèles de ne point consumer5 un temps précieux aux jeux du théâtre, se souvenant de la ménace portée dans Isaïe.