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74. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

On n’y parle que de plaisirs, on n’y inspire que l’amour des plaisirs, on n’y chante que les plaisirs ; l’amour des plaisirs a causé la perte des Grecs & des Romains. […] De là ces effets déplorables des Tragédies & des Comédies qui devroient suffire pour en inspirer de l’horreur, si on étoit assez sincere pour convenir qu’ils sont la véritable cause des désordres de notre siecle. […] ne sont-ce pas des intriguans désœuvrés, dont l’imagination dépravée par l’oisiveté, la fainéantise & l’amour du plaisir, n’engendre que des monstres, & n’inspire que des forfaits ? […] Le ridicule destiné à corriger les hommes de leurs extravagances, n’est-il pas souvent jeté sur la droiture, l’innocence, la raison, la vertu même pour lesquelles tout devroit inspirer le plus grand respect ?

75. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Mais ils apprirent encore que pour maîtriser les esprits les plus revêches et pour en imposer généralement, il fallait étonner, effrayer et inspirer de la terreur ; ils eurent donc recours aux impostures superstitieuses et aux barbaries du fanatisme qu’ils exercèrent tantôt par eux-mêmes, témoin les tortures et les bûchers de l’inquisition, et tantôt en employant une telle influence sur les gouvernements, que ceux-ci obéissaient à la voix des prêtres, et devenaient les exécuteurs des vengeances sacerdotales. […] Je regrette donc de terminer cette dissertation après l’avoir à peine ébauchée ; mais du moins qu’il me soit permis de répéter encore, que vouloir arrêter le développement de la civilisation et le progrès des sciences, pour ne fonder le pouvoir des princes que sur l’ignorance du peuple et sur la superstition et le fanatisme, est un conseil perfide, inspiré par le jésuitisme et essentiellement nuisible à tous les gouvernements et à tous les souverains. […] Il est temps que tous les gouvernements aient en horreur, les guerres à la fois politiques et religieuses, dont le caractère fut toujours celui de l’extermination ; et qui inspirées par la superstition et le fanatisme, furent constamment le signal du carnage et de la dévastation. […] Il est temps que le souverain pontife, dont les vertus chrétiennes et évangéliques inspirent la confiance et la vénération à tous les vrais fidèles, se charge lui-même de faire rentrer dans leur devoir le clergé séculier et régulier.

76. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Combien ne voit-on pas d’écrivains jésuitisés, qui, inspirés par l’orgueil le plus hautain, n’ont pas honte de fouler à leurs pieds, la charité et l’humilité chrétiennes, en distillant le venin de leurs plumes empoisonnées, et en produisant des ouvrages qui semblent écrits sous la dictée des furies ! […] C’est dans les écrits de ce missionnaire si zélé que l’auteur inspiré par le jésuitisme le plus effréné, se débat et hurle comme un énergumène dans ses longues diatribes. […] Ce n’est pas le zèle de la morale chrétienne ni de la charité évangélique, qui inspire tant de rigueurs à cet apôtre du jésuitisme, car il voudrait comme un autre Mahomet, protéger et propager par le fer et par le feu, les pratiques du culte divin. […] Il n’en connaissait pas le prix et ne fut pas digne d’en être inspiré.

77. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Par le triomphe de l’autre, ils lui inspirent les vertus les plus sublimes. […] Sa muse fatiguée d’un travail inutile, ne lui inspire que des images communes, que des expressious traînantes.

78. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Les Partisans de la Comedie me repliqueront peutêtre, que tous ces spectacles, dont parle ici le Docteur, faisoient partie du culte des faux Dieux ; & que c’étoit assés pour en inspirer de l’horreur aux Chrêtiens, & pour les condamner. […] Saint Augustin avant sa conversion declama si adroitement à Cartage contre le Cirque, que son cher Alipe s’en degoûta ; & lorsque ce Saint éclairé de la veritable sagesse, qui est la sagesse de l’Evangile, écrivit les livres de ses Confessions, il s’y crût obligé de rendre gloire à la misericorde divine, & d’avouer, que cette horreur pour les spectacles, qu’il avoit autrefois inspiré à son ami, en fût un témoignage, Les jeux donc du Cirque, qui nous paroissent innocens, furent detestés par les Peres, non pas pour les dissolutions, qui s’y meloient, comme ou nous le veut faire accroire ; Clem. 3.

79. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Ils deshonorent le nom d’une vertu en le faisant servir à des actions criminelles, & cette patience inspirée par le Demon sera chastiée des mesmes peines que celuy dont elle favorise les interests par sa mollesse, & par sa negligence. […] Deux Conciles d’Arles défendent de recevoir les Acteurs à la penitence, s’ils ne renoncent à une profession qui ne s’applique qu’à inspirer des crimes, & qui est coupable de tous ceux qu’elle fait, & qu’elle peut faire commettre. […] Ne souffrez point que les Comediens inspirent au public ce que vous ne pouvez supporter dans vos personnes, ny qu’ils s’efforcent de ruïner ce que vous estimez avec le plus de raison & de justice. […] L’Auteur est peut-estre vivant, reconnu de toute la terre pour Saint, pour orthodoxe ; ses ouvrages precedens ne respirent, & ne sont capables d’inspirer que la plus saine doctrine, & que la plus pure pieté. […] On n’apprehende point que la Comedie ne les débauche de la fidelité qu’ils doivent à Dieu, qu’elle ne les souleve contre ses ordres, qu’elle n’inspire aux peuples l’impudicité, la vengeance, l’impieté, les autres crimes, & qu’ils ne desobeïssent à des défenses qu’il n’est jamais permis de violer.

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