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76. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Le Jeu, le Geste, toutes les Actions que les Modelemens * suggèrent à l’Acteur, doivent être aussi naturels, agréables, expressifs, que décens & honnêtes. […] Tout ce que ce genre a d’honnête, de fin, de délicat, nous le mettrions au Théâtre de la Nation : il ne porterait aucun préjudice au jeu des Acteurs, par les précautions, que l’on détaille au Titre suivant2. […] Créons donc un nouveau Théâtre Français : formons-nous des Acteurs d’un ordre nouveau, dignes des Chef d’œuvres qu’ils représenteront ; du Jeune-homme honnête, de l’innocente & naïve Beauté qui viendront s’y former le cœur & l’esprit. […] Les Spectacles offriront tous les jours une récréation honnête aux Citoyens : au moyen des règles ci-dessus, elle sera toujours neuve, toujours variée, jamais fastidieuse*. […] Quelquefois l’admiration, plus souvent des mouvemens impétueux ; rarement cet attendrissement honnête qui agite l’âme sans danger.

77. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Si l’Actricisme est un Exercice honnête (comme il en convient page 65), d’où vient suggérer cet odieux moyen de l’anéantir ? […] Cet honnête Citoyen ne dit pas un mot qui ne soit d’accord avec la raison dans un cœur droit. […] Pour que le Spectacle y soit réprimant, il faut le rendre, comme madame Des Tianges l’a fait, agréable, intéressant, autant qu’honnête & châtié. […] Le premier, c’est que des Citoyens honnêtes, de mœurs irreprochables, pourraient se destiner au Théâtre, épurer le Comédisme, en bannir tous les desordres. […] De quel charme seront accompagnées les leçons ou les exemples de la vertu, transmis par une Citoyenne honnête, plus considérée par son mérite que par ses talens !

78. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Une austère sagesse doit être l’âme des académies, et pour donner de l’émulation et une honnête hardiesse à des jeunes gens, il suffit de faire, comme à l’Université de Paris, des exercices classiques sur les Auteurs. » M. […] Une précaution des plus essentielles, si l’on veut faire représenter, c’est de n’y faire point entrer la passion de l’amour, quelque honnête et légitime qu’elle puisse paraître. » M. […] On ne le tolère qu’à une jeunesse honnête, dans un collège, sous les yeux des Régents, comme un exercice littéraire ; ce qui est bien différent des spectacles publics. […] « On voit des représentations innocentes : qui sera assez rigoureux pour condamner dans les collèges celles d’une jeunesse réglée, à qui les maîtres proposent ces exercices pour leur aider à former leur style ou leur action, et leur donner à la fin de l’année quelque honnête relâchement ?

79. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

La première est un Abrégé des Poètes et des Historiens, sur les Spectacles des Païens, qui n’étaient pas tous consacrés aux Idoles selon Tacite même, ni si infâmes qu’on veut les dire à l’exception des Jeux annuels de Flore, plaisir de la canaille, non des honnêtes Païens. […] Si celles de Plaute sont peu honnêtes, celles de Terence sont plus tolérables pour ces siècles-la, que celles de Molière pour le nôtre. […] Mais on demande s’il faut passer pour honnêtes, les impiétés et les infamies, dont sont pleines les Comédies de Molière, qui remplissent encore à présent tous les Théâtres des équivoques les plus grossières. […] On a écrit de Rome, que les Comédiens de Paris qui se présentèrent à la Confession au Jubilé de l’année dernière 1696. croyant que c’était un temps de grâce pour eux, comme pour les autres pécheurs, parce que les Confesseurs avaient le pouvoir d’absoudre des cas réservés ; surpris néanmoins que les Confesseurs leur eussent refusé l’absolution, s’ils ne promettaient par écrit de ne plus monter sur le Théâtre, avaient présenté une Requête au Pape, dans laquelle ils remontrent qu’ils ne représentent à Paris que des Pièces honnêtes, purgées de toutes saletés, plus propres à porter les Fidèles au bien qu’au mal, et inspirant de l’horreur pour le vice et de l’amour pour la vertu ; et ils prient le Pape de répondre si les Evêques ont droit de les excommunier.

80. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Encore qu'il n'y eut rien dans les Spectacles qui ne fut doux, agréable, simple, et qu'il y eût même quelque chose d'honnête, ils n'en seraient pas moins dangereux; car comme personne ne mêle le poison avec du fiel, ou avec de l'Ellébore, mais on le met dans les viandes bien apprêtées, douces, et agréables au goûts; de même le Diable répand son venin sur les choses de Dieu les plus agréables; Que tout ce quic se passe à la Comédie soit généreux, honnête, harmonieux, charmant et subtil ? […] S'ils disent que les Spectacles leur servent seulement de jeu et de divertissement pour relâcher leur esprit; Nous leur répondrons, qu'il ne faut jamais acheter un divertissement par une vaine et inutile occupation : car un homme sage ne préférera jamais ce qui est agréable, à ce qui est plus honnête et plus avantageux.

81. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Avis au lecteur. » pp. -

Le premier par une nécessité de bienséance, qui ne permettait pas à l'Auteur de rien refuser aux honnêtes désirs d'une des plus belles et des plus vertueuses Dames de notre Siècle.

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