Quand il a fait parler d’Amour les Héros de l’Antiquité, il les a fait parler comme on parle d’Amour par tout, comme tous les Héros profanes en doivent parler.
« Seroit-ce que pour devenir tempérant & sage, il faut commencer par être furieux & fou. » Il voit plutôt le contraire : il voit que la peinture qu’on fait d’elles les rend préférables à la vertu ; que les plus grands scélérats jouent sur le théâtre le plus beau rôle ; qu’ils y paroissent avec tous les avantages & tout le coloris des exploits des héros ; que les Mahomet y éclipsent les Zopire, & les Catilina les Cicéron ; que de semblables portraits ne sont propres qu’à faire revivre les originaux.
On a dit qu’il avoit pris pour son héros Cesar de Borgia, fils naturel d’Alexandre VI, qu’il avoit eu avant que d’être Pape.
Nos Héros se distinguent par la pureté de leurs mœurs.
Des Pèlerins plus aguerris, plus enthousiasmés, plus charlatans que d’autres, en furent les héros : « Jouaient les Saints, la Vierge et Dieu par piété », dit Boileau.
On regarde en pitié ces jouets infortunés de la faiblesse humaine, on rit de leurs saillies, de leurs caprices, de leurs ridicules ; l'un est Jupiter, l'autre Alexandre ; celui-ci est Roi, celui-là Magicien ; il est riche, savant, héros, etc.