Les Grecs établirent beaucoup d’ordre pour les Places ; & les Romains les imitèrent. […] La seconde partie de la Scène se nommait indifféremment par les Grecs Proscênion & Lomeion, par les Latins Proscenium & Pulpitum ; en Français l’Avant-Scène. […] La troisième & dernière partie, était un espace ménagé derrière la Scène, qui lui servait de dégagement, & que les Grecs appelaient Parascênion (Arrière-Scène) : c’était où s’habillaient les Acteurs, où l’on serrait les Décorations & les Machines. […] Si nous remontons aux Grecs mêmes, nous trouverons d’abord que jusqu’à Cratinus, leurs Théâtres, ainsi que leurs Amphithéâtres, n’étaient que de charpente ; mais un jour que ce Poète fesait jouer une de ses Pièces, l’Amphithéâtre trop chargé se rompit & fondit tout-à-coup. […] La Scène, qui parmi ces derniers ne représente qu’une salle, un vestibule, où tout se dit en secret, d’où rien ne transpire au-dehors, que ce que les Acteurs y répètent ; la Scène, dis-je, si resserrée parmi les Modernes, fut immense chez les Grecs & les Romains.
Les Grecs sont les prémiers Peuples de l’Univers qui commencèrent à prescrire des règles au Dialogue. […] Il imite en cela sur-tout les Tragédies grecques. Je vais comparer une des Scènes du Théâtre moderne, prises au hazard, avec la prémière du Théâtre Grec qui me tombera sous la main. […] Je montrerai en même-tems par l’éxemple de la Scène grecque de quelle manière nos Auteurs tragiques devraient couper le Dialogue de leurs Poèmes. […] Ai-je tort de vanter le stile rapide de notre Opéra, & de le mettre en parallele avec celui des Tragédies grecques ?
Je crois que, pour y parvenir, il serait à propos de renouveller ce genre de Comédie inventé par les Grecs, qui, se renfermant dans les bornes de la sagesse et de la modestie, ne se permit de fronder et de ridiculiser les vices qu’en général, sans aucune application personnelle. […] [NDE] Héliodore d'Emèse est un auteur écrivant en langue grecque et ayant vécu au IIIe ou au VIe siècle ap JC. […] [NDE] Histoire Ethiopique, ou Théagène et Chariclée, est un roman en langue grecque, écrit par Héliodore d'Emèse et composé de dix tomes. […] [NDE] Achille Tatius est un auteur grec qui aurait vécu au IIe siècle ap JC. […] [NDE] Dion de Pruse, ou Dion Chrysostome, est un philosophe, un historien, un politique et un écrivain grec ayant vécu au premier siècle ap JC.
Les traducteurs ont tourné ce mot grec eutrapelie, urbanité, politesse, urbanitas De Mor. 4. 14. […] Et remarquez que Saint Paul nomme un tel discours de son plus beau nom : car il pouvait l’appeler βωμολοχία (bomolochia), qui est le mot propre que donnent les Grecs, et qu’Aristote a donné lui-même à la bouffonnerie, scurrilitas. […] Saint Thomas qui n’était pas attentif au grec, n’a pu faire cette réflexion sur l’expression de Saint Paul ; mais elle n’a pas échappé à Saint ChrysostomeHom. 6 in Matth. […] C’est ce qu’il répète cent fois, et il le prouve par Saint Paul, qui dit « que ces choses ne conviennent pas » : car où la vulgate a traduit : « scurrilitas quae ad rem non pertinet » ; en rapportant ces derniers mots à la seule plaisanterie : le grec porte que « toutes ces choses », dont l’Apôtre vient de parler, « ne conviennent pas », et c’était ainsi que portait anciennement la vulgate, comme il paraît par Saint Jérômeal, qui y lit, non pertinent. […] Il comprend sous ces discours qui ne conviennent pas un à chrétien, même ceux qu’on appelait parmi les Grecs et les Latins, ἀστεῖα : urbana : par où ils expliquaient les plaisanteries les plus polies.
Enfin les Grecs ont jetté tant d’obscurité sur les inventeurs de leur musique, qu’on voit bien qu’ils cherchent à cacher les obligations qu’ils ont à leurs voisins. […] Les Grecs ouvrirent peut-être les yeux, & connurent enfin leur erreur au sujet d’un Art dont ils arrêtaient les progrès. […] Les Grecs croyaient fermement qu’elle inspirait toutes les vertus civiles & morales. […] On fit un sujet de reproche au grand Thémistocle de n’avoir point appris à jouer des instrumens. « Parmi les Grecs, dit Cicéron, l’on ne passait point pour Savant à moins qu’on ne sût chanter. » L’amour que les Grecs avaient pour la musique les conduisit à enrichir ceux qui en fesaient une profession particulière. […] Le Roi Scyte lui ordonna de se taire, & s’écria, qu’il préférait le hénissement de son cheval aux sons de tous les instrumens des Grecs.
S’il paraît que le genre tragique se soit plutôt perfectionné chez les Grecs que le comique, ce n’est pas une raison d’en conclure qu’il est beaucoup plus ancien. […] La Comédie se ressentit du goût délicat qui distinguait les Grecs de tous les peuples du monde. […] Il me suffit de dire en peu de mots que la Comédie chez les Grecs se perfectionnait en même tems que la Tragédie. […] Voilà quels furent les progrès du Spectacle chez les Grecs. […] Térence & Plaute surpassèrent Ménandre, & Sénéque copia faiblement quelques endroits des Tragiques Grecs.