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20. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

« Tant que les Grecs furent sobres, ennemis du luxe, partisans de la vertu, ils vainquirent les Perses, ils firent échouer les projets de leurs ennemis ; mais, lorsqu’après la bataille de Marathon et de Salamine, ils commencèrent à aimer l’oisiveté, et que l’amour pour les spectacles les leur rendit nécessaires, leur gloire et leur liberté s’évanouirent bientôt. […] « Les Romains eurent le même sort que les Grecs : ils durent toute leur gloire à l’éducation de leurs premiers ancêtres et à la vie laborieuse qu’ils menaient. […] Ils devinrent si peu attachés à la gloire de leur patrie, que les barbares ruinèrent l’Empire et le détruisirent avec autant de facilité que les Romains en avaient eu, dans le temps de leur grandeur, à conquérir les Etats de plusieurs souverains asiatiques, plongés dans le luxe et la mollesse.

21. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Outre le Dimanche nous célébrons encore des Fêtes en l’honneur des Saints ; mais ce culte revient à la gloire du Fils de Dieu, qui en est le chef, parce que c’est lui qui les a sanctifiés, et qui les ayant faits ses membres, leur a donné la plénitude de son esprit, par laquelle ils sont devenus Saints, et parfaits. […] Et saint Basile dit encore sur le même sujet : « C’est pour notre avantage, et pour notre utilité, que nous faisons avec solennité la mémoire des Martyrs ; car ils n’ont pas besoin de nos louanges, qui ne répondent jamais à leur mérite ; et ils ont une entière félicite, et une parfaite gloire en Dieu, dont ils jouissent ; mais c’est nous, qui avons besoin de nous représenter la conduite qu’ils ont tenue, pour parvenir à l’état bienheureux qu’ils possèdent ; afin de nous rendre dignes, par l’imitation fidèle de leur vie, de participer un jour à leur bonheur. » In serm. de Gordio mar. […] dit que les jours du Dimanche, et des autres Fêtes, sont consacrés à la gloire de la Majesté souveraine de Dieu ; et que c’est pour cela que les ordonnances de l’Eglise nous obligent de les sanctifier. […] Il est donc juste que nous célébrions tous avec la même affection, et avec la même ardeur, et dans une entière unité de cœur et d’esprit, ce saint jour par lequel nous sommes devenus, ce que nous n’étions pas, c’est-à-dire, les enfants de Dieu, et les héritiers de la gloire éternelle. » Et infra.

22. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

N’avez-vous pas acquis assez de gloire, sans faire ainsi le carabin ? […] On diroit que le Théatre a conspiré contre sa gloire. […] Henri IV. seroit à plaindre, si la gloire étoit sur-tout établie sur les brouhaha du Théatre. […] On ne peut servir également la gloire & l’amour. Le libertinage est une tache à la gloire ; & les travaux qu’exigent la gloire mettent souvent obstacle à l’amour.

23. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « [Lettre] » pp. 1-4

[Lettre] Monsieur, S i la pureté d’intention peut inspirer quelque fierté à tout Ecrivain qu’elle anime ; je crois qu’il m’est permis de prétendre à cette gloire, ainsi que vous. […] Vous n’en aimeriez pas moins la sincérité, en permettant aux autres de lui rendre leurs hommages, cela ne diminueroit rien de votre portion de gloire & de vertu : c’est un héritage, où la division peut avoir lieu, sans préjudicier aux intérêts de ceux qui s’en sont mis en possession, & l’on vous passeroit sans murmurer votre fastueuse devise.

24. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

En donner au public des préceptes pompeux, Consacrer à l’amour des hymnes et des jeux ; Sur la terre et le ciel lui donner la victoire, Et charmés de nos fers, applaudir à sa gloire. […] De sa gloire invisible on sent la majesté ; On y craint sa justice, on chérit sa bonté. […] Et lorsque par toi seul soutenu, rassuré, Il voit monter sa gloire au suprême degré ; Tu disparais, tu veux faire un plus noble usage Des talents que le ciel t’a donnés en partage.

25. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Voilà, selon moi, les Grecs déchus de la gloire d’avoir conçu la prémière idée de la Comédie. […] La protection dont Auguste l’honnora, & le goût qu’il conçut pour les Belles-Lettres, paraissaient devoir immortaliser la gloire du Théâtre. […] Ils la portèrent même à un certain dégré de gloire. […] Ce n’a point été le travail continu d’une foule de gens d’esprit qui a conduit les Lettres de progrès en progrès, de clartés en clartés ; un seul homme de génie, ou deux tout au plus, ont suffi pour les couvrir de gloire. […] Il me reste encore à parler de l’origine de l’Opéra-Bouffon ; ce genre nouveau de Spectacle qu’on se fait une gloire d’estimer, mérite d’être traité comme les autres Théâtres.

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