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108. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

L’intérêt résulte, soit de la situation générale des personnages dans tout le cours de la Tragédie, soit de leur situation particulière dans de certains momens de l’action. […] Outre ces mœurs générales, chaque homme a ses mœurs propres, son caractère particulier. […] Ce même art exige que dans la peinture des mœurs, le pinceau soit si exact à différencier les Nations, qu’on ne puisse jamais prendre l’une pour l’autre, ni les confondre dans les ressemblances générales. […] A ne consulter que le préjugé général, qui croiroit que Titus n’est Empereur & Romain que dans Racine ; & qu’il n’est dans Corneille qu’un Prince irrésolu, qu’un Amant foible & langoureux ? […] La dernière défaite de Mithridate, les principales actions de sa vie ramenées habilement & fondues dans la Pièce, l’invasion qu’il projette, sa haîne implacable contre les Romains, secondée par son fils Xipharès, les liaisons de Pharnace avec ces mêmes ennemis, & la trahison de ce Prince, la puissance & la fierté de Rome, les victoires de ses généraux, forment dans cette Tragédie un tableau où le Poëte a rassemblé tout ce qui se passoit alors dans l’univers.

109. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Cor. 11 aj , il devrait suffire, au moins à ceux qui croient, que Dieu même a distingué les œuvres, en la première Création ; et que vouloir par tels déguisements, confondre, ou changer, et contrefaire les sexes, n’est autre chose, que remuer les bornes de l’ordonnance Céleste, faire la guerre à Dieu, et à la Nature : Mais quand outre cette raison générale, et empreinte naturellement en toute âme raisonnable, nous avons d’abondantak un Commandement en termes autant exprès, et clairs, qu’aucun autre, qui soital en tout le reste de l’Ecriture, lequel défend, que l’homme ne soit vêtu de vêtement de femme, ni la femme de vêtement d’hommeDeut. 22. […] Il faut garder selon la lettre toutes ces choses, et semblables : Ajoute, que entre les Païens, à certaines fêtes de Mars, les femmes portaient l’équipage des hommes ; et aux fêtes de Vénus, les hommes portaient les hardes des femmes, la quenouille, le fuseau, et autres telles choses : Est aussi à noter, que le terme Hébreu, dont use Moïse est plus général, que ne porte ce mot de vêtement ; dont appert, que la défense est encore plus rigoureuse, que nous ne la prenons, la restreignant seulement aux vêtements ; au lieu que Dieu nous déclare, qu’il abhorre généralement toute confusion, jusques à la moindre, qui se commet, quand un sexe s’attribue quelque chose qu’il a ordonné à l’autre. […] Il appert par ce que dessusby, que l’Apôtre, et les anciens y ont trouvé une plus générale intention du Législateur. […] Et si ces passages semblent trop généraux ; ils nous représentent ceux auxquels le mot de Comos, d’où vient celui de Comédie, est nommément exprimé, en la langue qu’ont écrite les Apôtres ; savoir est Rom. 13, v. 13 ; Gal. 5, v. 21 ; 1 Pier. 4, v. 3cp. […]  »ev Mais comme j’ai dit, ce livre-là tout entier, ne contient qu ’une détestation générale de ces choses.

110. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

 » On ne trouvait même plus d’idolâtrie dans les pièces du théâtre, quand elles ont été réprouvées dans le sixième concile général. On n’en voit pas davantage dans celles des 8e et 13e siècles, quand les septième et douzième conciles généraux défendaient aux fidèles d’y assister et que St.  […] Premier fait. — Des conciles généraux et provinciaux, des synodes diocésains, grand nombre d’évêques de tous les pays défendent aux fidèles d’assister au théâtre.

111. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

L’auteur dit, Dieu permit cette longue prison, pour faire mieux connoître la piété extraordinaire à laquelle Jean de Vert, qui avec d’autres officiers étrangers, y étoit prisonnier, rendit un témoignage singulier ; car le Cardinal de Richelieu l’ayant invité à un ballet magnifique, de sa composition, & ce général ayant vu au ballet un Evêque qui en faisoit les honneurs, dit publiquement, Ce qui m’a le plus surpris en France, c’est d’y voir les Saints en prison, & les Evêques à la comédie. […] Les peuples ne sont pas si pauvres qu’ils veulent le faire entendre : pour juger de leur faculté, faites faire un dépouillement de recette générale, ce seroit bien pis si on pouvoit en faire un du livre de la recette particuliere, des acteurs & des actrices. […] C’est l’idée que donne, de cet événement comique & tragique, l’Avocat général, qui l’a le mieux connu, & dont la sincérité lui fait le procès à lui-même sur ses désordres, dans un tems où depuis plusieurs années la passion & la cabale avoit quitté la plume & le burin.

112. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Jamais les filles de joie ne furent ni si nombreuses, ni si libres, ni si hardies ; elles disent avoir obtenu je ne sais quel brevet qu’on ne s’est pas embarrassé d’approfondir, qui les soustrait à la juridiction municipale des Capitouls, & les soumet à quelque Inspecteur général de la police du théatre qui demeure à Paris, & qui exerce par ses Lieutenans, amateurs indulgens. […] Ces droits s’achettent ou s’obtiennent si facilement, que la direction du théatre ayant passé dans les mains d’une troupe d’actionnaires qui en prirent la ferme, ils trouvèrent (ce que sans doute on réformera) plus de quatre cents de ces Comédiennes postiches qui sous le nom d’aspirantes, sous la sauvegarde du brevet & de l’Inspecteur général, se moquoient de la police, & vivoient tranquillement dans le désordre. […] Directeur, la Générale de l’Ordre la Déesse de Cythère.

113. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Ce Prince, que ce travestissement bizarre divertissoit, leur donna, non des titres militaires, mais les noms de Chancelier, Avocat, Procureur Général, &c. […] Pour s’en moquer & les punir, on a quelquefois condamné à courir les rues, habillé en femme ; des Généraux d’armée ont fait distribuer des quenouilles à leurs soldats, pour leur reprocher leur lâcheté. […] Lesquels privilèges servent de réponse au droit commun des maris, parce qu’un privilege spécial déroge au droit général ; que les maris ont assez de temps, voire quelquefois plus qu’ils n’en veulent, d’entretenir leurs femmes dont souvent ne font pas grand compte, &c.

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