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209. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Il me semble que c’est-la ce que devait remarquer l’Auteur de la Réformation, au lieu d’attaquer presque toujours seule, la passion la plus générale, & par conséquent, la plus propre au Théâtre ; celle qui peut fournir plus d’instructions & d’agréables peintures. […] Ce qui vient d’arriver dans la petite Ville de B… en fournit une preuve convaincante. […] Le festin que donna le Vigneron Iscarias, après avoir tué le bouc qui ravageait sa vigne ; le bouffon Thespis parcourant les Villages barbouillé de lie, peuvent avoir fourni le nom, le premier à quelques Vaudevilles, appelés Tragédies, ou Chansons du Bouc ; l’autre, à quelque Satyre, designée par le mot Comédie, ou Chant Satyrique * ; on peut avoir chanté ces Vaudevilles & ces Satyres durant les Vendanges, pour amuser les hommes rassemblés ; dans des Fêtes publiques, avant ou après les Spectacles, & le nom peut en être resté au genre Dramatique ; mais ni l’un ni l’autre de ces deux Grecs ne doit passer pour l’avoir inventé : le Mimisme, l’art d’imiter les actions humaines, de peindre l’homme dans les circonstances les plus critiques & les plus intéressantes de la vie (car tel est le but du Drame) exista dès qu’il y eut une Société. […] Cependant l’Eglise, après en avoir fourni l’idée, l’abandonna bientôt tout-à-fait. […] Détruisons ces deux sources du mal, en nous procurant de dignes Acteurs, & rejetant toutes les Pièces libres ; en excitant nos Dramatistes, à nous donner des Pièces châtiées, à traiter mille sujets neufs qu’on n’a pas encore entâmés, à reprendre même ceux déja traités par les grands-Maîtres, tels que l’Ecole-des-Maris, l’Ecole-des-Femmes, l’Ecole-des-Mères ; à nous donner une Ecole-des-Epoux, des-Fils ; un nouveau Tartufe ; cette matière fournirait plutôt encore deux Pièces qu’une.

210. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Son retour rend la vie à toute la nature ; les êtres étoient plongés pendant la nuit dans une espéce de néant d’où cet Astre les tire ; il répand ses rayons sur l’Hémisphére, comme une source abondante ; mais ses forces diminuent dès qu’il a fourni les deux tiers de sa carriere ; un nuage aussi beau que l’Aurore, l’accompagne jusqu’au bord de l’Océan, & se confond enfin avec les ténébres qui remplacent le jour.

211. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Monsieur Pradon tout engagé qu’il était à fournir de temps en temps au Théâtre, n’a pu s’empêcher de louer l’exemple que M.

212. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

La Fronde est incomparablement plus criminelle & plus ridicule, & fournit beaucoup plus au Théatre. […] Cependant l’Amour, ce grand dieu de la Scène, dont les acteurs & les actrices étendent si fort les conquêtes, l’Amour avoit ménagé une épisode qui dévoila l’intrigue de la Fronde, & pourroit seul fournir un drame complet.

213. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Ils avoient des Héros sans doute ; mais en dépit du vœu que vous semblez avoir formé d’être æternus laudator temporis acti , il me seroit facile de vous prouver que notre siécle peut fournir des exemples d’héroisme en tous genres, qui ne nous rendent point inférieurs aux Anciens, si ce combat de siécle à siécle, où chacun se consume en efforts inutiles pour faire triompher le siécle qu’il semble avoir pris sous sa protection, n’étoit la plus frivole de toutes les disputes littéraires. […] Si vous avez bien compté, vos moyens les plus plausibles paroissent renfermés dans le calcul que vous avez fait du nombre des spectateurs que votre ville peut fournir journellement ; mais par une fatalité qui semble attachée à toutes vos preuves, il faut qu’il y ait encore une erreur dans celle-ci, qui se trouve démentie par l’expérience.

214. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

A-t-on pu ne pas prévoir que c’est se préparer des contempteurs et des adversaires, les aguerrir, leur fournir des armes, leur donner prise ; que c’est répandre de tous côtés une matière combustible, qu’il ne faudra qu’une étincelle pour allumer dans un instant l’incendie ?

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