C’est la science de former par une combinaison de bruits ou d’accords différens ; & par la variété de la voix humaine, une harmonie complette. […] Il est vrai que la musique instrumentale semble imiter aussi toutes les passions dont l’ame est agitée, telles que la joye, la tristesse, la colère & l’amour ; & qu’il paraît étonnant que des sons puissent être l’image des passions : mais je crois que la peinture qu’elle nous en fait n’est vraie que par l’idée que nous nous formons. […] J’ai déjà donné l’éxemple d’un enfant qui, à mesure qu’il se développe crie & s’agite, & se plaît à former un certain bruit avec tout ce qui lui tombe sous la main.
Racine, Bayle, la Mothe, Gresset, Riccoboni, qui avaient connu les dangers des spectacles, gémissaient de s’être dévoués au service du théâtre et formaient des vœux pour sa suppression. […] Si par hasard ces jeunes personnes ne meurent pas, un triste et peut-être un fatal hymen les unira à des vieillards de vingt-cinq ans, déjà tout courbés sous le poids des plaisirs et de la mollesse ; car c’est ainsi, comme ou sait, que se forment les alliances dans les sommités sociales.
Il est vrai qu’il ne fut pas cruel, & ne les faisoit point décapiter sur un échaffaud, comme Henri, & qu’il ne forma point de schisme & de nouvelle religion, comme ce prétendu chef de l’Eglise Anglicane, pour se venger du Pape, & s’en arroger l’autorité. […] Malgré le peu de temps qu’il fut à Madrid, & les affaires importantes qui l’appeloient ailleurs, il forma une intrigue avec la fille d’un Grand d’Espagne, dont il devint subitement amoureux.
Je n’en peux point conjecturer ou savoir autre cause, que sa malignité propre, accompagnée d’un mauvais naturel, formé pour médire, et disposé à mal faire : ou bien je l’attribuerai à son éducation, car étant du nombre de ceux que le schisme a séparé de l’Église catholique, apostolique et romaine, l’on voit par expérience que telles gens haïssent à mort les jésuites, voire avant que jamais ils les aient vus. […] [NDE] Apollinaire l’Ancien, rhéteur du IV siècle, adapta l’Ancien Testament en hexamètres dactyliques pour former une épopée de 24 chants, aujourd’hui perdue.
Dieu n'a formé aucune créature pour servir au crime qu'il défend, l'abus que nous en aurons fait nous damnera. […] Ce ne sont pas tant ces libertins dont on a fait des Dieux, ce sont les démons qui ont inventé tous ces désordres, et se sont couverts de leurs noms ; c'est moins l'idolâtrie qui a formé le théâtre, que le théâtre qui a répandu l'idolâtrie.
Que les Lois civiles leur ont formé leur procès. […] Comme nous ne voudrions pas envoyer nos filles à des Vilaines, en un lieu infâme, pour les instruire à la chasteté, sous ombre qu’on nous dirait, que soudain, et depuis peu, elles seraient devenues toutes saintes, toutes ces nouvelles louanges qu’on donne aux Théâtres, ne doivent pas faire que nous les confions non plus aux Comédiens, pour les former à être honnêtes, puisque de si long temps ils ont passé pour gens vicieux, et que mêmes entre les Païens, les Sages en ont parlé en la manière que nous avons ouï. […] Que les Lois civiles forment le procès aux Théâtres. […] On nous dit que les Théâtres, forment à la vertu, tant par les belles Sentences qui s’y oient, qu’aussi en ce que ès choses qui y sont représentées, les bonnes actions trouvent toujours leurs louanges, là où le vice au contraire est suivi de son châtiment, et aboutit à une fin malheureuse. Cette objection n’est pas d’aujourd’hui, et dès jadis avait été formée à saint ChrysostomeChrysostome, in Ps. 119 to.1.