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39. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Ce seront des femmes qui gouverneront les Filles : chaque jour elles s’assembleront dans une Salle commune, où deux de leurs Gouvernantes présideront toujours, pour y recevoir les leçons des Professeurs, de la même manière que les Garsons. […] … Si vous ne les faites rougir de s’être laissés surprendre, ils adoreront l’Actrice qui les a charmés dans la première Fille perdue qui frappera leurs regards, en sortant du Théâtre. […] Du Boccage, fille du Comédien de ce nom, les Rôles de Soubrette ; 1723-1743. […] Ces trois Actrices étaient filles du Comédien Dufrêne. […] Dangeville fille ; excellente dans les Rôles de Soubrette : elle eut tous les talens de son état ; toutes les vertus de son sexe : Jeunes Actrices, qui nous charmez par vos attraits, prenez-la pour modèle, si vous voulez que le bonheur & l’estime publique couronnent votre brillante carriere : début 1730 ; quitté en 1763.

40. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Leurs progrès ont bien répondu à votre zèle, et à votre habileté ; aujourd’hui que votre fils a atteint quinze ans, et votre fille quatorze, vous revenez à Paris pour leur faire acquérir à l’un et à l’autre ces agrémens, cette fleur de politesse si nécessaire au mérite le plus solide. […] On nous donne pour raisonnable dans la même pièce, la démarche d’une fille de condition qui va tous les soirs en sécret apprendre à déclamer un compliment de trente lignes pour son père, chez un jeune homme, jadis comédien, de qui elle est respectée. […] Madame Prud’homme présente au nouvel époux, une petite fille, fruit des amours précoces de la nouvelle mariée ; il se fâche et finit par s’appaiser. […] Une vive indignation s’empara de moi, qand j’entendis les leçons que l’on donnoit à ces petits garçons et à ces petites filles. […] Aussi les filles y sont forcée, pour ainsi dire, au libertinage.

41. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Actrice, fille de l’Opéra, femme de mauvaise vie, sont des termes synonymes. […] Une honnête fille, liée avec eux, se déshonorerait. […] « Les filles de l’Opéra enchantent comme des Fées, dit du Fresny (Amusem. […] Cette Princesse est la Hermance, fille d’un Savetier. […] « Je soutiens que deux ou trois cents Courtisanes souffertes à Rome sont moins pernicieuses à l’Etat que les filles de l’Opéra.

42. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Malgré cela, il entretenoit des filles qui l’ont tué, & c’est une comédienne (la Favart) qui lui a donné le coup de grace. […] Mais, bien loin de la ménager, dans le temps même qu’elle lui sauva la vie & le combla de bienfaits, il se livra à la débauche sous ses yeux, jusqu’à séduire ses propres filles d’honneur. […] Les pleurs que versoit abondamment cette malheureuse fille, sa beauté, sa jeunesse la firent bientôt reconnoître. […] Il en eut une fille qui mourut bientôt après. […] Cette fille fut mise dans un couvent : on n’a plus entendu parler d’elle.

43. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

C’étoit, selon le goût du temps, des Courtisanes ou des esclaves, comme il paroît par le théatre de Plaute & de Térence ; & quoique la galanterie des femmes mariées & des filles de famille fût peut-être aussi commune qu’elle l’est de nos jours, la loi de la bienséance étoit assez écoutée à Rome, pour ne pas les introduire sur la scène. […] Les violens transports qu’elle fait paroître à l’occasion de la mort de son amant sont indécens dans une fille bien née, blessent également les sentimens qu’on doit à sa patrie, & ceux qu’inspire la bienséance. […] Dans Bérénice, au lieu de la tristesse majestueuse qui fait la beauté de la tragédie, je n’entends dans les plaintes qui échappent à la Reine qu’une fille abandonnée de son amant. […] Pour y réussir, on trompe le père de la fille, on lui fait signer un contrat de mariage, lui laissant croire que c’est un papier de procédure. […] On formera à l’Hôtel une espèce de noviciat de douze garçons & douze filles.

44. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Commençons par ce passage de l’Ecclésiastique ; « Ne fréquentez jamais une femme, ni une fille qui aime la danse, et n’ayez nulle communication avec elle, de peur que ses attraits ne soient une occasion de ruine pour votre âme. » Cap. 9. […] Sara fille de Rachel, fut fidèle à les fuir, parce qu’elle était prévenue et éclairée de la lumière de Dieu. […] Ducunt in bonis dies suos, et in puncto ad inferna descendunt. » Ajoutons encore ce passage bien remarquable d’Isaïe : « Parce que les filles de Sion se sont laissées emporter à la vanité, et qu’elles ont marché avec faste et avec cadence ; le Seigneur les rendra chauves, et les couvrira de confusion. » Isa. c. 3. « Pro eo quod elevatæ sunt filiæ Sion, et ambulaverunt extento collo, et nutibus oculorum ibant et plaudebant, et ambulabant, et pedibus suis composito gradu incedebant decalvabit Dominus. » Car saint Basile expliquant cet endroit du Prophète, l’interprète de la danse : et après avoir dit beaucoup de choses importantes contre la superbe, il ajoute, « On voit encore aujourd’hui que les femmes Juives dansent très fréquemment sans craindre les menaces d’Isaïe : Mais ce Prophète, dit-il, ne condamne pas moins par ces paroles la conduite de beaucoup de filles de l’Eglise », Basilius. […] Pleræque enim earum, tamquam in numerosa multitudine diebus festis, cum adveniunt audituræ verbum Dei, per inscitiam lætitiæ spiritualis, se dedunt inhonestis disciplinis. » c’est-à-dire, de femmes et de filles Chrétiennes, qui par une indiscrète et fausse joie, qu’elles appellent spirituelle, dansent aussi d’une manière honteuse les jours des Fêtes, et dans le temps même qu’elles viennent dans les Eglises pour entendre la parole de Dieu.

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