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62. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Quoi, mes Dames, mettre cinq ou six heures de tems a se parer & à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pieges à la chasteté des hommes, & servir de flambeau au demon, pour allumer par tout le feu de l’impudicité, demeurer les nuits entieres exposées au yeux & à la cajollerie des jeunes fous, & de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville, emploïer tout ce que l’art & la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regars, & pour leur renverser l’esprit, deguiser vos personnes & vôtre sexe, pour n’avoir plus honte de rien, & pour ôter à la grace ce petit secours, qu’elle trouve dans la pudeur, qui vous est si naturelle. […] Combien pensez-vous qu’il y ait en effect d’heretiques, lesquels, pour me servir des termes du même Pere, amassent des charbons de feu sur nôtre teste, c’est-à-dire, qui se fortifient tous les jours dans leurs erreurs à la vûë de nos debauches, & qui par un aveuglement étrange, à la verité, mais que nous prenons plaisir de rendre tous les jours plus incurable, rendent peut-être graces à Dieu de les avoir fait naître hors d’un Christianisme si corrompu ?

63. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Il parle néanmoins encore avec une tout autre douceur, lorsqu’il se fait entendre dans le cœur, et qu’il y fait sentir ce feu céleste dont David était transporté en prononçant ces paroles : « Le feu s’allumera dans ma méditation »Ps.

64. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Non : c’est dans le feu du génie, dans les sources fécondes d’un talent embrasé. […] Tout son feu est consentré sans sa tête : rien n’est capable de le rappeller dans l’extérieur de sa personne, ni de l’y distribuer. […] Pour rendre un rolle il faut un feu céleste, une sorte d’inspiration divine ; tandis que pour le composer, avec des connoissances & du talent un Auteur en est quite. […] On voit au contraire que non-seulement il approche de l’Auteur ; mais qu’il j’emporte sur lui pour toutes les qualités rares : le feu du génie, la chaleur de l’imagination, le goût de la nature & le talent de la précision. […] Les choses importantes ont cela de particulier, qu’en attirant nos soins elles sçavent les mériter : on le sent d’avance par l’espéce de feu & d’intérêt avec lequel on s’y attache ; au lieu qu’en fait de riens, de bagatelles, fussent-elles même d’un agrément sensible, on n’en a pas plûtôt ris, qu’on les oublie : eh pourquoi ?

65. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — I. Fin principale de l’Incarnation du Verbe. » pp. 5-6

Voilà ce que Jesus-Christ est venu faire dans le monde ; embrâser les cœurs du feu de la charité, former des justes ; voilà l’unique but des mystéres qu’il a opéré sur la terre.

66. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VIII. Les intrigues sont la vraie fin de la comédie. » pp. 15-17

Croit-on que le feu qu’elles auroient jetté dans un cœur deja trop disposé par lui-même à aimer en quelque maniére que ce soit, s’éteindroit par l’idée seule de l’honnêteté nuptiale ?

67. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIX.  » pp. 475-477

Que le courroux du Ciel, allumé par mes vœux Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux.

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