Ici git ou plutôt fretille Voisenon, frere de Chaulieu : A sa Muse vive & gentille Je ne prétens point dire adieu ; Car je m’en vais au même lieu, Comme cadet de la famille.
On ne vit à celui-ci que le Roi, la Reine, la Famille Royale, dix ou douze Dames, autant de Seigneurs, un Grand d’Espagne, & le Maréchal de Gramont, Ambassadeur, avec sa suite.
Ce ne sont ni les Femmes savantes, ni les Précieuses ridicules, ni le Malade imaginaire, qui nuisent ; ce sont les fripons, les libertins, les gens durs, injustes, violens, dont il faudroit purger la terre ; ce sont ces femmes hardies qui par leurs désordres enseignent à leur sexe que la pudeur est ignoble & puérile ; ces brillantes débauchées, à qui l’on pardonneroit peut-être de ruiner les fortunes, si elles ne détruisoient pas les sentimens ; ces Actrices corruptrices de la jeunesse, ces mères étrangères à leur famille, ces marâtres qui dépouillent leurs premiers enfans, ces intrigantes qui trafiquent de leurs charmes pour faire monter l’ignorance & le vice aux grandes places.
Je ne vois que les Enfans-trouvés, qui, nourris par le Prince, n’apartenant qu’à lui, étant sans biens, sans famille, puissent être destinés à un état où l’on n’est pas à soi-même ; où l’on ne vit, où l’on ne respire que pour plaire aux autres & les amuser.
« J’en ai confessé et connu assez particulièrement qui hors du théâtre et dans leur famille menaient la vie du monde la plus exemplaire, faisaient des aumônes, etc. »p. 57.
» Que si une Damoiselle ainsi élevée vient à se marier, elle est tellement occupée d’elle-même, qu’elle néglige le soin de sa famille et l’éducation de ses enfants.